Mel Gibson, depuis son film
La Passion du Christ et ses quelques démêlés aux yeux du
public, est relativement mal perçu par les spectateurs. Je ne tiens pas à en discuter des heures, mais j'aimerais quand même rappeler qu'un acteur/réalisateur n'a aucun compte à rendre au
spectateur vis-à-vis de sa vie privée.
Mel Gibson est-il antisémite ?
Mel Gibson est-il
raciste ? A-t-il conduit en état d'ébriété ? Bon Dieu, on s'en fout. Dans l'
Arme Fatale, c'est son jeu d'acteur qui compte. Dans
Apocalypto, ce sont ses talents de réalisateurs qui doivent être jugés, et pas l'homme. Dans
La Passion du
Christ, on doit être capable de déterminer si oui ou non les faits sont proches de la réalité. Et, sans entrer dans le débat, il est clair qu'aucune trace d'antisémitisme n'est
présente dans ce film (peut-être que les paranoïaques pourront dire le contraire), et que c'est un très bon boulot. J'entends souvent dire "
Ah ! C'est avec Mel Gibson ? Ca doit être de la merde, ce mec est un sale idiot". Je ne comprends pas de telles réactions. Il en est de même
pour
Tom Cruise et la scientologie. Que vient faire sa vie privée dans sa manière d'interpréter des rôles au cinéma ? Rien. Alors mettons de
côté ce qui ne nous regarde pas, et concentrons-nous sur le film en lui-même.
La première
partie du film est là pour nous présenter
Patte de Jaguar et son clan, vivant dans un monde idyllique. Il est interprété par l'excellent
Rudy Youngblood, qui signe ici son premier rôle dans un long-métrage. Et quelle interprétation ! Une deuxième partie du film nous montre le
saccage du village par un clan ennemi ainsi que les sacrifices du haut de la grande
Pyramide Maya. Puis, toute la dernière partie du film nous fait voir la
fuite de
Patte de Jaguar à travers la jungle. C'est de loin la meilleure partie. On ne s'ennuie pas un instant, suivant avec grand intérêt
cette course-poursuite de 40 minutes des plus palpitantes. Le personnage principal court pour sa survie et on n'a absolument aucun moment de répit. Certaines images du film sont absolument
sublimes.
Le film a
été jugé trop barbare par la presse. Je ne comprends vraiment pas, car la violence montrée dans ce film n'est absolument pas gratuite. Elle est nécessaire et permet de montrer de manière réaliste
comment vivait cette civilisation du temps de
Christophe Colomb.
De plus, le
souci du réalisme a été poussé jusqu'au bout. En effet, à l'instar de
La Passion du Christ qui a été totalement interprété en
araméen,
Mel Gibson a repris le risque de
sous-titrer entièrement son film. En
effet, tous les acteurs (encadrés par des spécialistes) ont dû apprendre la prononciation et les intonations d'une langue Maya : le
Yucatèque. Et, pour
renforcer le réalisme de leur prononciation, ils ont également porté de fausses dents, afin de se rapprocher le plus possible de cette civilisation inconnue tout en restant très crédible. Enfin,
pour continuer dans la lancée, c'est un véritable conteur
Maya issu d'un village du Yucatan,
Espiridion Acosta
Cache, qui joue le rôle du vieux sage. Et on s'y croirait vraiment.
Bref, c'est
un film très humain, très réaliste. Il contient parfois des scènes assez difficiles, mais paradoxalement les images sont magnifiques. Le film nous montre une bien tragique réalité de façon
éblouissante.
Quoiqu'on
en dise, qu'on ait aimé le film ou non, il y a une chose d'incontestable : le film a nécessité énormément de travail, et d'efforts. Qui plus est, c'est vraiment un film magnifique sur cette
civilisation, une très belle reconstitution qui nous tient en haleine pendant presque 2h30 qui passent très vite.
Et voici la
bande-annonce de ce film (pour une fois, je n'ai pas à m'ennuyer pour trouver une version en VO sous-titrée).