Voici un article assez rapide qui recense mes réalisateurs préférés. J'ai enfin eu le courage de réaliser ce top, et je dis bien "courage", car ça fait des années que je reporte cet exercice à plus tard. Il est terriblement difficile de classer ses réalisateurs favoris par ordre de préférence, car plusieurs ont pu me bouleverser violemment grâce à un unique film, là où d'autres ont su me convaincre de manière constante.
Ce top a généré en moi de nombreuses frustrations. Lorsque j'ai souhaité l'établir, je me suis retrouvé avec une liste de 30 réalisateurs et réalisatrices. Je voulais faire un top 10 à tout prix, mais je n'ai pas pu m'y résoudre. Autant j'ai pu assez rapidement éjecter de la liste quelques réalisateurs, autant ce fut un crève-cœur pour d'autres. Malheureusement, j'ai du faire des choix et certains de mes lecteurs seront surpris de ne pas y voir des noms comme Spielberg, Fincher, Lynch, Hitchcock, Scorsese, Eastwood, Burton (top ici), Wong Kar-Wai, Lars von Trier ou Gus van Sant, dont j'adore pourtant le travail.
J'ai préféré privilégier l'émotion et, disons, une certaine constance dans mon appréciation de l'ensemble de la filmographie de tous ces auteurs (exception faite de la première place). En matière de cinéma, j'ai toujours privilégié l'émotion à la technique. On pourra toujours me le reprocher, trouver ça stupide, mais c'est ma façon de voir le cinéma, et c'est spécifiquement pour l'émotion que j'aime tant cet art. Les cinéastes cités ci-dessus ont su m'émouvoir, mais ce n'est rien à côté de ceux qui composent ce top 12.
C'est donc parti pour ce classement, et on commence par la fin.
Gaspar Noé a bien failli ne pas apparaître ici car certains de ses films (Love et Vortex) m'ont un peu moins convaincu que les autres. Cependant, il faut bien le dire, Noé est l'un des réalisateurs qui m'a le plus marqué au cours de ces 20 dernières années. Enter the void a été un choc monumental lorsque je l'ai découvert, tout comme Irréversible et Climax. Trois films ont suffi à faire naître en moi une passion pour ce cinéaste français, il n'en fallait pas plus pour le faire figurer en 12e position. Voir mon top Noé.
Là encore, je ne me voyais pas écarter Christopher Nolan. Certes, sa filmographie peut sembler inégale d'un point de vue global. D'un côté, je peux reprocher à certains films de Nolan un cruel manque d'émotion, et de l'autre, lorsque je regarde Interstellar dès qu'il passe à la télévision, et que je pleure toutes les larmes de mon corps à chaque fois, comment puis-je ne pas considérer qu'il fasse partie de mes réalisateurs préférés ? Inception, Le prestige, Memento sont pour moi des chefs d'œuvre et, même si j'ai détesté Tenet, Christopher Nolan fait partie de mes chouchous. Voir mon top Nolan.
Après Nolan, on change une lettre et on trouve un réalisateur au travail radicalement différent. Xavier Dolan est clairement l'un de mes cinéastes préférés, il est inutile ici de préciser que Mommy est peut-être mon film préféré de tous les temps (à une ou deux exceptions près) et que Juste la fin du monde m'a également fait pleurer comme jamais. Dolan, en plus d'être techniquement impressionnant, offre un cinéma sensible, touchant, capable de capter une émotion, une intimité avec un seul plan. J'aime sa façon de détourner des musiques pour produire des instants de grâce, ses gros plans, ses flous. Il ne figure pas plus haut dans le classement car j'ai été plus sceptique sur certaines de ses premières oeuvres.
Malheureusement, c'est ainsi, mais Sofia Coppola est la seule femme de ce classement. Celle qui est indiscutablement ma réalisatrice préférée m'a conquis pratiquement à chaque fois, notamment lors de ses débuts avec Virgin Suicides, Lost in Translation et Marie-Antoinette qui ont clairement forgé ma cinéphilie. J'aime sa façon de traiter l'ennui sans nous ennuyer, je raffole de sa poésie, même si parfois, je l'ai trouvée moins efficace (sur The Bling Ring et Les proies, notamment). Voir mon top Coppola.
Richard Linklater apparait si bas dans le classement parce que je n'ai pas encore vu tous ses films. Pourtant, sur les 5 films que j'ai vu de lui, j'ai toujours été subjugué. Je ne vais pas encore parler de la trilogie "Before" qui est pour moi la plus merveilleuse romance de l'histoire du cinéma.
Le grand maître, il y a quelques années à peine, aurait figuré dans mon top 3. Malheureusement, plus le temps passe et plus, lorsque je pense à Kubrick, je pense à un "cinéma froid". J'ai vu pratiquement tous les films de Stanley Kubrick, si on écarte quelques uns de ses premiers essais, et aucun ne m'a déçu. Le gars s'est attaqué à tous les genres (historique, romance, science-fiction, anticipation, horreur, guerre, comédie), et il n'en a raté aucun. C'est un sans-faute, purement et simplement. Ce qui m'empêche de le placer plus haut, c'est simplement un manque d'émotion qui vient ternir sa technique absolument inégalable. Mis à part la fin de Les sentiers de la gloire et peut-être quelques fulgurances dans Full Metal Jacket ou Barry Lyndon, j'ai du mal à me souvenir de moments où Kubrick m'ait saisi émotionnellement. Je n'oublierai jamais, cependant, ce qu'il me fait endurer à chaque visionnage de The Shining, ni la première fois que j'ai découvert Eyes Wide Shut avec la scène de la secte. Voir mon top Kubrick.
Oui, bah oui. Tarantino, toujours Tarantino. C'est peut-être, avec Stanley Kubrick et Charlie Chaplin, l'un des seuls réalisateurs à n'avoir jamais commis d'erreur de parcours. Il a enchaîné, en 30 ans, films cultes sur films cultes, jusqu'à un Once upon a time in Hollywood presque parfait. Il n'y a rien à dire. Voir mon top Tarantino.
J'étais obligé de placer Sergio Leone au-dessus de Tarantino. Les deux trilogies de Leone font partie des choses les plus remarquables que j'ai vu de ma vie. Quel plaisir incroyable.
Bla bla bla je vous voir venir, vous qui hurlez que Le Hobbit, c'est de la merde (si si, je vous vois). Tout d'abord, c'est bien loin d'être de la merde comme vous dites et, d'autre part, Peter Jackson ne se limite pas à Tolkien. En dehors de la trilogie du Seigneur des Anneaux qui reste à ce jour un cas rare de perfection cinématographique à tous les niveaux, Peter Jackson a quand même sorti The Lovely Bones, incroyable drame qui restera gravé à tout jamais dans mon esprit, et King Kong dans une moindre mesure. Rien que pour ces 4 ou 5 films grandioses, il mérite sa place aux portes du podium.
Que voulez-vous que je vous dise ? Voir mon top Malick.
C'était inévitable. Charlie Chaplin, comme je l'évoquais dans un précédent article, est ancré en moi (et encré aussi, sur le bras). Chaplin, c'est l'essence du cinéma, c'est indiscutablement l'un des plus grands cinéastes ayant existé, si ce n'est le plus grand. Chacune de ses oeuvres est un émerveillement et, d'ailleurs, si j'avais voulu être tout à fait honnête, Charlie Chaplin aurait occupé la première place du classement, très loin devant tous les autres. Voir mon top Chaplin.
Allez-y, criez-moi dessus. Franchement Sebmagic tu déconnes ! Je veux bien accepter certaines choses mais, là, Shyamalan au-dessus de Charlie Chaplin, t'es sérieux ?
Vous ne pourrez rien y faire. Tout mon amour pour le cinéma a commencé avec Shyamalan. Même si objectivement il a fait des films moyens (Old, The Visit, Knock at the cabin) voire médiocres (After Earth, The Last Airbender), rien ne pourra m'ôter mes immenses sourires lorsque je regarde pour la 20e fois des films comme Sixième Sens, Incassable, The Village ou Signes. Ou Phénomènes, oui. M. Night Shyamalan est mon chouchou, que voulez-vous que j'y fasse ? C'est comme ça, et puis c'est tout. Et ce sera toujours comme ça. Voir mon top Shyamalan.