Mais quel film ! J'ai été littéralement conquis par cette histoire toute simple, de la vie de
tous les jours. Il faut dire qu'au début, j'ai eu un peu peur. Il est déjà difficile de suivre les deux écrans en même temps, mais quand on ne comprend pas l'anglais dans sa totalité il faut
aussi jongler avec les sous-titres ! Néanmoins, on s'y fait très vite et je vous conseille naturellement la VO, car les deux acteurs sont sensationnels.

Le principe du split screen est ici omniprésent. En règle générale, on voit
un personnage de chaque côté. Heureusement, on ne les voit pas à des époques différentes, mais en même temps. En fait, cet homme et cette femme (dont on ne connaitra jamais les noms) passent
toute leur soirée ensemble. Ils ne font presque que discuter et les 80 minutes du film sont filmées en temps réel. Pendant qu'ils discutent, on peut voir chacun des deux personnages dans une
partie de l'écran. Cette idée est tout simplement géniale, car elle nous permet de voir en temps réel les réactions et expressions de visage des deux acteurs, même lorsqu'il écoutent l'autre
parler. Ce qui est assez rare au cinéma, où la caméra est toujours fixée sur le personnage qui parle. Ici, on savoure tous les détails, les sourires, et on a réellement une conversation entière
entre deux personnes, sans rien louper, chose impossible dans le cinéma habituel. Le montage est d'ailleurs tellement habile qu'on a l'impression d'assister à un gigantesque plan-séquence de
1h20. Parfois on a droit a des flashbacks sur l'un des demi-écrans, qui met en scène le passé des personnages de façon souvent amusante et intéressante.
On pourrait croire que le principe s'essouffle et nous ennuie rapidement, mais pas du tout. C'est une gentille histoire assez mignonne où les deux
personnages se charrient, se parlent. Il est rare d'assister au cinéma à des dialogues aussi vrais, aussi crédibles. On a presque le sentiment que les comédiens ne jouent pas ! On rentre dans le
film à fond et on finit même pas se sentir impliqués émotionnellement, tant les deux personnages sont attachants. On a envie que le film dure plus longtemps.

Bien évidemment, ce système implique un travail double pour les acteurs, qui
doivent à la fois paraître crédibles dans les dialogues et dans l'écoute de l'autre. Sachant qu'ils sont constamment filmés, ils ne peuvent pas se relâcher sous prétexte que c'est à l'autre de
prendre la parole. Un gros travail de concentration que j'applaudis et qui m'impressionne.
Helena Bonham Carter, qui était déjà très haut
placée dans mon estime, a carrément explosé la barre. Quelle actrice, vraiment exceptionnelle, avec un jeu d'actrice unique et rare qu'il est agréable de voir à l'écran. Même si elle se cantonne
habituellement à des rôles très excentriques (étant la femme du
Tim Burton, ce n'est pas vraiment étonnant), mais là, ça change littéralement
d'un
Fight Club, Harry Potter ou
Sweeney Todd. Elle est parfaite dans un rôle
totalement anodin, celui d'une femme qui hésite et qui ressent beaucoup de choses. De même, je ne connaissais pas beaucoup
Aaron Eckhart
avant ce film, mais il est impressionnant de talent et de naturel. J'ai été ravi également de découvrir
Olivia Wilde autre part que dans
Dr House. Même si
Numéro 13 a ici un rôle totalement cruche, c'est plaisant et ça ajoute un peu
d'humour.
Pourquoi ai-je trouvé ce film aussi passionnant ? Je ne sais pas exactement, mais disons qu'il y a une telle complicité entre les deux acteurs qu'on y
croit à fond. Les deux personnages sont tellement complémentaires que l'humour fait toujours mouche. Et là, on n'a pas droit à de l'humour grossier de grosses productions, mais de l'humour à
l'état pur. Quelques pics et vannes entre les personnages, des situations et réflexions amusantes, tout ceci donne du charme au film. Le charme vient aussi de l'intrigue romantique, une petite
histoire assez originale entre un homme et une femme.
Bref, j'ai été totalement envoûté et enchanté par ce film, que je n'hésiterais pas une seconde à revoir. Du grand art que j'affectionne beaucoup,
charmant.
Voici la bande-annonce :