Voilà trois films d'horreur bas de gamme que je vais me faire un plaisir de critiquer, encore que le dernier soit sauvé par quelques idées de scénario... Si vous cherchez un bon film horrifique pour débuter l'année, oubliez ceux-là.
Cold Prey (2006)
Un groupe de jeunes norvégiens part faire du snowboard en haute montagne, lorsque l'un d'eux se casse la jambe. Coup de bol : ils tombent comme par hasard sur un hôtel abandonné depuis 30 ans. Mais finalement pas tant que ça : l'hôtel est habité par une personne qui leur veut du mal... Cold Prey est un slasher stupide (je suis tenté de crier au pléonasme mais ça va faire grincer des dents), avec des personnages stupides et un scénario stupide. Les moments de tension ou de suspense ne fonctionnent quasiment jamais, chaque scène d'horreur est attendue et les acteurs font un boulot catastrophique. La personnalité du tueur est au niveau zéro : le dénouement avec la "révélation" est affreux tant on peut l'anticiper des heures à l'avance. Ce qui pousse le mec à vivre reclus ici ne répond à aucune forme de logique et on a affaire au tueur le moins efficace que j'ai vu depuis longtemps : incapable de buter quelqu'un correctement avant de le traîner quelque part. Bref, rien n'est cohérent, rien n'est terrifiant, Cold Prey est une perte de temps monumentale et je ne parviens même pas à comprendre pourquoi le film a autant de suites.
Mother Land (2024)
J'ai raté ce film l'an dernier, ce qui me fait donc un point commun avec Alexandre Aja. Mother Land est un film qui pompe sur d'autres thrillers du même style qui ont visiblement la cote ces dernières années depuis Sans un bruit : la menace invisible de la forêt. Sur le même principe, on a eu récemment Les guetteurs de la fille Shyamalan, ou encore Bird Box en 2020. Dans Sans un bruit, il ne fallait pas faire de bruit. Dans Bird Box, il ne fallait pas ouvrir les yeux. On pensait avoir tout vu, mais non : cette fois, les protagonistes ne doivent pas quitter la corde qui les relie à la maison. Ce concept qui parait complètement con cache en fait un propos dénué de subtilité : celui du cordon ombilical, de la mère surprotectrice incapable de lâcher ses enfants et de les voir quitter son emprise. Une fois cette idée assimilée assez rapidement par le spectateur, le film tient rarement debout car tout est foiré. Le côté angoissant tombe à plat, d'autant que le fait de quitter la corde n'implique généralement rien pour les personnages. Quant à la métaphore sur le lien maternel, elle est poussive et Halle Berry en fait des caisses, ça en devient parfois ridicule. Mother Land est insipide et laid, les ressorts horrifiques usent d'énormes clichés déjà vus mille fois. Un calvaire jusqu'au dénouement qui sera pour le spectateur signe de victoire : celle d'avoir réussi à tenir jusqu'au bout.
La bête enfouie (2025)
Ce premier film made in 2025 est sans hésiter le plus intéressant de la liste, malgré la lourdeur de la révélation finale. The beast within est globalement bien foutu, même si on n'évite toujours pas les gros clichés et que certaines séquences font soupirer. L'idée de base est pourtant sympa : une petite fille tente de comprendre la nature de son père, qui est emmené par sa mère une nuit par mois en pleine forêt. On comprend assez vite que La bête enfouie est un film de loup-garou assez classique sur la forme, mais quelques effets demeurent efficaces si on se concentre uniquement sur cet aspect. Le problème, c'est que le film se croit bien plus futé qu'il ne l'est en réalité. The beast within aurait pu tenir la route s'il avait assumé d'être un film de monstre basique, mais il se perd dans une bête tentative de jouer au plus malin avec un retournement de situation qu'on voit venir longtemps à l'avance. Quant aux éléments de tension mis en place, ils sont rarement efficaces d'autant que la réalisation est d'une banalité sans nom. Bref, voilà un film qui peine à montrer les crocs, et qu'on oublie très vite.
Voilà tout pour ces trois films que je vous déconseille tous.