Vraiment moyen voire mauvais (en tout cas sur le scénario), c'est l'impression que j'en ai eu. Dans l'ensemble, disons que le film est correct,
mais ce n'est clairement pas du niveau
Tim Burton à mon goût. Il est clair que
Edward aux mains
d'argent ou
Sleepy Hollow jouent pas une autre cour. J'ai été par contre ravi de voir une référence à chacun de ces deux
films, puisqu'au début d'
Alice au Pays des Merveilles on peut apercevoir l'arbre de
Sleepy
Hollow et quelques buissons taillés en forme d'animaux. Bon, bref, par où commencer pour parler de ce film ?
Tout d'abord, il faut bien avouer que la qualité de l'animation et de l'image est magnifique. On retrouve les thèmes chers à
Tim Burton, toutes ces couleurs pétillantes opposées à certaines scènes très sombres et grises, brumeuses. Beaucoup de nuances et des atmosphères très
sympathiques donc, que j'apprécie beaucoup dans le cinéma de ce réalisateur et qu'on ne retrouve pas vraiment ailleurs. Cependant, même si les images sont vraiment sublimes (et notamment les
personnages d'animation comme le
lapin blanc, les petits gros jumeaux ou le
chat du Cheshire), je n'ai pas ressenti ce
petit frisson que me procure habituellement
Burton. Et pourtant c'est beau, vraiment beau.
Le scénario de base est relativement original :
Alice a maintenant 19 ans et retourne dans le monde merveilleux. L'entrée d'
Alice dans le pays des merveilles est assez fabuleux,
parce qu'on retrouve le scénario d'origine, et c'est assez génial de la revoir boire une petite fiole "
Drink me" pour rétrécir, manger un gâteau
"
Eat me" pour grandir, et enfin passer par la toute petite porte. On est comme transportés dans le dessin animé de
Walt Disney. Mais plus le film avance et plus j'ai été déçu, car le scénario se perd dans une histoire pas très passionnante : celle du
Jabberwocky et de la vraie/fausse
Alice qui doit combattre le méchant dragon de la méchante reine rouge avec l'épée magique. Par
moments, j'ai presque eu l'impression de me retrouver face à du
Narnia avec plusieurs clichés dans les dialogues, un peu de nian-nianterie.
Les répliques se limitent parfois à des mots volontairement inconnus du spectateur pour donner une impression de magie (
Jabberwocky, le
je-ne-sais-plus-quel-est-le-nom de l'épée unique, et d'autres encore), mais j'ai trouvé ça lourd et parfois incompréhensible (obligé de me repasser certaines scènes deux fois pour savoir ce qui
se disait, c'est là que j'ai regretté de ne pas l'avoir vu en VOST). Bref, vraiment déçu que l'histoire soit partie sur ce terrain avec une
Alice façon
guerrière qui doit sauver le pays des merveilles. J'aurais largement préféré que
Burton reprenne directement l'oeuvre d'origine sans chercher
la revisiter. Premièrement, parce que cette
Alice (qui a donc mûri) ne se rappelle plus du tout de son précédent voyage ici, ce qui ne présente donc pas grand
intérêt, et deuxièmement parce que je m'attendais à retrouver le joyeux non-anniversaire, la partie de croquet entre
Alice et la reine, et que cette version
m'a donc déçu.
Ce pari d'écrire plus ou moins la suite de la
première histoire était risqué mais il n'a pas pris sur moi. Ensuite, il y a donc les pesonnages. Je m'attendais à voir des personnages complètement timbrés, et finalement seuls
Helena Bonham Carter et
Johnny Depp (ô surprise) sortent du lot en tant qu'acteurs. Et même là, ce
dernier est totalement attendu. Les mimiques d'un
Jack Sparrow et la folie d'un
Willy Wonka mélangées, ça nous donne un
personnage sans surprises, bien que très drôle. Mais sérieusement, c'est quoi cette danse à la fin du film ? Ah ça c'était inattendu, oui, mais dans le mauvais sens du terme ! Totalement ridicule
et sans intérêt, j'en avais presque un sentiment de gêne. Bref, concernant
Mia Wasikowska qui joue le rôle d'
Alice, je ne sais pas vraiment quoi en penser. Elle est fade et je ne lui ai pas remarqué un talent particulier. Dans certaines scènes je l'ai même trouvée carrément
mauvaise. Quant à
Helena Bonham Carter, elle interprète la reine rouge admirablement bien, assez inexpressive (à part la colère, qui est le
trait de caractère principal du personnage), ce qui est plutôt troublant quand on a l'habitude de voir tout l'éventail d'émotions qu'elle est capable de procurer. Avec cette grosse tête et ce
petit corps, elle est vraiment génialement affreuse, ce qui colle parfaitement. A part ça, ce personnage n'est pas particulièrement drôle ni effrayant, même à renforts de "
qu'on lui coupe la tête !", donc petite déception aussi de ce côté.
Les personnages numérisés sont assez symapthiques, notamment les
deux petits gros jumeaux qui nous offrent une grande partie de l'humour du film, et surtout le
chat du Cheshire que j'ai trouvé absolument sublime avec son
grand sourire jusqu'aux oreilles et sa façon de parler toujours aussi excellente. Et puis l'animation est tout simplement sublime. Un gros atout du film. Pour le reste, rien de bien folichon
concernant les personnages, on voit à peine le
Lapin Blanc (qui ne dit rien !?) et le
Lièvre de Mars, au profit du
Loir qui n'est clairement pas passionnant. Ah si, j'adoré les petites grenouilles qui se font interroger concernant les tartes, un bon moment vraiment drôle,
ainsi que la
Chenille même si elle a perdu tout son charme depuis le dessin animé...
Quant à la musique, je n'ai rien entendu de particulier, et là aussi il faut avouer que
Danny
Elfman n'est certainement pas à son plus haut niveau...
Pour conclure, j'ai trouvé que c'était un
Tim Burton assez faible, qui contient les ingrédients
habituels (et c'est toujours aussi intrigant), mais m'a clairement déçu sur le scénario ridicule d'une
Alice "élue" et de la prophétie complètement bateau et
pas très emballante...