Yippie Kay Yay Motherfucker (ah si, après une image j'ai le droit, c'est inédit). Die Hard retrace donc
les aventures de
John McClane, un policier un peu taré qui se retrouve dans des situations dangereuses mais dont il parvient à se sortir indemne grâce à son
esprit totalement fêlé. Il faut dire que
Bruce Willis est toujours parfait dans ce rôle qui lui a collé une étiquette pour toute la suite de
sa carrière. Ces films (enfin, disons plutôt les trois premiers, nous reparlerons du quatrième plus tard) sont tous des petits bijoux d'humour, un humour à la
Bruce Willis comme lui seul est capable de le faire, avec son rire démentiel et ses expressions de cinglé. Même si l'acteur s'est récemment démarqué dans
des films plus psychologiques qui lui vont à merveille (
Incassable, Sixième Sens), il n'en demeure pas moins excellent dans le rôle de
John McClane, qui est certainement l'un des héros cinématographiques les plus géniaux et jubilatoires de l'histoire du cinéma. Le doubleur de l'acteur,
Patrick Poivey, est tellement bon que je ne me résoudrai certainement jamais à voir la trilogie en VO (et je loupe peut-être un truc !).
Bref, il est évident que c'est
Bruce Willis qui donne à ces films quelque chose de plus par rapport aux habituels films à explosions. Tout en
se divertissant, le spectateur se marre avec
John McClane, ce mec à la répartie irréprochable et au sens de l'humour inébranlable. Dans toutes les situations,
qu'il soit entrain de pisser le sang ou de se faire braquer, il continue de ne pas se prendre au sérieux et n'a rien à faire d'énerver le gros méchant, du moment qu'il lui balance une bonne
vieille réplique dans la tronche. Et c'est vraiment très bon. Ce que j'aime aussi avec
Die Hard, c'est que même si
Bruce Willis s'en sort toujours, il ne finit jamais intact. Une balle dans l'épaule, du sang partout sur ses fringues, notre héros ne reste jamais propre
bien longtemps, mais il s'en fout, il fait son boulot.
Bref, le personnage de
John McClane est l'un de mes chouchous. Il est assez dommage qu'ils aient décidé d'ajouter
un 4e opus à la saga
Die Hard, car ce dernier ne fait pas toujours honneur à la trilogie culte. Le 5e, quant à lui, relève heureusement le
niveau. Mais je vais en parler plus loin.
Die Hard : Piège de Cristal (1988 - John McTiernan)
Ce premier opus est vraiment fabuleux. Un très bon film, explosif et drôle, où on
ne s'ennuie jamais. On découvre donc un
Bruce Willis en
John McClane plutôt taré qui n'a pas peur de se
salir d'un peu du sang des autres. C'est un film jubilatoire, culte, que je ne me lasse pas de voir.
John McClane est censé rejoindre son ex-femme
Holly pour les fêtes de Noël. Celle-ci étant cadre dans une multinationale japonaise, la
Nakatomi Corporation,
McClane assiste à une soirée organisée par
M. Takagi, le patron de
Holly. Mais,
alors que
McClane s'éclipse pour aller passer un coup de fil, une bande de terroristes fait irruption dans la tour et prend en otage tous les invités. Tous
sauf
McClane, qui va entamer une longue et dure partie de cache-cache dans l'immeuble afin d'empêcher le drame. Titillant les terroristes, leur faisant perdre
la tête, il s'ensuit un huit clos plutôt plaisant au sein de cette tour. Plaisant pour le spectateur, mais pas pour le héros qui passe littéralement une bonne soirée de merde. On suit le parcours
de
John McClane pendant tout le film, pratiquement en temps réel, ses plans malins, sa tchatche et son franc parler, pour notre plus grand bonheur. On est
également ravis de voir
Alan Rickman (le
professeur Rogue de nos jours) dans le second rôle, celui de
Hans Gruber, le meneur de la prise d'otages. Il est tout simplement génial, comme à son habitude. Enfin, toute la partie du film où McClane communique avec le
Sergent Al Powell est plaisante, où les deux personnages se racontent mutuellement leur vie. Bien sûr, le film n'évite pas quelques clichés comme le conduit d'aération qui mène un peu partout et
les gros méchants allemands (ce qui rappelle un peu la saga
Indiana Jones), mais ça n'empêche que dans le domaine du gros divertissement,
Piège de Cristal est certainement
LE must.
Citations cultes de Piège de Cristal :
∎ "
Yippee-ki-yay, pauvre
con !"
∎ "
- Qui que vous soyez,
attention, cette fréquence est exclusivement réservée aux urgences.
- Sans blague ! Et vous croyez que j’appelle pour
commander une pizza ?"
∎ "
- Cette fois John Wayne
ne s’éloignera pas vers le soleil couchant avec Grace Kelly !
- C’est Gary Cooper
connard !! "
∎ "
9 millions de
terroristes dans le monde et faut que j'en tue un qu'a les pieds plus petits que ma soeur !"
∎ "
Tu as demandé un miracle
Téo ? Je t’offre mieux ! Je t’offre le F.B.I. !"
∎ "
- Je ne comprendrais
jamais le besoin que vous autres américains ressentez de toujours jouer les héros solitaires. Quel est le votre ? John Wayne ? Clint Eastwood ?
- Je dois avouer que j’adore Roy Rogers. J’ai toujours eu un
faible pour les chemises pailletées."
Die Hard 2 : 58 minutes pour vivre (1990 - Renny Harlin)
Changement de réalisateur pour ce deuxième opus, qui est légèrement moins bon que
le précédent car il n'innove pas des masses. On reprend les mêmes, mais on change de décor : cette fois-ci
John McClane va devoir faire face à ses ennemis
dans un aéroport, encore une fois bloqué, sans aucune communication avec l'extérieur. Cependant, la recette fait toujours effet. On est heureux de retrouver notre
déglingué favori dans une nouvelle situation encore plus dangereuse et des enjeux plus importants. Le terrain de jeu s'étend un peu (et il s'étend de plus en plus au
cours des films, puisqu'il faut nécessairement faire plus fort que le film précédent !) et l'intrigue est toujours aussi passionnante, mais on a parfois des impressions de déjà-vu. Heureusement,
ce film est dans la continuité du précédent, avec quelques clins d'oeil, et il n'est pas qu'une simple suite sans intérêt. De l'action, des surprises, et toujours cette ambiance jubilatoire qui
fait qu'on aime ce personnage et qu'on s'y attache. De plus, on ajoute un élément vraiment intéressant : celui du principe de compte à rebours, puisque que
McClane n'a que 58 minutes pour tout régler et faire en sorte que l'avion de sa femme atterisse correctement. La scène finale est vraiment excellente, avec un
Bruce Willis toujours mort de rire (qu'est ce qu'on adore !) et le fameux "
Yippie kay yay pauvre con", la réplique que tout le monde attend et qui constitue la marque de fabrique du personnage. Une phrase qui
signifie à peu près "
Je t'ai bien eu, adieu enfoiré". Bref, c'est un très bon divertissement, encore, mais vraiment un
chouilla en deçà de
Piège de Cristal.
Citations cultes de 58 minutes pour vivre :
∎ "
Yippee-ki-yay, pauvre
con !"
∎ "
Quand est-ce que
j’aurais droit a un Noël normal moi ? Vous savez, le sapin, la dinde, le feu de cheminée en famille, mais non, on est si bien dans une putain de conduite
d’aération ! "
∎ "
Oh merde, je rêve c’est
pas vrai ça, je suis abonné aux sous-sols et aux ascenseurs. Et on dit que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit ! "
Die Hard 3 : Une journée en enfer (1995 - John McTiernan)
Et c'est reparti avec une autre journée pourrie pour
John
McClane, qui n'a vraiment jamais de chance et se trouve systématiquement là où il ne faut pas. C'est le réalisateur
John McTiernan qui
reprend les rênes pour ce troisième volet, pour notre plus grand plaisir.
Une journée en enfer est meilleur que
58 minutes pour vivre, sans aucune longueur. De plus, on a droit à un scénario en béton et pour une fois,
John
McClane ne va pas être seul. Accompagné de
Zeus Craver, interprété par l'excellent
Samuel L.
Jackson, il va devoir déjouer les pièges d'un autre terroriste allemand,
Jeremy Irons. Ce volet est génial, car il rajoute encore plus de
tension avec un système de course contre la montre. On ne s'ennuie vraiment jamais, puisque notre grand taré de
McClane doit résoudre plusieurs énigmes de
façon chronométrée, sous les ordres téléphoniques du terroriste qui prend un malin plaisir à le faire courir à travers toute la ville de New York pour désamorcer des bombes. On perd le côté
claustrophobe et restreint des deux précédents opus, puisque ça se passe maintenant en plein air, mais on ne perd pas en inventivité, en humour et en action.
Est-il meilleur que
Piège de Cristal ? Je ne saurais le dire, car ce sont à la fois deux films
différents scénaristiquement parlant mais identiques sur l'esprit et le côté déjanté de
McClane. Nos deux compères font indiscutablement penser au duo formé
par
Martin Riggs et
Roger Murtaugh dans la saga
l'Arme
Fatale.
Mel Gibson et
Bruce Willis y ont des rôles assez similaires,
ceux de deux grands cinglés qui n'ont pas peur de mourir et qui ne peuvent pas s'empêcher de placer de bonnes répliques même dans les pires situations. De même,
Samuel L. Jackson fait penser à
Danny Glover dans le rôle du partenaire qui tente de raisonner
l'autre afin qu'il ne fasse pas de trop grosses conneries. Bref, ce duo est excellent, et le scénario est vraiment inventif, notamment l'énigme des bidons d'eau qui fait toujours réfléchir dès
qu'on regarde le film, et dont la résolution est d'ailleurs assez mal présentée dans le film puisque
John McClane nous explique seulement la fin de son
raisonnement, c'est-à-dire le plus facile.
Allez, je rappelle l'intitulé de cette énigme. Les deux gars sont dans une fontaine
d'eau avec deux bidons d'eau : un de 3 gallons, et un de 5 gallons (un gallon correspond environ à 3,8 litres). Avec ceci, ils doivent peser exactement 4 gallons d'eau sur une balance pour
désamorcer une bombe. La question est bien évidemment : comment obtenir ces 4 gallons de façon précise (c'est-à-dire que le pifomètre est interdit, naturellement) ? Comme j'ai le temps, je vais
expliquer les deux façons de faire, mais honnêtement ce n'est pas compliqué à trouver par soi-même.
Première méthode : en commençant par remplir le bidon de 3
gallons. Dans ce cas, on verse les 3 gallons dans le bidon de 5 gallons. Puis, on remplit à nouveau le bidon de 3 gallons. Avec
celui-ci, on complète le bidon de 5 gallons à ras bord. On y rajoute alors 2 gallons, ce qui nous laisse seulement un gallon dans le bidon de
3. On vide le bidon de 5 gallons par terre (qui était plein), et on y verse le gallon restant. On a donc un gallon d'eau dans le bidon de 5, il
suffit d'en rajouter 3 pour obtenir les 4 voulus. Deuxième méthode : en commençant par remplir le bidon de 5
gallons. Dans ce cas, on verse l'eau du bidon de 5 gallons vers le bidon de 3
gallons, qu'on remplit. A ce moment, il ne reste donc plus que 2 gallons
exactement dans le bidon de 5. On vide le bidon de 3 gallons par terre, et on verse les
2 gallons dedans. Puis on remplit le bidon de 5 gallons dans la fontaine, et on complète le bidon de 3 gallons avec. Comme il y avait deux gallons
dans le bidon de 3, on n'a rajouté qu'un gallon.
Et donc, le bidon de 5 gallons en a perdu un : ce qui nous laisse bien 4 gallons exactement. La deuxième méthode est certainement légèrement plus rapide et il me semble que
John McClane utilise la première. Bref, les autres énigmes du film sont aussi géniales, comme la devinette "
Me rendant à Notre-Dame, je vis un homme à sept femmes, chaque femme ayant sept sacs chaque sac contenant sept chattes, chaque chatte ayant sept
chatons. Chatons, chattes, sacs et femmes combien se rendaient à Notre-Dame ?" et il faut dire que ça s'enchaîne à une vitesse folle ! Un très bon divertissement, donc, porté par
deux très grands acteurs.
Citations cultes de Une journée en enfer :
∎ "
Yippee-ki-yay, pauvre
con !"
∎ "
- Le plus rapide pour
aller vers le sud c’est pas la neuvième, c’est par central parc.
- Seigneur... L’avenue du parc est toujours
bouchée.
- Qui t’a dit que je prenais l’avenue. J’ai dit que je
prenais par le parc."
∎ "
- Ça va ? T’es
couvert de sang !
- Ouais, c’est pas le mien."
∎ "
Tout va comme vous
voulez, cher Monsieur ? On prend le frais, c’est ça ? Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais un blanc circulant en plein Harlem avec une pancarte sur laquelle est
écrit : « Je hais les nègres », soit il a un grave problème personnel à résoudre, soit il a quelques cases en moins."
∎ "
Bonjour ! Mickey
O’Brian, sécurité de l’aqueduc ! On nous a signalé qu’un type était entré sur un traineau tiré par des rennes. Eh ouais : c’est un ptit’ gros jovial avec une longue barbe blanche et un
joli costume rouge ! L’avez pas vu ? Bon, tant pis !"
∎ "
- Il est cané, le
mec ?
- Ouais, Jerry, il aura plus froid aux
genoux."
Die Hard 4 : Retour en Enfer (2007 - Len Wiseman)
Ils ont voulu faire une suite, ils ont voulu faire encore plus fort, mais il faut
bien avouer que c'est décevant. Trop gros, trop cliché...
John McClane sait tout faire, c'est le gros puissant qui détruit des hélicoptères à mains nues et
s'en sort toujours indemne. De plus, on sent que
John McClane a changé, il a un peu trop pris la grosse tête et a clairement perdu de son humour incisif et
reste trop sérieux (je ne suis pas certain qu'on le voie éclater de rire comme il en a l'habitude). Certes, les bonnes répliques sont toujours là, mais il les balance à son accolyte (joué par
Justin Long), ce qui a énormément moins d'effet que lorsqu'il les envoyait à ses ennemis. Ici, les terroristes sont tout juste bons à se
faire exploser, et pas grand chose de plus. Dommage. Bon, mis à part ça, il faut avouer que
Bruce Willis garde la forme et que les effets
spéciaux sont magnifiques. Le tout pimenté par de l'action, toujours de l'action, on ne s'ennuie pas une seule minute et on a le souffle coupé. Le film contient aussi son gros lot de répliques
hilarantes, même si on a un peu trop droit à "
fais gaffe je viens te mettre ta grosse raclée", ce qui m'a un peu déçu.
Enfin, le film innove encore puisqu'on a affaire à une toute nouvelle forme de terrorisme : le piratage informatique. Loin d'être un navet, mais loin d'être un chef d'oeuvre, c'est un film qui ne
restera dans les mémoires que comme le quatrième d'une trilogie qui n'en avait pas besoin.
Citations cultes de Retour en enfer :
∎ "
Yippee-ki-yay, pauvre
con !"
∎ "
- Vous venez de flinguer
un hélicoptère avec une voiture !
- J’avais plus de balles."
∎ "
- Tu t’es tiré dessus
exprès !
- Sur le moment ça m’a semblé une bonne
idée. "
∎ "
- Dites McClane, est-ce
qu’on a un semblant de plan ou quelque chose ?
- On trouve Lucie, on tue les autres."
∎ "
- Mclane vous avez vu
ça ?!
- Ben ouais, c’est moi qui l’ai fait !"
∎ "
Après ce qu’on a vécu
ensemble, ça m’ennuierait de devoir t’en coller une."
Voilà pour cette saga culte, qui n'a pas fini de faire parler d'elle puisqu'on risque fort de voir sortir d'ici deux ans
Die Hard 5,
Bruce Willis ayant affirmé être toujours partant et le 4e volet ayant engrangé une
certaine masse d'argent. Mais j'ai peur que les idées ne commencent à manquer... Après avoir sauvé une tour, puis un aéroport, puis une ville, puis un pays, où va s'arrêter la folie des grandeurs
? La suite logique serait le sauvetage du monde entier, c'est à redouter. Mais bon, du moment qu'on est divertis, le principal est là. On espère juste qu'on va pouvoir retrouver l'ancien
John McClane, c'est-à-dire un peu plus cinglé dans le genre "
je suis presque entrain de mourir
mais je suis mort de rire !"
Mise à jour : critique du 5e volet !