Les Evadés. C’est à cause de son
affiche très peu attrayante que j’ai bien failli passer à côté de ce film sublime. Et très peu nombreux sont les spectateurs qui critiquent ce chef d’oeuvre, actuellement classé premier au top 250 du site IMDb, l’immense plateforme internationale de données cinématographiques. Autant
dire qu’il fait presque l’unanimité. Adapté d’une nouvelle de Stephen King, Rita Hayworth et la rédemption
de Shawshank, ce film, réalisé par Frank Darabont en 1994, est basé sur une histoire vraie. L’histoire d’un homme, Andy Dufresne, condamné à tort à la prison à double perpétuité pour le meurtre de sa femme ainsi que son amant, crime qu’il n’a pas commis. Clamant son innocence, il est
néanmoins incarcéré à Shawshank, où il fait la rencontre de Red, un homme détenu depuis 20 ans dans le pénitencier.
Commence alors une véritable histoire d’amitié entre eux.
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Voilà un sacré film de plus de deux heures qui montre l’évolution des deux personnages, interprétés par Tim Robbins
(Mystic River) et Morgan Freeman. Et quel incroyable film, franchement. Tout d’abord, ces deux acteurs
sont d’un talent inouï. Morgan Freeman, comme à son habitude, est naturel, joue sans forcer avec une grande crédibilité dans son rôle de sage
bonhomme agréable. Tim Robbins, quant à lui, est juste taillé pour ce rôle.
Le film dénonce principalement les problèmes que peut avoir la justice à juger les gens trop hâtivement. Elle nous montre deux cas particuliers superbes : un homme condamné
à une peine qu’il n’aurait jamais dû connaitre, et un autre condamné à perpétuité pour une erreur de jeunesse qui lui aura gâché l’intégralité de sa vie. Et lorsqu’on lui demande s’il pense être
réhabilité, s’il le mérite, que peut-il répondre à ça ? Cet homme a mûri, on comprend clairement pendant tout le film qu’il ne ferait de mal à personne et qu’il regrette son acte. Mais la prison
ne laisse pas de deuxième chance.
Le film nous montre également une des facettes de la prison que l’on ne soupçonnait pas. Celle qui fait que les détenus s’y attachent et s’y sentent chez eux. Quand on n’a
rien connu d’autre que la prison, qu’on y a passé presque toute sa vie et qu’on y est habitué, il n’est pas si simple d’en ressortir. Et le film montre la tristesse qu’ont certains détenus à
quitter un lieu dans lequel ils sont importants. Car au-dehors, ces hommes ne connaissent rien et sont livrés à eux-mêmes. Ce qu’il savent parfaitement bien faire en prison devient inutile et
banal dans le monde extérieur. S’ensuit alors un processus qui fait que les prisonniers, attachés à cette prison qui est devenue leur propre foyer, un endroit où ils se sentent bien, ne veulent
plus la quitter. Un côté de la prison qui m’était inconnu et que je trouve à présent logique.
La fin du film est relativement surprenante, notamment concernant le personnage de
Andy Dufresne. On ne s’attend pas vraiment à un tel dénouement et c’est là que le scénario du film fait fort.
A titre de conclusion, je dirai simplement qu’il faut voir ce film pour pouvoir comprendre ce qu’il implique. Emouvant, touchant, beau et simple, voilà un magnifique chef
d’oeuvre qui fait partie du Panthéon du cinéma.
Voir aussi : Les meilleurs films de 1990 à 1999.