1. Perfect Sense (2011)
J'en ai vraiment chié pour départager les places du podium. On peut considérer qu'ils sont tous les 3 à égalité, mais quand même : je n'oublierai
jamais la première fois que j'ai vu
Perfect Sense car ce film m'a fait un énorme choc émotionnel, comme rarement j'en ai eu dans ma vie
cinématographique. Je n'ai jamais pleuré autant devant un film, tout simplement, et l'univers visuel et sonore de
Perfect Sense est à mon
goût une pure merveille. impossible pour moi de ne pas mettre ce film en tête même s'il présente peut-être objectivement plus de défauts que le suivant.
Voir la critique.
2. Il
était une fois dans l'Ouest (1968)
Ce film a conclu mon "cycle découverte"
Sergio Leone, que j'avais entamé l'année
dernière avec
Le bon, la brute et le truand. Encore une fois, un western de
Leone se
retrouve sur le podium et ce n'est pas anodin : ses 2 trilogies sont pour moi de purs bijoux cinématographiques dont chaque volet m'a fichu une belle claque.
Il était une fois dans l'Ouest m'a procuré un plaisir assez intense du début à la fin, c'est juste une succession de scènes cultes et jouissives.
La critique.
3. Take Shelter (2012)
Indiscutablement ma plus grosse claque au cinéma cette année,
Take Shelter est mon
Melancholia de 2012 : j'ai adoré le début et la fin (les dernières 20 minutes sont absolument somptueuses), j'ai savouré le reste et j'y suis
allé 3 fois. Encore un film sublime et intimiste sur fond de fin du monde. Ce thème très actuel a donné lieu ces 2 dernières années à des films que je ne me lasserai jamais de voir tant ils sont
puissants, émouvants et esthétiques.
La critique.
L'analyse.
4.
Another Earth (2011)
Une des mes plus jolies claques de l'année, avec en prime une découverte :
Brit
Marling, actrice et co-scénariste du film.
Another Earth est une histoire originale au traitement très envoûtant et
dramatique, c'est un film qui n'en fait pas des caisses (ni sur les effets spéciaux, ni sur le mélodrame), qu'on pourrait même qualifier de réservé mais qui est d'une beauté rarement atteinte au
cinéma.
La critique.
5. Le Hobbit : un voyage inattendu (2012)
Après mon premier visionnage,
Le Hobbit était seulement en 25e position : je trouvais
le film excellent mais un niveau en-dessous du
Seigneur des Anneaux. Mais après la deuxième fois, mon avis a changé.
Le Hobbit parvient quasiment à égaler ses prédécesseurs avec des scènes magnifiques, une réalisation quasi parfaite, des clins d'oeils jubilatoires pour
les fans et de nouveaux acteurs qui promettent (
Martin Freeman en tête bien évidemment).
La critique.
6.
Stay (2005)
Un des rares films que je connaisse qui justifie à lui seul l'invention du cinéma en tant qu'art.
Stay ne se raconte pas, ne se décrit pas,
Stay se regarde. L'histoire est en grande partie
dépendante du montage et de la mise en scène du film, offrant des scènes (notamment des raccords entre les plans) visuellement incroyables et surtout une fin inattendue et ultime.
La critique.
7.
Voyage au bout de l'enfer (1978)
The Deer Hunter est tout simplement un chef d'oeuvre de
Michael Cimino absolument culte que je m'étonne de n'avoir jamais découvert avant. Certainement l'un des films les plus puissants à propos de la guerre
et ses effets (à mon goût supérieur à
Apocalypse Now ou
Full Metal Jacket), avec
notamment deux scènes très poignantes sublimées par les inégalables
Robert De Niro et
Christopher
Walken.
La critique.
8.
Martha Marcy May Marlene (2012)
Ceux qui me connaissent un minimum ne peuvent pas s'étonner de voir apparaître
Martha Marcy May
Marlene aussi tôt dans le classement. Avec exactement le type de photographie dont je raffole, avec une histoire très prenante qui relève presque de l'inédit (le sujet traité ici
est très rarement vu au cinéma), et avec une révélation aussi inattendue (l'incroyable
Elizabeth Olsen), le film réunit tout ce que j'aime
voir au cinéma. Pour moi, y'a rien à dire.
La
critique.
9. Ma nuit chez Maud (1969)
Cette fin d'année aura été pour moi une initiation au cinéma de la Nouvelle Vague et je dois dire que pour le moment, j'y ai pris plutôt
goût (même si le style un peu pompeux me gêne toujours).
Ma nuit chez Maud fait partie des rares films que j'ai eu immédiatemment envie de
revoir une fois terminé. Un film qui tire sa force de ses dialogues, chacun d'entre eux étant un pur délice d'intelligence et de finesse.
Voir la critique.
10.
La Ligne Rouge (1998)
Impossible pour moi de ne pas mettre
La Ligne Rouge dans le top 10. Encore une fois,
j'accroche infiniment au style unique et poétique de
Terrence Malick. Tout simplement une merveille, du pur génie comme on en voit rarement
(j'aime bien penser que
Malick sera le futur
Kubrick). Le casting de malade, la BO
magnifique signée
Hans Zimmer m'ont emporté pendant presque 3h.
La critique.
11.
Shame (2011)
Shame est, lui aussi, caratéristique du cinéma que j'affectionne tout
particulièrement et que je continue de savourer dans les moindres détails. Des regards, des non-dits, des scènes qui prennent aux tripes ou marquent pour plusieurs jours, une BO entraînante et
des acteurs impliqués, c'est la recette de mon bonheur cinématographique.
Ma critique.
12. J'irai dormir à Hollywood (2007)
Cette année fut pour moi la découverte d'
Antoine de Maximy. Ce type est tout
simplement génial et je l'ai découvert avec
J'irai dormir à Hollywood qui m'a passionné du début à la fin. J'adore le principe, la
réalisation, le montage, bref : je compte bien voir tous les épisodes de la série pour prendre encore plus de plaisir.
La critique.
13. La ruée vers l'or (1925)
Cette année, j'ai également continué ma découverte du cinéma de
Chaplin (chacun des films que j'ai visionné se retrouve d'ailleurs dans ce top), que j'avais entamée l'année dernière avec
Une Vie de chien et
Le dictateur. J'ai été une fois de plus conquis par son univers et par
l'efficacité du muet pour l'humour et l'émotion. Ces films rappelent que les sentiments peuvent s'exprimer sans aucune parole et que parfois, cette absence de dialogues les rendent même plus
forts.
La ruée vers l'or est indiscutablement l'un des plus beaux films que j'ai pu voir cette année.
Chaplin revêt le costume du vagabond et m'a fait traverser plusieurs émotions différentes, du rire aux larmes. Tout ceci en gardant son éternelle
poésie et sa magie qui rendent son oeuvre presque inégalable sur ce plan. Je ne peux pas m'empêcher de mourir de rire face aux mimiques de son personnage. Bref, ce film est un immense chef
d'oeuvre du maître, que j'ai donc découvert 87 ans après sa sortie mais qui m'a à la fois fait rire et touché. Le personnage
Charlot est juste un vrai
plaisir à suivre dans ses aventures, avec sa démarche atypique et son accoutrement amusant (la canne, le chapeau).
La Ruée vers l'or est
loin de tout ce que je m'attendais à voir. Je pensais à tort que
Charlot allait partir en chasse de l'or, etc., alors qu'il n'en est rien. C'est simplement,
comme toujours, un personnage solitaire et naïf qui débarque au milieu de tout ça. Il fait énormément rire, et le film regorge d'idées marrantes comme la maison prête à tomber dans le vide ou
la dégutation de la chaussure. Mais il réserve également son lot d'émotions, car si
Charlot fait rire sans le vouloir, il n'en demeure pas moins un
personnage extrêmement attachant et triste (
Charlie Chaplin étant décidemment balaise pour transmettre ce sentiment à son personnage). La
danse des petits pains, que j'ai découverte avec le film, est un pur moment de poésie et de beauté.
Chaplin parvient à faire vivre deux
morceaux de pain grâce à des fourchettes et c'est évidemment fabuleux. Toute la scène du nouvel an où Charlot se retrouve seul est émouvante, grâce notamment à l'
Auld Lang Syne d'une tristesse imbattable.
Georgie Hale est également parfaite pour son rôle, bref. Un
petit bijou de cinéma qu'il est toujours bon de découvrir quasiment un siècle après sa sortie.
14. Les temps modernes (1936)
Enième chef d'oeuvre de
Charlie Chaplin (cette formulation a-t-elle un sens
?),
Les Temps Modernes est un film qui mêle rire, tristesse et inventivité. La réalisation est plus poussée que pour ses précédents films,
avec entre autres quelques effets spéciaux réussis pour l'époque (le paquebot, etc.). Le film grouille d'idées fabuleuses et ravissantes et se conclut de façon sublime et extrêmement poétique.
Réellement magique.
15.
La Chasse (2012)
Après
Festen,
Thomas Vintenberg
reprend un thème choc qu'il traite toujours avec autant de gravité et d'émotion.
La Chasse est subtil et aborde le sujet de la rumeur de
façon effroyable à travers la descente aux enfers d'un homme.
Mads Mikkelsen est parfait d'un bout à l'autre.
La critique.
16.
Saya Zamuraï (2012)
Exemple typique de pépite qui a été très mal distribuée en France (seulement 9 salles), ce film est un bijou d'humour et d'émotion. Moins
absurde que
Symbol du même réalisateur, mais tout aussi savoureux à suivre.
La critique.
17.
American Psycho (2000)
Agréable surprise, où
Christian Bale excelle de bout en bout. Plus que le
scénario et le personnage, tous les deux cinglés, c'est la réalisation qui m'a séduit. Tout ce que j'aime est réuni dans ce film, des musiques d'ambiance à la voix off efficace, en passant par
les dialogues savoureux. Tout comme le cinéma de
Tarantino, j'ai trouvé
American Psycho
extrêmement joussif à regarder, vraiment jubilatoire. La manière avec laquelle est racontée cette histoire est passionnante et c'est typiquement le genre de films que je pourrais regarder en
boucle sans m'ennuyer. L'humour noir et très décalé est un pur délice. Je n'aurais pas pensé que
Christian Bale puisse tenir un personnage de
ce genre, aussi torturé, il trouve pourtant ici l'un de ses meilleurs rôles, avec un regard de psychopathe et un sourire flippant. Patrick Bateman est un homme qui a visiblement de gros problèmes
psychologiques, qui semble ne rien ressentir du tout mais échappe pourtant à tout self-control lorsqu'il est envahi par la colère ou la jalousie. Il ne supporte pas le monde dans lequel il vit,
c'est un misanthrope hors pair et ses réactions complètement disproportionnées font du personnage un bijou d'humour noir, capable de tuer un collègue simplement parce qu'il a une plus belle carte
visite que la sienne. La scène de la hache est l'une des plus géniales que j'ai pu voir.
American Psycho est déjà culte grâce à ses répliques
et sa réalisation saisissante et dans trente ans, il fera probablement partie des classiques.
18. Bons baisers de Bruges (2008)
Ne connaissant absolument pas
Martin McDonagh, ce film a été pour moi une
sacrée surprise. Le réalisateur nous présente deux tueurs à gages bien loin des clichés déballés habituellement. On a ici affaire à deux hommes paumés, notamment le personnage de
Colin Farrell, dépressif et suicidaire à cause de son passé. La réalisation est étonnante et le génie du film réside dans les dialogues :
McDonagh a clairement tout compris. Au lieu de nous sortir les habituelles scènes et confrontations classiques et pas du tout réalistes, le réalisateur
fait ressortir le comique de situation avec des répliques qu'on pourrait dire tous les jours. Ce comique de situation est rare au cinéma, surtout lorsqu'on traite de tueurs à gages.
La critique.
19. Vivre sa vie : film en douze tableaux (1962)
Mon initiation au cinéma de
Godard a clairement été l'une de mes plus grosses
surprises de l'année. Même si j'ai été par la suite moins conquis par ce que j'ai vu de lui (
Le Mépris, A bout de souffle, Une femme est une
femme), je n'oublierai pas
Vivre sa Vie qui m'a ravi du début à la fin avec des dialogues intéressants et des scènes à la
réalisation superbe.
Anna Karina m'a enchanté tout au long du film, notamment lors de la scène de danse au milieu des billards.
La critique.
20. Répulsion (1965)
Voir ce film en 20e position me crève le coeur tant il m'a marqué. J'ai regardé ce film en voulant découvrir
Catherine Deneuve un peu mieux (mes
a priori étaient sévères sur cette actrice), et j'ai bien fait.
Répulsion est un film que j'ai savouré du début à la fin et confirme également que le noir et blanc prend une place majeure dans ce top. Le même film
en couleurs n'aurait clairement pas eu le même impact, les séquences jouent beaucoup sur les ombres et lumières et mettent en valeur l'actrice de manière impressionnante.
Deneuve est dans l'inexpression et le silence, ce qui rend son personnage très mystérieux. C'est vraiment délectable.
La critique.
21. Le Kid (1921)
Le Kid est une merveille, comme tous les autres films de l'auteur. Avec
un format assez court (50 minutes),
Charlie Chaplin m'a encore émerveillé et fait passer un moment d'une grande magie. Le vagabond
recueille ici un enfant abandonné et le prend en charge malgré sa pauvre condition. Toujours bourré d'un humour visuel et de situation qui me fascine et me donne le sourire,
Le Kid est un bijou d'émotion et d'amusement. La démarche caractéristique de
Chaplin, ses
mimiques, son sourire sont tellement attachants et cultes que je me demande comment j'ai fait pour ne pas découvrir
Chaplin avant. Qui plus
est,
Le Kid offre de grands moments de déchirement. Presque un siècle plus tard, ce personnage est toujours aussi efficace et plein
d'humanité. Le genre de phénomènes rares qu'il faut savourer à tout prix.
22. Il était une fois la révolution (1971)
Bien que ce film soit à mon goût légèrement inférieur au reste de la trilogie, il n'empêche que j'ai pris mon pied tout du long. Avec une
bande son assez surprenante et un
James Coburn à la hauteur, ce film contient plus d'humour que les précédents films de
Leone, et également plus de flashbacks. Il était une fois la révolution s'intéresse un peu plus au passé des protagonistes, ce qui annonçait le
magnifique
Il était une fois en Amérique.
La critique.
23. Apocalypse Now (1979)
Voilà une étape du classement que je déteste toujours autant, car ça m'embête d'être obligé de mettre des films aussi cultes si loin
(après
Barry Lyndon l'année dernière). J'ai vu tellement de pépites qu'il faut bien que je fasse des choix et comparé à d'autres films de
guerre comme
Voyage au bout de l'enfer ou
La Ligne Rouge, j'ai trouvé
Apocalypse Now légèrement en dessous. Et pourtant, je l'ai jugé quasiment parfait, avec seulement une fin un peu étrange à mon goût, dont j'attendais
plus.
La critique.
24. Moonrise Kingdom (2012)
Encore une fois, Wes Anderson frappe là où il faut
avec un film atypique. On reconnaît très rapidement la patte du cinéaste, avec tous ces travellings (y'en a dans toutes les directions : de haut en bas, de gauche à droite, de proche à loin) et
ces personnages colorés. Moonrise Kingdom est beau parce qu'il est une sorte d'hymne au premier amour, au travers de deux enfants qui
s'aiment et feraient n'importe quoi pour rester ensemble. Le film est alors porté par une belle poésie qui donne le sourire aux lèvres (la scène sur la plage avec la musique "Le temps de
l'amour" de Françoise Hardy est à la fois drôle et attendrissante), ce qui offre un long-métrage très léger et très joli. Le film est en
plus plongé dans une atmosphère 60's très sympathique. Encore une fois, les acteurs sont au rendez-vous, Jared Gilman et Kara Hayward en tête bien sûr, mais Wes Anderson attache beaucoup d'importance à ses personnages
de façon à les rendre attachants et amusants, même les personnages secondaires. Ainsi Bruce Willis se trouve dans la peau d'un flic
compréhensif et intéressant, dans la mesure où ses échecs dans la vie l'obligent à ne pas prendre les décisions d'un gosse à la légère. La fin du film avec la dernière scène est d'ailleurs
superbe à ce niveau. Edward Norton hérite lui aussi d'un rôle inhabituel : celui d'un chef de scouts qui n'a cessé de me faire rire. Au
niveau de l'humour, Bill Murray fait encore du bon boulot et offre des scènes absurdes géniales (lorsqu'il prend une hache pour aller
abattre un arbre). Tilda Swinton également est amusante. D'ailleurs le film est original et décalé dans le sens où chaque personnage a un
nom bien à lui et n'en a qu'un. Ainsi, pendant tout le film, Tilda Swinton est affublée du nom "Social Services", ce qui à répétition
produit son petit effet comique. Bref, Moonrise Kingdom est très plaisant à regarder, tout comme l'essentiel de la filmographie de
Wes Anderson. On pourrait juste lui reprocher de ne pas assez renouveller son univers, un peu comme Tim Burton, mais du moment que les films sont de qualité je ne vois pas en quoi ça dérange.
25. Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare (2012)
Un des derniers films que j'ai vus cette année et pourtant l'un des meilleurs. Lorsque la fin du monde est traitée de façon aussi belle
et intimiste, je suis très rapidement conquis, surtout lorsque le casting vaut le coup comme ici.
Steve Carell montre - encore - depuis
Little Miss Sunshine et
The Office (US) qu'il est un acteur à double facette,
brillant dans le comique comme dans le dramatique. La conclusion du film est une pure merveille.
La critique.
26. Blue Valentine (2011)
Sublime drame romantique et nostalgique sur la déchéance de l'amour au sein d'un couple, porté par 2 des meilleurs jeunes acteurs du
moment,
Blue Valentine fait partie des films qui vont me rester un moment en tête. Le sujet de l'amour, et notamment la disparition de
l'amour au sein d'un couple est subtilement traité, le film offrant alternativement des scènes magiques et tristes pour bien différencier les débuts d'une idylle de la fin d'une histoire.
Voir la critique.
27. Le pianiste (2002)
Pas grand chose à dire sur ce film si ce n'est que le rôle convient à
Adrien
Brody à merveille. C'était vraiment un personnage taillé pour lui, pour son visage émacié et son regard triste.
Le Pianiste
est une oeuvre magnifique qui m'a passionné du début à la fin, le dénouement étant bien évidemment l'apothéose du film, puissant et humain. Tout le film nous tient en haleine par cette tension
constante liée à la fuite de Szpilman et sa peur d'être découvert et il est clair que
Roman Polanski a réalisé ici l'un des plus beaux
films sur le sujet, tout en sensibilité et en humanité, sans caricature. Une belle histoire qui donne foi en l'âme humaine.
28. Polisse (2011)
Maïwenn signe encore un film poignant et paradoxalement très froid. Toujours
avec une précision quasi-documentaire, la réalisatrice nous emmène au coeur de la Brigade de Protection des Mineurs et passe en revue divers drames et délits avec fluidité et intensité. Le film
est cru mais sensible, montrant à la fois toutes les horreurs (existantes) auxquelles sont confrontés les policiers et leur façon de les gérer (solidarité, colère, fous rires incongrus etc.).
Pour une fois,
Maïwenn se place en retrait dans son film, préférant laisser les autres acteurs exprimer tout leur talent (
Joey Starr est étonnant), et surtout les actrices d'ailleurs (
Marina Foïs et
Karin Viard en tête).
Maïwenn a le don de diriger ses actrices à la perfection et le résultat est
fort.
29. Buffalo'66 (1998)
Voilà un film qui aurait pu figurer plus tôt dans le classement, mais qui me paraît pourtant ici à sa place. Les qualités impressionnantes de ce
film, son originalité et les grands moments de poésie, sont à mon goût (très) légèrement estompés par les couleurs froides qui caractérisent le cinéma de Vincent Gallo. Cependant, l'auteur a créé ici un film presque parfait qui a beaucoup marqué mon 2012. La critique.
30. Ip Man (2008)
Chaque combat est une merveille à regarder, tant sur la réalisation technique que sur la réalisation cinématographique. Malgré
peut-être un schéma trop classique (gentils chinois / méchants japonais),
Ip Man fait partie des films d'arts martiaux que j'ai le plus
savourés.
La critique.
31. (500) jours ensemble (2007)
Charmant, émouvant, doux. Une belle comédie romantique, plus fine et profonde que les autres et menée par deux jeunes acteurs fabuleux.
La critique.
32. Le Cirque (1928)
Quel plaisir de découvrir un
Chaplin pour la première fois au cinéma.
Même si
Le Cirque est à mon goût un peu plus faible que les autres (rapport aux gags qui m'ont moins enchantés), il n'en demeure pas
moins une merveille d'humour et d'intelligence. Il y a plein de rire et de tristesse dans ce film au dénouement inoubliable, une conclusion qui prend aux tripes et s'avère être peut-être la
fin la plus nostalgique et déprimante qu'il ait jamais créé. Un siècle plus tard,
Chaplin continue d'émerveiller et d'émouvoir.
33. L'Empire du soleil
(1987)
Bien réalisé, bien interprété, bien construit et porteur de messages fabuleux. Un pilier majeur du cinéma et de la filmographie de
Spielberg qui décidément aura marqué (et continue de marquer) l'ère du cinéma de façon grandiose.
La critique.
34. Le Parrain
(1972)
Certains s'insurgeront probablement de voir ce film arriver après les autres. Même si je lui reconnais son statut de culte et qu'il
figure partout dans le top 10 des meilleurs films de tous les temps, j'ai toujours enfoui en moi ce désintérêt profond pour les films de ce genre. Malgré cette réticence, j'ai pleinement aimé
Le Parrain et s'il ne fait pas partie de mes chouchous, je prendrai peut-être plaisir à le voir une deuxième fois.
La critique.
35. Compliance (2012)
Même s'il n'est pas exempt de petits défauts,
Compliance est un film qui m'a
retourné et marqué cette année sur grand écran. On se demande jusqu'où ça va aller, et l'interprétation de
Dreama Walker est saisissante
dans film basé sur le même principe que l'effroyable expérience de Milgram. Ca fait froid dans le dos.
La critique.
36. David et Madame Hansen
(2012)
Avec un premier film aussi réussi,
Alexandre Astier marque son entrée dans le monde
de la réalisation cinématographique de manière fabuleuse. En offrant à
Isabelle Adjani un rôle à la mesure de son immense talent, le
réalisateur aux multiples dons a créé une histoire pleine d'humour et d'émotion.
La
critique.
37.
Suspiria (1977)
2012 a également été pour moi la découverte de
Dario Argento, que je n'ai pas
encore approfondie mais qui m'a énormément plu. Première fois que je tente
Dario Argento, et j'ai trouvé l'ambiance particulièrement
géniale et assez angoissante, très sombre, et j'aime ce style de cinéma. Ca m'a un peu fait penser à
Twin Peaks, avec cet univers sombre et
angoissant. Jessica Harper est brillante dans son rôle, du début à la fin, parvenant à exprimer l'angoisse à merveille. Le film est vraiment troublant et dès que j'ai vu les premières secondes
j'ai su que j'allais aimer le style, notamment l'atmosphère qui en dégage. Le film est très particulier et l'univers est renforcé par la bande-son excellente. Bref, je comprends parfaitement le
statut de "culte" de
Suspiria. En fait, je ne m'attendais à rien de particulier, et le film m'a comblé par surprise. Clairement un film que
je prendrai plaisir à revoir encore plusieurs fois.
38. Amadeus (1984)
Je n'ai regardé le film qu'à demi-oeil mais si ça m'a peut-être empêché de le savourer pleinement, ça ne m'a pas empêché de
l'apprécier et de le trouver surprenant. Je ne m'attendais clairement pas à ce genre de film, pourtant je sais que
Milos Forman est un
réalisateur qui aime nous prendre à contre-pied. L'idée est ici de rendre Mozart réellement vivant, et non pas morne et froid comme on pourrait se l'imaginer. Si
Tom Hulce en fait parfois trop (peut-être ?), il faut admettre qu'il donne à son personnage une âme et une originalité que je n'attendais pas. En plus
de nous montrer tout le génie du compositeur, le réalisateur insiste surtout sur son extravagance et le rendu est bourré d'humour. Pour autant, si (par son originalité et sa démence)
Amadeus n'est pas un film d'époque classique, il n'en reste pas moins un formidable film à costumes et l'époque est parfaitement
retranscrite. Outre
Tom Hulce, F.Murray Abraham est également un acteur brillant et la confrontation qui apparaît entre les deux
personnages Mozart/Salieri est passionnante. Même si, historiquement, je ne crois pas que le film soit exact vis-à-vis de Salieri et de sa jalousie extrême, le film offre un joli dénouement qui
fait réfléchir lorsqu'on sait que sur les deux compositeurs, l'un a une renommée inégalable tandis que l'autre est tombé aux oubliettes. Amadeus permet de comprendre réellement l'étendue du
génie de Mozart, car on oublie trop souvent à quel point le talent qu'il a eu est exceptionnel, fait parfaitement exprimé par cette citation : "
Déplacer une
note, on allait vers l'amoindrissement. Déplacer une phrase, et c'est toute la structure qui s'effondrait", qui montre la perfection du talent de l'artiste. Bref, un très bon film à
voir.
39. Cléo de 5 à 7
(1962)
Cette année fut ma découverte du cinéma français des années 60 avec les films de la Nouvelle Vague. Ici, mon premier film
d'
Agnès Varda m'a vraiment conquis. Cette histoire toute simple m'a captivé grâce à la réalisation maline et intéressante. La construction
du film, séparé en petits chapitres, nous montre en temps réel l'angoisse d'une femme pendant 90 minutes, attendant avec stress et sans espoir des résultats médicaux. Pendant 90 minutes, aucune
ellipse, ce qui permet d'alterner les moments forts et les moments futiles de la vie de Cléo. Le film regorge d'idées inventives, notamment sur les cadrages. On peut par exemple citer le moment
où Cléo est perdue dans ses pensées dans un bar ; la caméra se trouve décalée par rapport à la scène globale, permettant ainsi de faire comprendre au spectateur avec facilité le fait que Cléo
se sente seule et isolée. Le début du film m'a immédiatemment plu, les plans subissant une alternance couleur / noir et blanc, puis j'ai eu un large sourire lorsque j'ai vu s'afficher
"
Chapitre I : Cléo de 17h05 à 17h08", la perspective de voir un film découpé en plusieurs tranches de quelques minutes me
ravissant. A partir de là, le film enchaîne les moments sublimes, accompagnés d'une excellente BO signée
Michel Legrand. La scène la plus
forte, peut-être, est certainement celle où Cléo chante "
Sans toi", avec le regard caméra et l'émotion dégagée. Mais le film est parsemé de scènes
magiques, pafois contemplatives, qui m'ont scotché la plupart du temps. Toute la fin du film, avec Antoine, est parfaitement géniale, les deux personnages étant attachants et les scènes pleines
d'humour et de tragique à la fois. De manière générale, les personnages sont réussis, notamment Bob (joué par Michel Legrand lui-même) qui fait rire. Pendant toute la durée du film, on angoisse
avec Cléo même si le film garde constamment un ton très léger, grâce à des scènes moins fortes et plus quotidiennes. Le seul hic, c'est que certaines de ces scènes sont parfois légèrement
ennuyeuses, ce qui ne gâche pas pour autant le bon visionnage du film. La conclusion du film est excellente et on quitte le film encore dans l'ambiance. Un beau film au scénario très simple et
à la réalisation impeccable.
40. Anna Karenine
(2012)
La mise en scène très inventive, les décors somptueux, la photographie sublime et le casting étincelant m'ont fait oublier les quelques bribes
d'ennui par-ci par-là.
Anna Karenine signe encore une incroyable réussite entre
Joe
Wright et
Keira Knightley, dont les collaborations offrent des films de plus en plus intéressants et
originaux.
La critique.
41. Looper (2012)
Bruce Willis fait brillamment face à
Joseph Gordon-Levitt dans ce film futuriste aux effets spéciaux réussis et au scénario de qualité. Le film grouille de scènes mémorables
même s'il demeure un pur divertissement..
La
critique.
42. Twin Peaks (1991)
Evidemment à voir après la série de
David Lynch, le film est dans la parfaite
lignée. C'est un réel plaisir de replonger dans l'univers de la série, avec ses musiques, ses bizarreries, son côté décalé et surréaliste. Même si j'ai largement préféré la série au film,
certaines scènes sont marquantes, comme la scène du meurtre de
Laura Palmer, d'une intensité hallucinante.
Voilà pour cette année qui a été pleine de découvertes, de surprises et d'émotion. J'ai l'impression d'avoir vu une grande quantité de films
que je n'oublierai pas de si tôt. Faire ce top a été pour moi un déchirement, parce qu'il est difficile de voir des chefs d'oeuvre se retrouver après la 20e position. Je ne peux malheureusement
pas mettre 30 films dans le top 10, mais tous mériteraient probablement d'y figurer.