La garçonnière (1960) - de Billy Wilder - Critique

La garçonnière (1960) - de Billy Wilder - Critique

      Jeune célibataire, C.C. Baxter (Jack Lemmon) est employé dans une compagnie d'assurances. Incapable de dire "non" à ses collègues, il leur cède, chaque soir et à tour de rôle, son appartement afin qu'ils puissent y organiser des soirées discrètes. Baxter s'attire ainsi les faveurs de l'entreprise et gravit rapidement les échelons de la boîte. Cependant, la situation lui est de plus en plus pénible et contraignante.

 

      Je continue mon petit tour des années 60 avec ce film de Billy Wilder : The Apartment (La garçonnière). Cette comédie dramatique est un petit bijou et je suis ravi de la découvrir sur le tard. J'ai très peu parcouru la filmographie de Billy Wilder puisque c'est seulement le 4e film de ce cinéaste que je vois, mais je prends toujours un immense plaisir à découvrir ses œuvres cultes. La garçonnière n'est pas une comédie désopilante au point d'en éclater de rire, puisqu'elle explore aussi certains arcs dramatiques avec sérieux, mais elle offre un succulent moment "feel good" sans prendre le spectateur pour un abruti. En effet, ce n'est pas ici que vous retrouverez tous les clichés de la comédie romantique basique ; l'écriture des personnages et des situations est très soignée. Ce qu'on pourrait anticiper comme des débuts de quiproquos un peu nuls sont rapidement désamorcés, apportant plus de réalisme à cette histoire : le film ne tombe jamais dans cette facilité et c'est très rafraichissant.

Tags Critique analyse explication du film

La garçonnière (1960) - de Billy Wilder - Critique

     Jack Lemmon semble taillé pour le rôle, aussi charmant que drôle et agréable. Il donne à son personnage des mimiques et une allure qui nous font comprendre immédiatement à quel genre d'homme nous avons affaire : un type honnête, respectueux, attentionné, mais qui manque de confiance en lui (il a du mal à s'imposer auprès de ses collègues plus sournois et il ne parvient pas à intéresser la femme dont il est amoureux). L'acteur est irrésistible et il très facile de s'y attacher rapidement, son visage très expressif permet de faire passer de nombreuses émotions. C'est l'archétype du bon gars malheureux qui ne s'apitoie pas sur son sort, personnage qu'on voit de moins en moins au cinéma dernièrement - et c'est dommage.

 

     Face à lui, une Shirley MacLaine pétillante. L'alchimie entre les deux comédiens est savoureuse : ils se complètent totalement, leurs personnages sont perdus dans une vie misérable qu'ils pourraient améliorer à deux, mais peinent à le faire. Elle, amante d'un homme marié, s'embourbe dans cette situation, incapable de voir plus loin que cette relation vaine. Lui, honnête et délicat, n'imagine pas un seul instant pouvoir conquérir son cœur et se positionne lui-même en tant qu'ami. Ainsi, le film ne présente quasiment aucune situation de séduction entre ces deux personnages et c'est un atour majeur et indiscutable. On suit donc pendant deux heures une histoire d'amitié naissante dont on doute constamment de l'évolution. 

 

La garçonnière (1960) - de Billy Wilder - Critique
La garçonnière (1960) - de Billy Wilder - Critique

     Dans l'écriture (du scénario comme des personnages), La garçonnière est donc brillant et étonnant. Les décors également sont simples mais efficaces, la majorité des scènes se déroulant en deux lieux seulement : l'appartement de Baxter (et son extérieur) et les locaux de la compagnie d'assurance. Ce sont en effet les deux seuls décors de la triste vie du personnage, qui pourrait se résumer à "nigaud-boulot-dodo". On s'en écarte parfois, pour aller par exemple dans un bar, mais ce sera toujours dans un but bien précis (ici, montrer que la femme du patron est également infidèle). Enfin, même si la réalisation peut sembler assez plan-plan, les scènes de dialogues dans la deuxième partie du film sont parfaites et rendent la relation Baxter / Kubelik vraiment touchante et magique. Encore une fois, l'utilisation du noir et blanc fait sensation en apportant quelques jeux de lumière plutôt intéressants. 

 

La garçonnière (1960) - de Billy Wilder - Critique

Pourquoi est-ce que je ne tombe jamais amoureuse de quelqu'un comme vous ?

     Vous l'avez compris : j'ai été subjugué par La garçonnière et je vous invite à découvrir ce chef d'œuvre si ce n'est pas encore fait. C'est donc le 4e film à rejoindre mon top 300 cette semaine.

 

N'hésitez pas à commenter ci-dessous, ou à venir discuter sur Twitter !

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article