Quelques films en vrac #22

Quelques films en vrac #22

      Dans cet article, quelques films très moyens dont j'attendais franchement bien plus. Le premier est un drame biographique dispensable, le deuxième est une comédie française qui étire inutilement un concept de sketch, et le troisième est une comédie italienne sans grand intérêt.

Lizzie

(Graig William Mcneill - 2018)

Quelques films en vrac #22

     Je vais spoiler, mais on s'en fout. S'il n'avait pas fait partie de mon cycle Kristen Stewart, je n'aurais jamais eu l'idée de découvrir ce film biographique sur l'affaire Lizzie Borden à la fin du XIXe siècle. Maintenant que je l'ai vu, force est d'admettre que je m'en serais bien passé. Lizzie relate une histoire de meurtre sur fond de romance homosexuelle en 1892 et j'ai trouvé la narration assez mauvaise. Le montage aurait pu permettre au spectateur de s'impliquer dans l'intrigue, par exemple en disséminant des indices au fur et à mesure du récit, malheureusement le développement de l'histoire est assez conventionnel. La scène du double meurtre m'a semblé inutilement violente et assez peu réaliste et tous les éléments qui sont mis en place avant d'y arriver sont très superficiels. Certes, on comprend les motivations qui auraient poussé les deux jeunes femmes à commettre l'irréparable, notamment à cause de la pression du père de famille et son odieuse nature de violeur, mais la mise en scène du film est peu palpitante. L'ensemble est même assez académique et je sais d'avance que je vais l'avoir oublié dans quelques semaines.

 

     Lizzie a quand même quelques points positifs, particulièrement grâce à Kristen Stewart qui, une fois de plus, tire son épingle du jeu dans ce rôle sensible et coincé. Chloë Sevigny fait le job aussi, mais je n'ai jamais vraiment accroché aux propositions de la comédienne. Les scènes d'intimité entre les deux femmes sont plutôt bien tournées, avec des plans rapprochés qui nous font ressentir leurs vibrantes émotions, mais le cinéma a déjà épuisé ces techniques des centaines de fois et on en ressort avec une impression de déjà-vu. La scène du meurtre est plutôt intéressante car elle détonne complètement du reste du récit sur la forme. On assiste à une séquence beaucoup plus crue, sans retenue, et on ressent que Lizzie lâche absolument toute sa haine, sa hargne accumulée depuis des années. Malheureusement, l'aspect violent de la scène est désamorcé par le côté attendu des événements qui, dès le début du film, sont annoncés clairement et enlèvent tout mystère. Bref, Lizzie se laisse regarder mais n'apporte absolument rien, ni au cinéma ni à cette affaire sordide.

Les vedettes

(Jonathan Barré - 2022)

Quelques films en vrac #22

    Plutôt client du Palmashow dont j'apprécie le côté absurde et faussement benêt, j'ai été assez déçu par cette réalisation de Jonathan Barré qui me semble plus adaptée à un univers de sketch qu'à un univers cinématographique. C'est malheureux, car je pense sincèrement que le duo comique pourrait devenir les Inconnus de notre époque. Les vedettes donne l'impression de voir quelques sketches marrants que Grégoire Ludig et David Marsais auraient souhaité associer pour former un long-métrage, un peu comme les Inconnus l'avaient fait à leur époque, sauf que l'humour et le rythme ne fonctionnent pas suffisamment pour en faire un film culte.

 

    Globalement, j'ai quand même apprécié mon visionnage, particulièrement la nonchalance habituelle et irrésistible qui caractérise les personnages, mais je ne suis pas certain qu'1h40 étaient nécessaires pour accoucher de cette comédie qu'on oublie quand même très vite. Mis à part quelques séquences assez tordantes comme le clip de Simplement Dan, Les vedettes offre trop peu de moments délirants pour justifier sa longueur. La plupart des personnages sont caricaturaux et ne fonctionnent pas, comme ceux du présentateur et de la patronne, et le film entier doit donc s'appuyer uniquement sur Ludig et Marsais pour procurer du rire. Le problème, c'est que ça ne suffit généralement pas. 

 

    Si je devais comparer ce film à un autre, je prendrais certainement Mandibules comme exemple. Le film de Quentin Dupieux, sorti en 2020, aurait pu également sonner comme un sketch absurde qui s'étire en long-métrage, mais il possède des qualités que Les vedettes n'a pas. Premièrement, il a la discrétion de ne durer qu'1h20 et cette différence n'est pas négligeable. Puis, Mandibules peut s'appuyer sur des comédiens de talent qui font vivre l'histoire avec des personnages savoureusement absurdes, comme la géniale Adèle Exarchopoulos, Bruno Lochet ou bien sûr la grosse mouche, qui soutiennent le duo comique avec talent. Enfin, Mandibules se construisait une réelle identité avec sa musique ; Dupieux a donc pu magnifier Grégoire Ludig et David Marsais dans son univers propre. Les vedettes, malheureusement, est comme un coup d'épée dans l'eau. Pas un flop total, mais un petit plouf d'humour dont les ondes ne vont pas bien loin.

Youth

(Paolo Sorrentino - 2015)

Quelques films en vrac #22

     Tout le monde fait un tel flan de ce film que je m'attendais vraiment au chef d'œuvre annoncé. Pour certains, Youth est l'un des meilleurs films de la précédente décennie. Quant à moi, je l'ai déjà presque entièrement oublié une semaine après mon visionnage. C'est mon premier film de Sorrentino et il ne me donne pas envie de poursuivre sa filmographie, surtout quand je lis que Youth concentre toute la "poésie" du cinéaste. Alors certes, j'aime beaucoup Michael Caine, Harvey Keitel, Paul Dano et Rachel Weisz, mais des comédiens ne font pas un film. On assiste à plus de deux heures de propos sur la vieillesse, qui en paraissent quatre tant je n'ai strictement rien eu à foutre de tous ces personnages. A aucun moment je ne me suis senti impliqué dans leurs vies, encore moins avec ces pseudo-réflexions à deux balles qui parcourent le récit. Il est clair que la magie n'a pas opéré sur moi. Le film use et abuse d'évidences assez primaires sur la vie, le temps qui passe, et s'engouffre dans un blabla constant entrecoupé de chansons chiantes, où chaque personnage semble figé dans un espace-temps complètement banal.

 

     Le lieu de l'action m'a très rapidement ennuyé et je ne suis pas certain d'avoir saisi l'intérêt de ce choix de cadre. Les personnages se croisent, discutent et évoluent dans un décor unique qui symbolise sans doute le côté immobile et inévitable de la vieillesse, mais ça aurait pu se passer dans un Ehpad comme dans un hôtel miteux, que ça n'aurait rien changé à l'histoire. Au bout d'un moment, voyant que je ne parvenais pas à saisir l'utilité de ces personnages ni l'obscure poésie que tout le monde semble déceler dans ce film, j'ai décidé de prendre Youth comme une simple comédie et, là encore, ça n'a pas fonctionné. Il n'y a guère que Paul Dano pour m'avoir tenu éveillé en me faisant sourire de temps à autres mais, en dehors de cet acteur génial dont la présence est quasiment anecdotique, tout le film m'a semblé vain et surestimé. Je ne recommanderais donc pas le visionnage de Youth mais, si vous avez un autre film de Paolo Sorrentino à me conseiller, je peux réfléchir à l'idée de retenter le coup. La Grande Belleza vaut-il le coup, ou est-il similaire à Youth ?

 

 

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J
merci pour les recommandations!
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