Bon. Par où commencer ? Après deux articles sur la série, dans lesquels je décrivais épisode après épisode ce qu'elle me permettait de ressentir, j'avais prévu de donner mon ressenti sur la saison 1 complète. J'ai mis beaucoup de temps à y réfléchir : comment puis-je en parler, concrètement ? Sense8 porte son nom à merveille car c'est une série qui nous traverse par ses moments d'émotion, chaque spectateur pouvant facilement s'identifier aux connexions et aux personnages qui lui parlent. Et c'est difficile, car parler de Sense8 librement sur ce blog reviendrait à m'ouvrir et révéler des choses sur moi-même, des choses que j'ai peut-être envie de garder pour moi. A l'opposé, il m'est impossible de parler de Sense8 de manière purement technique et avec un total détachement, car il est évident que la série se vit plus qu'elle ne s'analyse. Je vais donc tenter d'en parler tout en restant pudique.
Les Wachowski ont toujours (ou presque) placé le thème des connexions humaines au cœur de leurs projets, mais également le thème de la découverte de soi grâce à ces connexions. L'univers Matrix en est bien sûr un exemple frappant, puisqu'il s'agit (entre autres...) d'une métaphore sur la quête d'identité, où le personnage de Neo se découvre des connexions avec d'autres individus et cherche à s'extraire du monde illusoire dans lequel il est contraint d'évoluer. Puis Cloud Atlas, à son tour, fut l'exemple parfait d'une œuvre extrêmement ambitieuse sur la connexion entre les individus, cette fois-ci à travers les âges.
Ces thématiques, abordées par les sœurs Wachowski dans leur filmographie pré-2012, ne sont évidemment pas sans lien avec leur transition de genre, en 2012 pour l'une et 2016 pour l'autre. C'est justement en 2015, pendant cette période de transition, qu'elles réalisent la série Sense8. Il est impossible de ne pas ressentir qu'elles y ont mis toute leur âme, en plaçant explicitement le thème des connexions au centre de l'histoire, mais également en y abordant des sujets comme l'homosexualité ou la transidentité de manière très sensible.
Sense8 est une série bercée de mystère et d'émotion et m'a transporté du premier épisode au douzième, parfois avec du rire, mais souvent avec des larmes. Certaines séquences m'ont placé dans des états émotionnels que je n'avais pas vécus depuis de très nombreuses années. Comme je le disais, et sans rentrer dans les détails, ma situation psychologique ces derniers mois a joué de manière très forte sur mes ressentis. C'est une évidence. De manière générale, je pense que chaque spectateur peut s'identifier à tel ou tel personnage, à telle ou telle situation, tant les thématiques abordées sont multiples dans Sense8. Pour ma part, j'ai particulièrement été touché par les connexions romantiques de la série, qui mettent en valeur l'idée de l'existence d'une âme sœur, idée que je n'avais pas vue aussi bien traitée dans une œuvre audio-visuelle depuis Before Sunrise, probablement. Ou Your Name., peut-être.
Sense8 est une affaire de regards, de sens, d'atmosphères, de moments qui semblent suspendus dans le temps. Et, est-ce par la musique absolument magnifique, par les acteurs qui rendent tous les personnages plus attachants les uns que les autres, par le montage brillant et percutant, je n'en sais rien, mais Sense8 parvient à faire ressentir au spectateur ce que les personnages ressentent eux-mêmes. Au point, donc, de décrocher des rires, des larmes, des émotions et vibrations en tous genres.
J'ignore comment expliquer de manière plus limpide ce que Sense8 m'a apporté en terme d'émotions. Ce que je sais, c'est que je suis fasciné depuis toujours par le sujet des esprits connectés et que la série nous en donne une représentation tout à fait touchante et puissante.
Je ne vais rien rajouter car ce serait répétitif, mais je suis ravi d'avoir pu découvrir cette série au bon moment, je dirais même au moment où j'en avais le plus besoin. C'est une série de grande ampleur qui fait du bien, et j'ai hâte de percer les mystères qui entourent cette histoire fascinante lors de mon visionnage de la saison 2.