The Haunting of Hill House - de Mike Flanagan

The Haunting of Hill House - de Mike Flanagan

      Ca faisait des années que je voulais découvrir The Haunting of Hill House puisque je suis plutôt friand des intrigues horrifiques de cette forme. Je ne pensais pas que la série dépasserait de très loin tout ce que j'en attendais. Dans le genre de l'horreur et du drame familial prenant place dans une maison hantée, je crois qu'on n'a jamais fait mieux que The Haunting of Hill House. La série est intelligemment écrite et c'est ce qui en fait sa grande force ; ce n'est pas de l'horreur juste pour faire peur, ce n'est pas quelque chose qui se consomme et s'oublie juste après en se disant "Et ben dis-donc, j'ai eu une belle frousse !", non. On y repense. Cette série nous hante avant tout avec ses personnages et sa construction dramatique, le côté horreur étant presque (presque) en arrière-plan pour servir un propos bien plus malin qu'il n'y parait. Si vous êtes, comme moi, passés à côté de cette série pendant 5 ans, je ne peux que vous conseiller de réparer cette erreur rapidement car elle est aussi efficace que poignante.

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The Haunting of Hill House - de Mike Flanagan

      Après en avoir vu les 10 épisodes en trois jours, The Haunting of Hill House me reste en tête par son scénario qui semble avoir été démonté tel un puzzle pour nous apporter les pièces au compte-goutte, dans une construction à la fois cohérente et astucieuse. Le premier épisode nous présente l'événement de départ : un drame familial dont on nous cache les principaux éléments et qui va engendrer des conséquences traumatiques chez les cinq enfants d'une même famille. Suite à ça, on découvre à la fois la vie de cette famille avant les événements, mais aussi (en parallèle) les conséquences sur leurs vies des années plus tard. L'ensemble nous est révélé au fur et à mesure des épisodes et le montage de la série est brillant. Certes, nous sommes dans le schéma assez classique du "un personnage, un épisode", mais celui-ci est extrêmement pertinent dans le cadre de cette série, puisqu'on découvre dans chaque épisode le point de vue de chaque membre de la famille, leur histoire, ce qu'ils ont vu, la façon dont ils l'ont vécu, et chacun de ces indices nous éclaire un peu plus sur le tableau final. C'est passionnant, d'autant qu'on s'attache à tous les personnages sans exception (enfants comme adultes). 

 

The Haunting of Hill House - de Mike Flanagan

      Au milieu de tout ça, nous avons droit à de vraies séquences d'horreur avec des fantômes et des moments de tension à la Conjuring. Seulement, dans The Haunting of Hill House, les fantômes ne sont pas seulement des fantômes, et c'est là que la série parvient à se démarquer par son intelligence et ses métaphores. Il n'est pas seulement question d'esprits au sens de personnes décédées qui hantent un lieu. Mike Flanagan (qui a réalisé mais aussi scénarisé et monté la série) nous offre des doubles lectures très intéressantes en personnifiant chacun des "fantômes" pour leur donner un sens réel vis-à-vis de la personnalité de chaque protagoniste. Au cours de la série (et notamment à partir de l'inoubliable et glaçante conclusion de l'épisode 5 - bon sang, c'est du génie), on se rend compte que les entités qui hantent la maison ne sont pas juste là pour nous angoisser ou nous faire sursauter, non. Elles sont là avec un but précis, certaines représentent un passé, d'autres un futur, ou encore une sensation, un deuil, un état, une psychologie. Bref, tout a un but précis : celui de nous mener petit à petit vers la résolution de toute cette histoire mystérieuse.

 

The Haunting of Hill House - de Mike Flanagan

      Je ne vais pas trop en dire pour ne pas spoiler, mais de nombreux éléments montrent la grande finesse de l'écriture, comme la révélation de la nature de la chambre rouge qui m'a scotché sur place tant je ne m'y attendais pas. Les cinq enfants, également, sont parfaitement écrits, avec chacun leurs traumatismes ou leurs raisons d'agir plus ou moins discutables lorsqu'ils deviennent adultes. Tout fait sens en permanence et je me suis laissé entraîner vers la conclusion avec une confiance de plus en plus forte à chaque épisode. Je n'ai jamais douté que tout ceci allait à un endroit bien précis et que la série allait me surprendre jusqu'au dernier épisode. Certains éléments scénaristiques m'ont impressionné, car on n'a pas l'habitude de voir ce type d'histoires d'horreur, que ce soit au cinéma ou dans les séries. Même les jumpscares ou les apparitions diverses ont un sens dans le contexte même des scènes, je trouve ça prodigieux. Le jumpscare de l'épisode 8, notamment, est certes tétanisant, mais il est surtout habile et très utile à la compréhension des relations entre les personnages. Je pense que c'est l'un des rares jumpscares de ma vie lors desquels je me suis dit "Putain, mais ce n'est pas gratuit, c'est intrinsèquement logique". Et émouvant, par ailleurs.

 

The Haunting of Hill House - de Mike Flanagan

      Et de l'émotion, ça aussi, la série en fait passer beaucoup. Je ne suis même pas sûr d'avoir envie de dire que The Haunting of Hill House est une série d'horreur tant elle ressemble davantage à une série dramatique et poignante sur les répercussions des traumatismes d'enfance. L'épisode 6, qui constitue une prouesse technique colossale en terme de réalisation, m'a laissé pantois. Outre le fait que Mike Flanagan a su imposer l'atmosphère dramatique de cette réunion familiale en la filmant en plans-séquences (et ceux-ci, au nombre de 4 ou 5, sont sublimes), cet épisode est encore une fois un délice en terme d'écriture de personnages. Le père et les cinq enfants (adultes) se confrontent et se déchirent tout en vivant le deuil le plus affreux possible, dans un huis clos magistralement filmé. Parallèlement à ça, et parfois sans cut, on passe du présent au passé en un mouvement de caméra, en traversant un seul couloir, et c'est magnifique. 

 

The Haunting of Hill House - de Mike Flanagan

      Bref, je pourrais parler encore des heures de ce Hill House, notamment en terme d'acteurs puisqu'ils sont tous au même niveau (l'excellence) d'un bout à l'autre. Que ce soient les enfants (j'ai été ravi de revoir Mckenna Grace mais elle n'est pas seule à assurer) comme les adultes, on a ici une panoplie de comédiens justes et touchants, qui parviennent parfois en quelques minutes à nous émouvoir et nous faire comprendre la psychologie complexe et torturée de leurs personnages. Je trouve ça dingue. Voyez cette série si vous ne l'avez pas encore fait, c'est un véritable bijou qui va me rester très longtemps en tête et qui nécessitera probablement plusieurs autres visionnages de ma part. Certains détails d'arrière-plan sont fascinants, j'ai d'ailleurs découvert il y a quelques minutes que la série contenait des dizaines de "fantômes" dans les décors de certaines scènes, que je n'avais pas vus puisque qu'il est impossible de les remarquer sans un œil très affuté ou sans les chercher vraiment. Pour ceux et celles que ça intéresse, en voici une liste non exhaustive en suivant ce lien.

 

      J'ai hâte de découvrir la deuxième saison (The Haunting of Bly Manor) qui se concentre sur une toute autre intrigue et une autre maison. Surtout si c'est du niveau de ce que je viens d'expérimenter dans la première saison.

 

 

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E
Je suis d’avis que la série continue à nous hanter longtemps après le visionnage. Je n’ai jamais été aussi captivée par une série auparavant. À la fin de chaque épisode, on se pose des questions et on veut à tout prix connaître la suite.
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S
Tout à fait d'accord, la série est très prenante et j'ai enchaîné les épisodes à une vitesse folle.