Sans jamais nous connaître - de Andrew Haigh - Critique

Sans jamais nous connaître - de Andrew Haigh - Critique

     Je vous conseille d'aller découvrir All of us strangers (Sans jamais nous connaître, en français) car je crains que ce film à la construction assez originale passe totalement inaperçu en France. Ne vous attendez pas, en effet, à une romance classique basée sur deux êtres solitaires que la vie réunit, car le propos du film n'est pas là. Même si cette rencontre sert de toile de fond, Sans jamais nous connaître est avant tout un drame onirique sur le deuil et l'orphelinage.

Critique analyse explication du film

Sans jamais nous connaître - de Andrew Haigh - Critique
Sans jamais nous connaître - de Andrew Haigh - Critique

     Loin d'être parfait sur tous les points, car quelques longueurs ou scènes inutiles viennent ternir l'ensemble, le film est porté par deux acteurs exceptionnels, ou plutôt devrais-je dire quatre. Les deux protagonistes sont campés par un Paul Mescal étonnant de naturel (bien que son personnage sonne un peu cliché par moments), mais surtout par un Andrew Scott poignant dans la peau d'un homme rongé par la solitude et le deuil, perdu dans une vie qui l'aura lâché à l'âge de 12 ans. Les scènes entre les deux acteurs ne m'ont pas particulièrement convaincu, c'est à mon goût le seul bémol du film qui souffre de moments un peu forcés mais aussi d'un dénouement lourd et peu cohérent. Je crois que le film n'avait pas besoin de ce twist absurde qui m'a fait grimacer. C'était too much et ça fout en l'air l'envie de voir le personnage principal sortir de sa détresse.

 

     Ce dont le film avait besoin, c'était de se concentrer sur le deuil de cet homme et sur cette rencontre avec ses parents décédés, ce qui apportera finalement bien plus d'émotion et d'âme à ce film que la romance qui paraît presque "de trop" au milieu de tout ça. Toutes les scènes réunissant Adam et ses parents sont magnifiques, emplies d'une poésie dramatique qu'Andrew Scott parvient à transformer en moments d'une intense tristesse. Mais il n'est pas le seul à le faire, car il est brillamment aidé par Jamie Bell et Claire Foy, tous deux exceptionnels dans la peau de deux parents en décalage avec l'époque actuelle. La réalisation et la photographie participent également à toute cette belle poésie, en imposant une ambiance feutrée et mélancolique qui m'a beaucoup marqué. 

 

Sans jamais nous connaître - de Andrew Haigh - Critique

      Sans jamais nous connaître a donc bien failli me faire verser une larme ; la scène de discussion entre Jamie Bell et Andrew Scott, notamment, va me rester longtemps en tête. Même si certains aspects du scénario m'ont fait tiquer (comme cette conclusion abracadabrantesque que j'ai encore du mal à accepter), les instants de nostalgie liés au souvenir des parents disparus sont particulièrement réussis. Je vous conseille donc ce film qui propose quelque chose d'assez poignant dans son traitement du deuil avec, pour ne rien gâcher, une ambiance et des couleurs exquises.

 

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M
des parents disparus
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