Anomalisa - de Charlie Kaufman et Duke Johnson (3/16)

Anomalisa - de Charlie Kaufman et Duke Johnson (3/16)

      Merci à Dequas pour cette proposition pour ce troisième film du concours. Anomalisa, sorti en 2015, est une petite pépite d'animation en stop-motion qui m'a intrigué et surpris à plusieurs reprises. Attention, cet article va révéler quelques éléments importants de l'intrigue.

 

Anomalisa - de Charlie Kaufman et Duke Johnson (3/16)

      J'ai beaucoup aimé l'aspect "huis clos" de ce film qui apporte une intimité particulière entre les deux personnages principaux. Anomalisa est un joli film sur la rencontre entre deux êtres, même si la magie n'a pas toujours opéré sur moi à cause du protagoniste du film, assez antipathique. Le film nous plonge dans l'univers mental de Michael Stone, un homme qui séjourne une nuit dans un hôtel, loin de sa famille, pour donner une conférence à Cincinnati. Il y rencontre alors une femme dont la voix le saisit.

 

     Le film cache bien son jeu car il traite d'une multitude de thèmes que je ne m'attendais pas à voir développés ici, s'aventurant même dans des zones assez osées et inhabituelles pour un film d'animation. Dès le départ, j'ai été saisi par la qualité de ce stop-motion qui fait à la fois la force des images et la faiblesse du scénario. Avec un traitement image par image minutieux, l'équipe qui a travaillé derrière cette animation nous offre un visuel de grande qualité, tant la technique est précise et le rendu fluide.

 

Anomalisa - de Charlie Kaufman et Duke Johnson (3/16)

     Au-delà de l'aspect technique qu'on peut difficilement critiquer, Anomalisa aborde des sujets complexes et peu représentés au cinéma, comme le syndrome de Fregoli dont le personnage est atteint, ou encore la reconstruction psychologique suite à un traumatisme qui laisse des marques visibles (ici : une cicatrice sur un visage). J'ai adoré les moments de poésie, notamment la séquence lors de laquelle Lisa chante de manière poignante. C'est un moment hors du temps qui restera gravé dans ma mémoire tant pour le côté visuel qu'émotionnel.

 

Anomalisa - de Charlie Kaufman et Duke Johnson (3/16)

      Malgré tout, j'aurais un bémol à apporter sur le personnage principal pour lequel j'ai eu beaucoup de difficultés à éprouver quoique ce soit. On a affaire à un homme passablement désagréable, ce que sa condition médicale peut sans doute expliquer mais qui ne m'a pas permis d'être ému par ce qu'il lui arrive. Si Lisa est émouvante dans sa fragilité, Michael ne donne qu'une fausse impression de vivre un grand moment de sa vie, comme s'il n'était intéressé par Lisa que pour tirer son coup. La scène de sexe est expédiée en 2 minutes sans qu'on n'ait vraiment eu le temps de savoir si Lisa recherchait véritablement un acte charnel dans cette chambre d'hôtel. Malgré tout, la scène est très surprenante et je ne m'attendais pas à voir une telle séquence dans un film d'animation.

 

Anomalisa - de Charlie Kaufman et Duke Johnson (3/16)

      Pour conclure, Anomalisa est une prouesse visuelle magnifique à suivre, même si cette technique du stop-motion semble être un frein à l'émotion et à l'éventail des possibilités que le scénario aurait pu offrir. J'ai beaucoup apprécié le film mais je préfère attendre quelques jours pour savoir s'il m'en restera véritablement quelque chose. Dans tous les cas, je remercie à nouveau Dequas car le film m'a subjugué à de nombreuses reprises.

 

 

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