N'ayant pas vu Point Break depuis, je pense, 15 ans, j'ai enfin renoué aujourd'hui avec l'un de mes petits chouchous. Le film de Kathryn Bigelow figure dans mon top 50 depuis toujours et il était temps de vérifier si cette place était bien méritée.
Et bien oui, il ne fait aucun doute que Point Break est à sa place dans ce top 50 et qu'il y a peu de chances qu'il en soit délogé un jour. Même si j'ai vu le film une bonne dizaine de fois étant jeune et que je le connais toujours presque par cœur, je craignais que ma mémoire me l'ait rendu faussement meilleur au fil des années. Fort heureusement, mon amour pour ce face-à-face légendaire entre Patrick Swayze et Keanu Reeves demeure intact.
Point Break est avant tout un film d'action efficace et percutant, et la mise en scène de la réalisatrice m'a scotché une fois de plus. Le film démarre sur les chapeaux de roue avec un joli plan séquence auquel je n'avais pas fait attention il y a 15 ans : celui de l'entrée de Johnny Utah dans le commissariat. En quelques minutes, la personnalité de ce jeune agent du FBI nous est dévoilée et le film ne perd pas de temps avec les présentations. Très rapidement, le film s'engage dans de nombreuses intrigues qui se mélangent avec fluidité, puisque Johnny va devoir jongler entre différentes relations : amicale avec Pappas, conflictuelle avec sa hiérarchie, amoureuse avec Tyler et, bien sûr, spirituelle avec Bodhi. Chaque relation est parfaitement étudiée et utilisée au cours de ces deux heures, entremêlées de discussions presque philosophiques sur le sens de la vie ou encore de scènes d'action et de poursuites bluffantes.
Le nombre de scènes qui me passionnent dans Point Break est trop élevé pour que je les détaille toutes ici, car tout est réussi de A à Z, jusqu'à la construction même du film : pas besoin d'attendre la fin pour découvrir l'identité des braqueurs et engager la forte dualité entre les deux personnages principaux. Parmi les temps forts, on trouve notamment une séquence de course poursuite à pied dans la ville, à travers les habitations et les étroites ruelles, qui m'a toujours marqué et continuera de me stupéfier à chaque nouveau visionnage. La séquence est virtuose, parfaitement maîtrisée et rythmée, tout en montrant au spectateur le dilemme moral qui déchire Johnny Utah : son incapacité à choisir un camp.
Keanu Reeves est magistral dans l'un de ses premiers grands rôles, mais la palme revient évidemment à Patrick Swayze, qui parvient à rendre son personnage fascinant à chaque instant. L'acteur trouve ici le plus grand rôle de sa carrière, juste devant Ghost, dans la peau de ce Bodhi accro à l'adrénaline, en quête du shoot extrême. Difficile de ne pas s'y attacher, d'autant que le visage et le regard de l'acteur font passer toutes ses émotions. Certaines répliques, comme "Yo Johnny ! I'll see you in the next life" sont iconiques, et je n'ai pas pu m'empêcher (comme j'en ai toujours eu l'habitude) de me repasser cette scène plusieurs fois pour bien en profiter.
Et puis Point Break ne serait pas Point Break sans Lori Petty (sublime actrice qui trouve ici le ton juste à chaque scène) et Mark Isham (le compositeur) qui offrent des moments de poésie incroyables. Les musiques n'ont jamais quitté mon esprit, elles restent ancrées dans ma mémoire émotionnelle, comme la magnifique "Love on the beach", que je connaissais il y a 15 ans sous le nom de "Surfing is the source", mais admettons.
Ces compositions douces viennent renforcer le lien amoureux entre Johnny et Tyler, qui sera un point central de la fin du film. Pour une fois qu'une relation d'amour dans un film d'action sonne un peu juste, il faut en profiter.
Je vais terminer en insistant sur le duo Bodhi / Johnny qui est inoubliable et reste l'une des amitiés les plus belles du 7e art. Si je devais faire un top des relations de dualité les plus passionnantes de l'Histoire du cinéma, il y a fort à parier que celle-ci se retrouve sur le podium. Les deux personnages sont liés par cet océan et cette philosophie de vie qui dépasse leurs simples rapports de criminel et agent du FBI, et les scènes de surf sont d'ailleurs magnifiques sur le plan visuel. Encore une fois, la mise en scène et la photographie rendent chaque scène en mer absolument brillante.
Bref, voilà tout pour Point Break, que je suis à la fois ému et ravi d'avoir redécouvert cet après-midi. Une pépite sous tous les aspects.