Adaptation grandiose du roman d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo met en scène un Pierre Niney fabuleux, accompagné d'une bande d'acteurs et d'actrices parfaits dans leurs rôles. Malgré mes réticences à cause des avis dithyrambiques qui pleuvent depuis vendredi et qui me rendaient frileux, je me suis rendu en salles pour affronter ce drame historique français de près de trois heures, et je ne peux que vous encourager à faire de même.
Le film est extraordinaire. Quelle ambition, quelle qualité ! Il tient sur la base d'un casting extrêmement solide, car chaque comédien a fourni un travail extraordinaire. Pierre Niney est évidemment la valeur sûre, il prouve une fois de plus à quel point il est capable d'entrer dans la peau de ses personnages, qu'ils soient totalement comiques ou, comme ici, profondément tragiques. Dans le rôle d'Edmond Dantès, le jeune acteur est bluffant à tout moment et porte le film sur ses épaules, surtout grâce à son regard puisqu'il passe un bon quart du film derrière un maquillage qui handicape son jeu.
Pour lui donner la réplique, Niney est entouré de brillants comédiens tels que Bastien Bouillon, Patrick Mille et Laurent Lafitte en tant qu'antagonistes très efficaces, mais surtout de présences féminines exceptionnelles. Anamaria Vartolomei est parfaite dans son rôle, mais c'est Anaïs Demoustier qui lui vole la vedette alors qu'elle n'a, paradoxalement, que peu de scènes. Cette actrice est de plus en plus bluffante année après année, d'autant que son alchimie avec Pierre Niney est particulièrement folle. Le duo était déjà efficace dans Sauver ou périr, mais il passe à un stade supérieur ici, avec des scènes assez rares mais toujours saisissantes. Il y a notamment une séquence, durant laquelle les deux personnages ont une discussion pleine de sous-entendus, qui m'a hypnotisé. Un vrai moment d'intimité délicate, qui prend son temps.
Mais Le Comte de Monte-Cristo, ce n'est pas seulement un casting et des dialogues (délivrés, par ailleurs, avec une étonnante simplicité pour un film d'époque français). Il s'agit aussi d'un véritable film d'aventure historique avec les ambitions qui vont avec. Que ce soit en terme de costumes, de décors, ou tout simplement dans la diversité des paysages proposés, le film de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière est une merveille visuelle. On sent que cette œuvre a eu les moyens de ses ambitions, avec des lieux de tournage exceptionnels et des séquences impressionnantes, notamment les îles ou la prison dans la première partie, mais également l'ensemble des intérieurs dans la deuxième partie.
Tout ceci est sublimé par une réalisation au cordeau avec des prises de vue épiques et grandioses. Sans oublier la lumière qui est somptueuse à chaque instant.
Je n'en dis pas plus : Le Comte de Monte-Cristo est une bien belle surprise. Mon seul reproche serait sans doute sur la longueur du film, car le rythme finit par s'essouffler un peu au bout de 2h15. Pour quelqu'un comme moi qui n'ai aucune culture littéraire (et donc, n'ayant jamais lu le roman de Dumas), je commençais à me demander à quel moment les débuts de la vengeance allaient survenir. Le plan est habilement mis en œuvre et j'ai adoré suivre toute l'intrigue, mais il traîne un peu en longueur. M'enfin, c'est vraiment chipoter car on produit très peu de films de cette ambition et de cette ampleur en France, surtout avec une telle qualité à l'arrivée. Alors ne gâchons pas notre plaisir et profitons-en.