L'automne est ma saison préférée. J'aime entrer dans cette période où les jours raccourcissent, où les arbres jaunissent, où le vent se lève et les cheminées se réveillent. Demain, l'été s'en va et ça me remplit de joie. Quant à François Ozon, j'ai adoré les trois seuls films que j'ai vu de lui. Ainsi, lorsque j'ai appris que son nouveau film, Quand vient l'automne, serait diffusé en avant-première près de chez moi, je n'ai pas réfléchi longtemps avant de m'y déplacer. Et quelle déception ce fut.
Quand vient l'automne, malgré ses tons orangés et ses forêts boueuses, qui rappellent l'époque où j'allais cueillir des champignons avec mon père dans les champs, ne m'a malheureusement procuré aucun effet, aucune sensation. Avec un tel titre, on aurait pu pourtant s'attendre à un film d'ambiance, d'autant qu'il sort dans nos salles au moment parfait. Cependant, à part quelques balades dans les bois et un soleil descendant sur un ciel grisâtre, ce drame au scénario rocambolesque peine à imposer son atmosphère. J'ai été déçu par le casting qui ne permet pas à tous ces personnages de nous passionner : on se fiche de la plupart de leurs problèmes et c'est bien regrettable car toutes ces relations parent/enfant auraient dû nous toucher davantage. En plus d'Hélène Vincent, que je trouve difficile d'accès car son personnage me semble faux, j'ai eu également bien du mal à m'attacher à Josiane Balasko ou Ludivine Sagnier, et encore moins à Pierre Lottin très caricatural et Garlan Erlos dans le rôle de Lucas, un jeune garçon sans vraiment de relief.
Le scénario, quant à lui, est tiré par les cheveux et ne mène nulle part. Après une introduction sur fond de cueillette de champignons, dont la conclusion se voit venir 15 minutes à l'avance tant les sous-entendus sont appuyés, on assiste à des querelles familiales en veux-tu en voilà, qui ne m'ont jamais touché tant les personnages sont tous globalement insupportables. De toutes façons, les situations n'éclatent jamais vraiment et le film s'avère même assez ennuyeux, car répétitif dans son principe et ses décors, jusqu'à un final qui ne fait pas du tout dans la subtilité (ce plan fixe pour fermer le film est assez ridicule).
Bref, je ne vais pas m'éterniser sur Quand vient l'automne qui ne m'a fait ressentir ni l'arrivée de cette saison magnifique, ni les émotions des personnages. Un film que je me suis hâté de critiquer avant de l'oublier de façon certaine dans quelques jours...