Quelques films de Noël pour se mettre dans l'ambiance. Bien qu'aucun de ces trois-là n'entrera dans le club des 500+, nous abordons ici deux comédies fort sympathiques et un slasher relativement bateau.
Santa & Cie (Alain Chabat - 2017)
Réalisé par l'un de mes chouchous français, Santa & Cie est une jolie comédie qui tient debout principalement grâce au charme et la drôlerie d'Alain Chabat. Le pitch est assez simple : le Père Noël est forcé de se fondre dans la population pour trouver 92000 boîtes de vitamine C, car tous ses lutins sont tombés malades en même temps. A la frontière entre l'humour des Inconnus (on pense forcément aux Rois Mages) et celui de Chabat avec ses références absurdes ou ses anachronismes / décalages de situations, Santa & Cie est très rafraichissant même s'il tire un peu toujours la même corde. J'ai adoré la première moitié du film, dans laquelle Chabat joue un Père Noël paumé et naïf. Quelques gags font effet et le film regorge de références que seuls les adultes peuvent comprendre. Pio Marmaï est fidèle à lui-même : génial dans la comédie loufoque, et son duo avec Chabat fonctionne parfaitement. J'ai été déçu par la deuxième partie qui traîne clairement en longueur et finit par accumuler les clichés du genre (la mission qui semble résolue mais qui capote à cause d'un personnage perturbateur). Au bout d'un moment, le principe s'essouffle et on a hâte que le film se termine. Malgré tout, Santa & Cie est assez drôle, avec notamment une élégance dans l'écriture et l'interprétation des dialogues qui force le respect. Certaines répliques sont de vraies trouvailles, comme "Hé ho, j'existe !". Je le conseille sans hésiter car j'ai passé un excellent moment de rire dans la première heure, même s'il est peu probable que je le revoie à cause de sa dernière demi-heure longue et simpliste.
Matilda (Danny DeVito - 1996)
Et oui, c'était la première fois que je découvrais cette comédie culte de l'enfance, signée Danny DeVito. Pas de nostalgie pour ma part, donc, mais j'ai tout de même passé un excellent moment, tout comme mes deux filles. Matilda est un univers étonnamment cruel et je ne m'attendais pas à y voir autant de personnages négatifs. Le père, campé par un Danny DeVito odieux, a de quoi traumatiser, mais c'est évidemment Mlle Le Gourdin qui est à l'origine des sueurs froides. Pam Ferris est terrible et son personnage est d'une horreur sans nom, à la hauteur de l'idée que je m'en étais faite. Le film parvient habilement à ne pas trop verser dans l'horreur, il garde au contraire un ton humoristique et léger malgré la violence des propos et des actes montrés à l'écran. La scène de la petite fille à nattes victime d'un lancer de marteau est plus drôle qu'angoissante, malgré le danger évident. Heureusement, le personnage de Jenny, interprétée par l'excellente Embeth Davidtz, apporte une douceur rassurante à l'ensemble, formant alors un parfait équilibre pour contrer la méchanceté générale. Même si tout est caricatural et extrêmement manichéen, Matilda est une réussite assez subversive. Je mets cependant mon bémol sur la dernière partie du film qui vire dans le fantastique assez neuneu, avec une histoire de pouvoirs magiques bâclée et sans grand intérêt. Il aurait peut-être été plus marquant que Matilda s'en sorte et se débarrasse de ses ennemis par la ruse et l'intelligence qui la caractérisent, plutôt que par une magie qui sort d'on-ne-sait-où.
Douce nuit, sanglante nuit (Charles E. Sellier Jr. - 1984)
On termine avec un slasher relativement efficace en tant que tel, mais qui ne m'a clairement pas donné envie de m'intéresser à ses innombrables suites. L'histoire est à la fois très simple et presque bête : un petit garçon voit sa famille tuée par un homme déguisé en Père Noël. En grandissant, il développe une peur viscérale de la figure du Père Noël... et devient un psychopathe meurtrier. Psychologiquement, on est sur le niveau le plus bas en terme d'écriture de personnage, c'est du bon vieux slasher qui ne fait pas dans la subtilité, et ce dès les premières minutes avec ce grand-père machiavélique en maison de retraite. Douce nuit, sanglante nuit est donc un film d'horreur honnête mais dont on peut aisément se passer, car il présente peu d'originalité que ce soit dans les meurtres comme dans le développement des personnages. Le mec ne parle jamais, tue des gens de manière aléatoire et on finit par s'en foutre prodigieusement. Au niveau de la réalisation, on accumule tous les clichés du genre avec des zooms sur les victimes qui crient, ou sur les regards épouvantés face aux giclées de sang. Le film ne parvient jamais à entretenir le moindre suspense car l'ensemble fait très daté et que certaines séquences durent une éternité (mention pour le flashback INTERMINABLE qui précède le premier meurtre). Bref, ça se laisse regarder pour le côté slasher vintage, mais y'a pas grand-chose à en tirer.