Critique rapide de quelques films vus récemment : j'ai enfin repris le visionnage de nouveaux films et je commence doucement à rattraper mon "retard" concernant mes objectifs du mois dernier. Il me reste plus que les deux films de Lynch pour boucler le mois de février, et j'ai hâte de les découvrir.
Perfect days (Wim Wenders - 2023)
Ce film qui a presque fait l'unanimité en 2023 m'a laissé sur le carreau. Malgré son ton léger tout à fait appréciable, sa photographie parfois magnifique (les plans dans la chambre notamment), et ses acteurs fabuleux, Perfect Days manque de rythme et de propos : je vais oublier le film aussi vite que je l'ai vu. L'aspect répétitif de l'ensemble est à la fois une force et une faiblesse, le principe s'essouffle très vite. J'ai juste eu l'impression de suivre la vie banale d'un type sur fond de musique rock des années 70 histoire de faire cool (j'ai levé les yeux au ciel sur "Perfect Day" de Lou Reed). J'ai davantage vu le film comme une manière de porter un regard négatif sur la nouvelle génération, un peu comme si Wim Wenders venait nous dire, tel un boomer, qu'il vaut mieux lire et profiter de la nature, que les cassettes audio étaient plus cool que Spotify, et que la valeur du travail n'existe plus chez les jeunes (le personnage principal lave les toilettes de manière extrêmement consciencieuse alors que son collègue est le cliché de l'ado débile). Bref, Perfect Days sonne comme le discours moralisateur d'un cinéaste au crépuscule de sa vie, j'en retiendrai surtout les séquences de rêves qui sont, pour le coup, vraiment sublimes en terme d'atmosphère. Pour le reste, j'ai ronflé.
Le cercle rouge (Jean-Pierre Melville - 1970)
Je m'en suis toujours fait une montagne et je craignais d'être déçu, mais non : Le cercle rouge est bien le chef d'œuvre qu'on m'avait décrit. En 2h20 qui passent à une vitesse dingue, j'ai savouré les images de Melville, les moments de silence, les atmosphères douces et sombres. Le casting est exceptionnel, à commencer par André Bourvil que j'adore voir dans des rôles sérieux comme celui-ci, montrant que son talent va bien au-delà des rôles de benêts pour lesquels il est resté célèbre. Alain Delon, évidemment, a la classe ultime avec un style et un personnage qui rappellent celui qu'il avait eu dans Le Samouraï, réalisé quelques années plus tôt par le même réalisateur. J'ai été surpris de voir Gian Maria Volonté dans un film français, j'ignorais même qu'il parlait la langue (je le connaissais uniquement pour ses rôles chez Sergio Leone). En dehors du casting, Le cercle rouge brille pour son ambiance et sa mise en scène magistrale. Chaque plan semble calculé, chaque angle de caméra a un sens, tout comme le montage qui frise souvent le génie. Bien que la fin du film est légèrement spoilée par la citation d'ouverture du film, j'ai adoré suivre cette aventure de malfrats et je vous conseille cette pépite de Melville si vous ne l'avez pas encore vue.
Locke (Steven Knight - 2013)
Ivan Locke est au volant de sa voiture, prêt à vivre un événement qui va bouleverser sa petite vie tranquille. Durant 1h15, il va tenter d'y mettre de l'ordre en enchaînant les coups de téléphone, alors qu'il risque de tout perdre : sa situation confortable, sa famille, son travail. Je suis particulièrement fan de ce genre de cinéma, où tout se passe au même endroit en temps réel. Ici, Tom Hardy tient le film tout seul et il livre une sacrée performance. Son trajet en voiture est palpitant, plein de rebondissements, on ne s'ennuie pas une seconde car le rythme ne baisse jamais. Parfois, l'ensemble paraît un peu exagéré, car Locke n'a quasiment aucun moment de répit : dès qu'une communication se coupe, le téléphone sonne à nouveau. Cependant, malgré ces légères incohérences, Locke est prenant et nous maintient captivés jusqu'à la fin. Un joli film-concept que je vous conseille pour la curiosité.