FAUVE ≠ - Top 10

       Il y a des groupes qu'on écoute et qui font passer un bon moment, et puis il y a ceux qui transcendent et qui marquent à vie. FAUVE ≠ a accompagné une grande partie de ma jeunesse et, aujourd'hui, à chaque fois qu'une de leurs chansons passe dans mes écouteurs par hasard, je suis instantanément envoyé dans un autre monde. Je me souviens de ces soirées étudiantes à chanter (ou crier ?) les paroles de Blizzard dans les rues de Caen. Je me souviens de ce festival de Beauregard en 2014 où j'ai vécu un moment inoubliable devant la mélancolie et la beauté de certains textes, de certaines mélodies.

     Celles et ceux qui ont vécu pendant leur courte période d'activité savent sans doute de quoi je parle : FAUVE ≠ est arrivé comme ça, sans prévenir, avec ses mélodies de rock acoustique et ce ton de rap / slam qui créait un cocktail original et nouveau. Les paroles, parfois naïves, étaient toujours sincères, avec une vérité nue, entre rage et tendresse, mal-être et amour. Celles-ci ont résonné dans les oreilles de nombreuses et nombreux d'entre nous, sans qu'on puisse réellement expliquer pourquoi ça nous parlait tant.

     Il y a 10 ans, j'écoutais FAUVE ≠ en boucle, emporté par leur musique et notamment cette guitare si caractéristique de leur style, qui reste des années plus tard comme source de frissons garantis. Et puis, ils sont partis sans un bruit, fidèles à leur façon de ne jamais vouloir être des stars, cette volonté d'anonymat. Ils sont venus, ont dit ce qu'ils avaient à dire, puis nous ont quittés. Je repense souvent à ce groupe, à la fois déçu qu'ils n'aient sorti que trois albums et reconnaissant d'avoir vécu pendant cette courte fenêtre. Ils me manquent cruellement, car leur style était vrai. Ils laissent comme un vide étrange. Parfois, je me prends à rêver qu'ils reviendront, qu'ils auront de nouvelles choses à dire. En attendant, je vis leur absence avec une nostalgie profonde. 

     Je tenais à rendre hommage à ce groupe qui a marqué ma vie avec ce top 10 de leurs chansons, celles qui me font vibrer et que je ne me lasse jamais d'écouter. Je ne parlerai pas de leur mutation vers l'électro avec Magenta, groupe qui ne m'a jamais vraiment parlé ni intéressé. Je me contenterai de Fauve. Commençons par la chanson qui m'a le plus marqué, et c'est sans surprise...

1 - Blizzard

      Ce titre a déchaîné les foules et les cœurs. A l'époque, il n'était pas rare de voir les gens réciter les fameuses paroles : "Tu nous entends l'blizzard ? Tu nous entends ? Si tu nous entends, va t'faire enculer !". Les paroles ne sont pas de la grande poésie, mais elles sont diablement efficaces. Cette chanson résonnera à jamais dans ma mémoire émotionnelle, elle crée en moi une excitation phénoménale. Et cette guitare, toujours. Tout ça c'est fini !

2 - RAG #1

       1min16 suffisent à raviver en moi des souvenirs puissants. Sur l'album d'origine, RAG #1 était associé à Cock music smart music, mais je préfère le classer comme titre à part entière. Ce sont de simples mots racontés sur une musique légère et douce, créant beaucoup de mélancolie. Et cette petite guitare qui frape juste, toujours.

3 - Vieux frères

      Magnifique, chargé d'une douce émotion, entre nostalgie et urgence de vivre. La chanson s'intensifie progressivement pour exploser, c'est tout ce que j'aime. L'apparition de la guitare à 1:40 me fait frissonner, jusqu'à ce "J'crois qu'j'suis en train d'retrouver la vue !" qui m'envoie ailleurs.

4 - Lettre à Zoé

      Dès les premières secondes, Lettre à Zoé m'accroche et ne me lâche plus pendant 4 minutes. Les mélodies sont d'une mélancolie brutale. Un titre tendre et sincère, émouvant.

5 - Loterie

       Encore une que j'ai connue par cœur tant je l'écoutais en boucle dans ma voiture. Dans Loterie, le ton est plus sombre, amer. Il y règne une rage qui me touche. Tu s'ras battu et silencieux ou bien cruel et victorieux.

6 - Les hautes lumières

       Cette chanson est une merveille absolue, fidèle aux élans mélancoliques du groupe, mais avec une dimension encore plus universelle et puissante dans les envolées lyriques. Ça m'emporte à chaque fois.

7 - Voyou

       Comme Loterie, j'ai écouté ce titre en boucle dans ma voiture dès la sortie du 2e album. Un ton enragé, plus violent, sur fond du Trio pour piano n°2, op 100 de Schubert qui a notamment était popularisé par Barry Lyndon. Voyou a comme des airs de Suicide Social d'Orelsan (à 3:28).

8 - Infirmière

      Il y a une certaine beauté dans le refrain avec ces chœurs. J'aime particulièrement la dernière partie, après 4:11.

9 - Rub A Dub

      Encore une fois, des paroles naïves qui peuvent friser le ridicule, mais sincères, qui touchent au plus profond. Une ode au sentiment amoureux.

10 - Nuits fauves

      Je termine avec Nuits fauves, une chanson sur l'espoir qui m'envoie également dans un monde de nostalgie. Cette soirée à réécouter les titres de FAUVE ≠ m'a fait beaucoup de bien.