Le film est astucieux, il réserve quelques bonnes surprises, notamment le contre-pied vis-à-vis de la bande-annonce ! J'avais été déçu en voyant cette bande-annonce car je trouvais
qu'elle en disait trop : effectivement ils nous laissaient entendre que les autorités (que le personnage principal parvient à joindre par téléphone) étaient responsables de sa situation.
Finalement il n'en est rien et ce n'est pas plus mal. On ne s'ennuie jamais et c'était un pari risqué de la part du réalisateur Rodrigo Cortes. Le grand bémol selon moi reste le passage avec le
serpent. C'est une scène hautement improbable (surtout le fait que le serpent se retrouve dans le pantalon du gars) et mal amenée, je trouve. Non seulement il est enterré dans du sable (à la
limite, s'il y a des galeries le serpent a pu venir jusqu'ici), mais en plus la manière dont il s'en débarrasse est assez étrange et malvenue (j'ai peut-être rien compris mais d'où sort son
essence ?). Bref, pour moi cette scène n'aura été qu'un improbable artifice pour réussir à combler les 90 minutes. Pour le reste, tout est parfait. La sensation de claustrophobie est bien
présente, comme je m'y attendais, et le déroulement du film palpitant. On n'a pas d'informations inutiles comme le passé du personnage, et c'est tant mieux. C'est très bien filmé, le réalisateur
a exploité tous les angles possibles pour nous donner la sensation d'être enfermés avec lui mais également pour nous laisser parfois respirer. La plus grande qualité de ce film est pour moi sa
fin. Elle est d'une beauté dramatique assez dingue. C'est très tendu, c'est superbement foutu. Le héros de l'histoire a un espoir gigantesque de pouvoir s'en sortir, il croit qu'il va être sauvé
d'une seconde à l'autre tandis que le sable qui remplit le cercueil le condamne à mourir. Et, alors que son espoir est à son sommet (et le nôtre par la même occasion), que tout s'accélère,
l'interlocuteur lance un déprimant "Oh non, Paul je suis désolé...", ce qui a le don de nous foutre le cafard. Un excellent film.