Ce film est un chef d'oeuvre à tous les niveaux et s'avère être le genre d'expériences que j'aime savourer.
L'un des rares objets cinématographiques à imposer au spectateur des scènes à la fois extrêmement longues et extrêmement réjouissantes. C'est vraiment difficile d'expliquer pourquoi des scènes
très longues comme l'attente du train (au début) avec la mouche infernale sont si plaisantes à regarder, je crois que je ne le sais pas moi-même. Je me suis juste senti à fond dedans, impregné
par l'ambiance et impressionné également par la reconstitution de cette époque. Je pense qu'avec de tels films, Leone a bien saisi l'essence du western en nous montrant des hommes crasseux,
agissant pour leur propre compte, et évoluant dans des décors sales et poussiéreux mais tellement réalistes.
Les paysages sont proprement hallucinants, on a vraiment l'impression de se retrouver dans le far-west avec ces grandes étendues
désertiques, ces canyons. Certaines scènes sont visuellement à tomber par terre, d'autant que Sergio Leone ne filme pas avec ses pieds. La réalisation et la mise en scène sont prodigieuses, et on
savoure les plans larges comme les gros plans, les zooms, bref : les plans sont d'une virtuosité éblouissante. Je savoure également les jolies prises de vue où un protagoniste se trouve au
premier-plan et regarde d'autres personnages en arrière-plan.

C'est un peu une spécialité chez
Leone si je ne m'abuse (notamment pour
les scènes de duel), et ce genre de plans complètement fous ne se trouvent quasiment nulle part ailleurs. Ou alors, si c'est le cas, je veux bien savoir où car ça m'intéresse ! Encore une fois,
Sergio Leone nous offre des séquences totalement inoubliables par le biais d'
Ennio
Morricone qui signe l'une des BO les plus jouissives du cinéma. Outre le duel final qui m'a encore laissé la mâchoire au sol, j'ai été saisi par la première apparition
d'
Henry Fonda avec le massacre de la famille à Sweetwater. Cette classe impressionnante qu'ont les 5 hommes en apparaissant derrière les
arbres, avec en fond la musique frissonnante de l'harmonica, c'est du pur bonheur. Une des plus belles scènes que j'ai vu dans ma vie, incontestablement. Du pur génie. Certainement l'un des plus
beaux morceaux de
Morricone avec des mouvements et positionnements de caméra tout simplement somptueux (la caméra qui tourne autour
d'
Henry Fonda pour voir son visage pour la première fois) :
"La classe", l'énorme classe, c'est le mot qui me semble être le plus proche de ce qui me passe par la tête quand je vois
de telles scènes. Qui plus est, dans
Il était une fois dans l'Ouest la plupart des protagonistes ne sont pas de si gros enfoirés que ça, à
part évidemment Frank qui n'hésite pas à déglinguer des enfants, même de la manière la plus sadique qui soit. Mais pour Cheyenne comme pour l'Homme à l'harmonica, il y a vraiment un sentiment de
bonté qui les traverse, visiblement notamment à l'égard de Jill McBian - jouée par
Claudia Cardinale que je ne connaissais pas. Qui plus est,
dans cet univers presque exclusivement masculin et viril il se trouve que Jill a un rôle plus qu'important et absolument pas cruche comme on pourrait s'y attendre.
Charles Bronson a une dégaine impressionnante, une vraie présence, une belle stature qui fait effet tout au long du film. Son regard et son visage marqué
alliés à l'instrument qui le caractérise (l'harmonica) lui donnent une dimension presque plus forte que celle de
Clint Eastwood dans l'autre
trilogie. Qui plus est, contrairement à l'homme sans nom de la trilogie du dollar, le personnage de
Bronson nous dévoile un peu de son passé,
ce qui est un léger début dans l'évolution Leonienne jusqu'à
Il était une fois en Amérique et l'apogée du flashback.
Jason Robards a également un regard, une classe qui donne à son personnage un caractère marquant.

En conclusion, le film est brillant comme je m'y attendais. Il a comblé toutes mes attentes pendant presque 3 heures et je n'ai carrément
pas vu le temps passer. Inoubliable et culte !