Enfin vu ce film de 3h50, il était temps ! Je crois que c'est le film le plus long que j'ai vu pour l'instant, et ça ne m'a pas empêché d'adorer bien évidemment.
Contrairement à beaucoup de gens, je ne classerais pas ce film dans un top 30 (à mon avis je ne regarderai pas ce film 10 fois) mais j'ai passé un excellent moment au ciné sans jamais m'ennuyer.
Et pourtant, je ne suis vraiment pas fan des films de gangsters (mais vraiment pas du tout), donc ça veut dire ce que ça veut dire.
Il était une fois en
Amérique est long, très long, mais il passe plutôt vite et cette longueur est nécessaire afin de nous plonger véritablement dans l'histoire. Le film nous fait voyager à travers le
temps au coeur d'un ghetto de New-York, où on suit les péripéties de deux gangsters, Max et Noodles. Deux amis qui vont se perdre et se retrouver à plusieurs reprises pour différentes raisons, je
ne vais pas décrire le film parce que j'en aurais pour des heures et que c'est inutile.
J'ai personnellement préféré toute la partie sur la jeunesse des 5 garçons, la
rencontre en Max et Noodles, leurs problèmes et l'événement dramatique qui va les amener à se séparer pendant une quinzaine d'années (événement qui surgit sans prévenir, sur une scène absolument
magnifique au ralenti, appuyée par la musique d'
Ennio Morricone). Le film est absolument génial dans son montage, pas chronologique mais
vraiment bien foutu et parfaitement compréhensible. Une époque prend la place d'une autre sans prévenir, de façon toujours justifiée et cohérente, ce qui n'est pas évident à faire lorsqu'on
présente ainsi une fresque aussi longue (le film s'étale sur pratiquement 50 ans). Dès le début, j'ai été pris dans l'histoire même si on ne comprend pas tout immédiatement. Pendant les 20
premières minutes, on a droit à des images dont on ne saisit pas bien la signification mais qui prennent leur sens à la fin (la longue scène où on entend une sonnerie de téléphone se répéter en
fond sonore est géniale). Pour le reste du scénario, concernant l'époque intermédiaire (alors qu'il ont environ 30-35 ans), j'avoue avoir été un peu moins passionné. La qualité du scénar est
toujours là mais, sans décrocher, j'ai ressenti plusieurs fois un léger ennui. Ce fut toujours de courte durée et ça ne m'a pas gâché le visionnage, puisque ça contribue au rythme du film qu'il
ne faut pas rompre. Côté réalisation, on reconnait bien la patte du réalisateur avec les gros plans soudains, les plans larges, les travellings et les scènes quasi muettes que j'ai savouré (je
pense particulièrement au passage où Noodles fait tourner son café avec sa cuillère et que tout le monde le regarde sans broncher, j'ai adoré).
Concernant les personnages, la plupart sont attachants, mais pas tout
le temps. J'ai adoré toutes les scènes issues de l'époque la plus vieille (où Noodles a environ 60 ans), car elles sont très nostalgiques, belles, pleines d'émotion et qu'on s'attache vraiment au
personnage principal. Par contre, pour l'époque moyenne, je ne me suis pas particulièrement attaché aux personnages qui sont quand même de sacrés enfoirés, notamment à l'égard des femmes. C'est
un peu ce que je déteste dans les films de gangster et qui, encore une fois, est très présent dans le film : la place réservée aux femmes est quasiment scandaleuse (même si je n'accuse absolument
pas
Leone d'être sexiste). Les scènes de viol m'ont gêné un peu, j'ai parfois eu l'impression qu'elles n'avaient absolument rien à foutre là.
Voilà pourquoi côté personnages, je n'ai réussi à les prendre en affection qu'à la toute fin du film, lors d'une scène vraiment magnifique, qui ne m'a pas tiré de larmes mais qui apporte quand
même un certain lot d'émotion. La fin du film se veut un peu "twist" mais elle ne m'a pas tellement surpris. La "révélation" finale n'a pas été pour moi le point fort du dénouement, j'ai plutôt
préféré les répliques et dialogues vraiment savoureux, ainsi que les images (notamment le superbe flashback accompagné de la musique intense).
Bref, c'est une gigantesque fresque plutôt magnifique avec des décors de fou (la reconstitution du New York ancien est bluffante), soutenue
par un casting vraiment excellent.
Robert De Niro m'a ému à plusieurs reprises,
James
Woods est excellent, ainsi que des acteurs comme
Larry Rapp qui a une bonne tête. J'ai particulièrement adoré le casting
jeune, qui montre un énorme souci de cohérence et de ressemblance entre acteurs jeunes/vieux. J'ai aimé voir
Jennifer Connelly à ses débuts
dans le rôle de Deborah jeune, même si on ne la voit pas beaucoup. La distribution est au top niveau, permettant ainsi à
Leone d'exploiter
les jeux de regard, omniprésents (quelque chose que j'adore et que
Leone dirige à merveille). Pour conclure, j'ai bien évidemment adoré ce
film, mais comme ce n'est pas exactement mon genre de films j'admets que je ne prendrai peut-être pas plaisir à le revoir trop souvent. Ca ne m'empêchera pas de le qualifier (indiscutablement) de
gros chef d'oeuvre et d'oeuvre majeure dans le 7e art, et de très très loin le meilleur film du genre que j'ai vu jusqu'à présent.
Comme je n'ai peut-être pas assez mis en exergue le travail d'
Ennio Morricone dans cet
article, voici l'une des musiques que j'ai adoré dans le film, vraiment poignante et intense.