Malheureusement, la bande-annonce qui était tellement sublime et alléchante s'en tire 100 fois mieux que le film. J'ai eu bien plus d'émotion et
de frissons pendant les 2 minutes du trailer que pendant les 2 heures du film.
La Planète des Singes : les origines part déjà d'une idée qui
m'a soûlé : c'est un virus contagieux qui aurait contaminé les humains et forcé les singes à devenir plus intelligents. Ce principe du virus qui se propage a tellement été pompé, usé, revisité
(notamment dans les films de zombies), qu'au bout d'un moment y'en a marre. On aurait franchement pu imaginer des scénarios plus élégants qu'une banale mutation. L'avantage de cette idée était
d'expliquer tout d'un seul coup : l'intelligence accrue des singes + le déclin des humains + guérison de la maladie d'Alzheimer, mais ça fait un peu trop, je trouve. M'enfin passons. Le film est
plutôt bon quand même, il se laisse bien regarder, surtout grâce aux images de synthèse impressionnantes qui ont permis de donner au singe César un aspect très humain. Encore une fois après
Gollum et King Kong,
Andy Serkis a fait un travail de dingue pour interpréter le personnage principal du film. Malheureusement (encore), on a
l'impression que c'est la prouesse technique qui l'a emporté sur l'originalité du scénario, celui-ci ayant été un peu mis de côté au profit d'effets spéciaux spectaculaires.
On ajoute à ça un certain nombre de clichés, notamment avec des
personnages caricaturaux. En effet, même si c'est sympa de voir
Tom Felton autre part que dans Harry Potter, son personnage (à l'instar de
Drago Malefoy, d'ailleurs) est très stéréotypé, pleine de haine envers les singes qu'il appelle "sales macaques" avec une belle grimace pour bien montrer qu'il est méchant. On sait d'avance ce
qui va advenir de ce personnage et c'est pas forcément très passionnant. Le plus passionnant pour moi auront été toutes les relations entre les primates, et notamment la façon avec laquelle César
va mener sa révolte. Ce personnage très humain est captivant, génial même, dans ces décisions et son comportement. La première parole de César, ce fameux "NON", est frissonnante et terriblement
inattendue, j'ai trouvé ce passage franchement géant et pas ridicule. Mais en contrepartie, les scénaristes avaient-ils besoin de lui faire dire "César est chez lui" à la fin du film ? Cette fin
de film, d'ailleurs, est encore une fois décevante à mon goût. L'attaque sur le pont annonçait un florilège d'effets spéciaux impressionnants (ce qui aurait été bienvenu au vu de la
bande-annonce), mais là encore j'ai trouvé le visuel assez faible, même sur grand écran (c'est dire). Bref, assez déçu par ce film que je ne retiendrai pas. Un énième blockbuster qui a de très
bons côtés (notamment les images de synthèse irréprochables) mais qui tombera vite dans l'oubli, si ce n'est déjà fait.