Pour cet article, j'ai pris les gifs animés sur le site
If we don't, remember me que je trouve absolument génial. Des animations sur certaines "scènes" de films (ce sont surtout des détails) et qui les rendent vraiment
très spéciales mais absolument géniales. Je ne sais pas d'où leur est venue cette idée mais c'est un pur bonheur et j'y vais régulièrement pour voir leurs nouveautés.
Bon, trêve de blablatage, j'ai donc trouvé ce film absolument fabuleux. Il a duré exactement 3 heures et sans pubs, ce qui est quand même
absolument génial car ça nous permet de plonger entièrement dans cet univers sans jamais s'en décoller. 180 minutes qui ont passé à une vitesse hallucinante. J'avais un peu peur de ça au début,
pensant que sur 3 heures il y aurait certainement des longueurs, et bien même pas ! 22h45 sonnait que je ne m'en étais pas rendu compte, totalement pris dans l'intrigue. Et pourtant au niveau
scénario, ce n'est pas extraordinaire : on a trois personnages principaux et un coffre de 200 000 dollars enterré quelque part, pendant la
Guerre de
Sécession. Le truand
Tuco (
Eli Wallach), connait seulement le nom du cimetierre où le coffre est
enseveli. Le bon,
Blondin, (
Clint Eastwood) connait le nom qui est inscrit sur la tombe à dénicher. Ce
sont les seuls à détenir ces informations et, même s'ils sont les pires ennemis, chacun va avoir besoin de l'autre pour retrouver cet amas d'argent. Mais c'est sans compter sur un troisième
homme,
Sentenza (la brute) qui suit leurs traces et fait tout pour récupérer lui aussi une part du butin.
Passionnant, le charme de ce film réside principalement sur la quasi-absence de paroles. Le film privilégie la musique aux dialogues, et c'est un
principe totalement réussi. Tout est basé sur les regards, les gros plans sur les mains près des pistolets, la tension, les sourires, et c'est ultra-prenant. Je me demande comment j'ai pu louper
ça aussi longtemps et j'ai même un peu honte. Le génie de ce film, c'est surtout
Ennio Morricone. Ce compositeur est tout simplement un dieu,
je ne trouve pas d'autre mot. Je ne le connaissais qu'avec
Kill Bill où je trouvais l'atmosphère vraiment frissonnante et incroyable, et je
viens donc de réaliser à quel point
Tarantino s'est inspiré de films comme
Le bon, la brute et le
truand au niveau de la musique (je le savais déjà, mais pas à ce point !). C'est envoûtant, à la limite entre le triste, le mélancolique, le dramatique et ça fait vibrer, c'est
clair. A commencer par THE musique super culte, le thème récurrent qui ne m'avait jamais frappé tant que ça avant de voir le film. Mais avec les images, il gagne en profondeur, c'est
impressionnant :
Bref, je suis en adoration totale. Mais ce n'est pas pour moi la meilleure composition du film (peut-être parce qu'elle est trop connue ?).
Je reste totalement baba devant des merveilles telles que
L'Estasi Dell'Oro (
écouter ici),
Il Tramonto qui me fait jubiler de frissons en
donnant une ambiance de dingue (
ici),
Il
Forte (mon dieu mais que c'est sublime avec les images, je suis encore sous le charme,
à écouter
ici). Bref, je ne vais pas toutes les citer mais je le pourrais. Elles accompagnent généralement de longues scènes, lentes et dramatiques, et je raffole de ce genre de choses.
Et parmi toutes ces scènes finalement mythiques, je suis obligé de parler du duel final, absolument magnifique, une apogée de frissons après 2h45
à suivre nos trois compères. Au beau milieu d'un paysage absolument sublime (de grandes étendues) comme durant la majeure partie du film, les trois ennemis se font face et on ne sait pas vraiment
comment ça va finir (même si on a une idée là-dessus). Là encore,
Ennio Morricone fait hyper fort avec la musique
Le Trio, certainement la meilleure de toutes, pendant que les trois personnages se mettent doucement en place avant le cultissime affrontement des
regards. Ils se jaugent, on a droit à pratiquement 5 minutes de gros plans sur les yeux, sur les mains qui se rapprochent doucement des ceintures, ça traîne en longueur mais qu'est-ce que
c'est bon putain (quand je deviens vulgaire c'est que je vois rarement quelque chose d'aussi fort) ! Je ne résiste pas et je vous mets la scène ici, car je suis désespéremment fan :
A part ces scènes cultes uniquement musicales, jouant parfois sur la tension, le film contient évidemment quelques dialogues avec son lot
d'humour. Assez peu de répliques, mais presque toutes cultes dans la bouche d'acteurs et de personnages géniaux ! Premièrement, bien évidemment, l'entrée en scène de
Clint Eastwood, tout simplement épique :
- Dis donc toi, tu sais que tu as la tête de
quelqu’un qui vaut 2000 dollars !
- Oui... Mais toi tu n’as pas
la tête de celui qui les encaissera.
La plupart des bonnes répliques sont d'ailleurs formulées par
Clint Eastwood qui ne
parle presque jamais mais qui en envoie de bonnes (entre autres : "
Mmhhh, oui tu as la corde au cou, mais moi je tire, et si tu me
rognes mon pourcentage - cigare ? - qui sait, il peut arriver qu’je rate mon coup mmhh ?" ou bien sûr le sublime "
Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuses"). Mais
Eli Wallach en a également une bien bonne qui m'a beaucoup fait rire : "
Quand
on tire, on raconte pas sa vie". De même pour
Lee Van Cleef avec la fameuse scène où
Sentenza fait tabasser
Tuco sur fond de musique, encore un superbe passage.
Pour moi, l'atout principal de ce film est incontestablement
Clint Eastwood. J'adore ce
mec en tant que réalisateur et acteur concernant les années récentes (
Gran Torino,
Million Dollar
Baby sont deux sublimes chefs d'oeuvre), là c'est à un monument du cinéma qu'on a affaire et lorsqu'il disparaîtra, ça risquera de toucher du monde. Dans ce film il est la
coolitude incarnée. Cool, voilà, c'est l'adjectif qui le définit entièrement. Toujours le mot juste, il a une classe naturelle, un certain dégagement et un self-control à toute épreuve
(contrairement à
Tuco qui lui est plutôt sanguin). "
Le bon" est un surnom qui ne lui va pas trop mal surtout à
la fin, même si initialement je me disais "
quand même, c'est lui le bon ? C'est pourtant un bel égoïste". Mais au cours
du film on ne cesse d'admirer ses moindres faits et gestes, il a vraiment la classe. Son duo avec
Eli Wallach est génial, plein d'humour,
et c'est rare (et dommage de nos jours) de voir des personnages aussi peu clichés, des anti-héros solitaires. Le truand nous le répète assez souvent pendant le film : "
je suis seul, totalement seul". Mais c'est aussi le cas de
Sentenza et de
Blondin. Trois hommes qui n'ont rien à faire de la
Guerre de Sécession (ou presque : "
- Vive le général ! Comment il s'appelle déjà ? - Lee. - Vive le général Lee !!"), des mecs cyniques et individualistes qui
préfèrent de loin ramasser un bon pactole pour leur profit personnel que de s'éterniser à sauver des vies.
Bref, ça change et je vais sans aucun doute me tourner plus sérieusement vers ce genre cinématographique. Pour moi ça a été une expérience
jubilatoire que je tiens à reproduire plus souvent à l'avenir.