J'avais entendu beaucoup de bien de ce film, et un peu de mal. Comme il
est passé à la télé la semaine dernière, je me suis laissé tenté, d'autant que j'adore le cinéma de David Fincher (en tout cas, tous ce que
j'ai vu de lui). Et j'ai plutôt apprécié ce bon petit thriller, le film regorge de qualités mais est également parsemé de défauts, ce qui est bien dommage. Jodie Foster interprète le rôle de Meg Altman, une femme qui vient tout juste d'emmenager avec sa fille Sarah dans une énorme maison. Cette maison dispose d'une pièce de sécurité, une "panic room", qui permet à ses habitants de
s'y réfugier en cas de danger, contenant des vivres pour plusieurs jours. Mais Meg et sa fille ne pensaient pas qu'elles utiliseraient cette chambre forte dès
leur première nuit dans la maison. En effet, trois cambrioleurs entrent par effraction chez elles, recherchant un joli paquet d'argent qui se trouve caché dans la fameuse pièce où elles sont
cloîtrées.
C'est surtout le début qui est génial, en fait. Déjà, David Fincher est plutôt reconnu
comme un maître des effets visuels assez novateurs (rappelons-nous de la scène Ikéa dans Fight Club
(que vous pouvez revoir ici), entre autres, qui est bien bluffante et originale). Ici
encore, il ne faillit pas. Pendant toute la première moitié du film, j'en ai pris plein la vue. Les effets de caméra sont sublimes, travaillés. On n'assiste pas à une simple présentation de la
maison, on la découvre de façon assez incroyable. Certains plans sont magnifiques, et j'admets que je suis extrêmement sensible aux beaux mouvements de caméra et jolies prises de vue comme on en
voit beaucoup au début de ce film. Une caméra qui passe dans l'entre-ouverture d'une porte, qui rase le sol, wouaw. Le summum vient lorsque les 3 cambrioleurs tentent d'entrer dans la
maison. On les voit agir depuis l'extérieur, testant les issues possibles, se déplaçant, et le plan ne change pas ! La caméra se déplace, descend de quelques étages, passe à travers le sol, les
murs, entre dans une serrure, tout en suivant les déplacements des malfrats qui finissent par entrer dans la baraque. Ce n'est peut-être pas extraordinaire ni terriblement novateur, mais la vache
qu'est-ce que j'ai pris mon pied ! Si les films regorgeaient plus souvent de ce genre d'artifices, j'avoue que je serais aux anges (on retrouve plus ou moins la même chose dans le cinéma de
Shyamalan, sans les effets spéciaux de traversées de plafonds, et j'adore ça).
Le film a également quelques très bons moments, assez imaginatifs, comme le coup de la lampe torche qui clignote chez le voisin afin de le
réveiller et justement le téléphone portable. Le film reste crédible et pas trop gros sur ces deux idées, car ce sont deux tentatives désespérées de se sauver de la part des deux femmes, et aucun
d'entre elles n'aboutit. On fait tout un foin sur ce voisin qui finit par jeter un oeil par la fenêtre, mais tout ceci ne sert à rien puisqu'il tire simplement les rideaux et va se recoucher, ce
que la grande majorité des gens aurait fait j'imagine. De même, le passage des flics qui débarquent sur le seuil de la maison et tentent de savoir ce que Meg a dit au téléphone à son mari est
intéressant et on ne décroche pas vraiment de l'histoire, on a envie de savoir comment ça va finir parce que merde, c'est David Fincher et il
nous a habitués à du bon.
Au niveau des acteurs, c'est mitigé. Contrairement à Seven ou Fight Club (encore que Marla Singer est un personnage des plus somptueux et géniaux qui soient), ce sont ici les
actrices qui s'en sortent le mieux. J'ai beaucoup de mal avec Jodie Foster. Même si elle est absolument fabuleuse dans Le Silence des Agneaux (pour ne citer que celui-ci), elle m'a énormément déçu dans le navet "Flight
Plan" que j'ai trouvé ridicule et où l'actrice passe son temps à brailler "Where is my daughter ??". Avec Panic Room, elle remonte
un peu dans mon estime bien qu'elle ne me parait pas toujours ultra-convaincante. Grosse surprise par contre : Kristen Stewart. Je l'avais
beaucoup aimée dans Into the Wild, mais sans plus (il faut dire que son rôle un peu cruche n'aidait pas), et je m'étais basé sur les deux
premiers Twilight pour en conclure que son jeu d'actrice n'était pas terrible. Pourtant, je me disais qu'elle devait avoir du potentiel.
Dans Panic Room je l'ai découverte sous un autre jour et j'ai été agréablement surpris par son jeu, ce qui me pousse à oublier mon préjugé
et à éventuellement chercher à la découvrir dans autre chose. Quant aux acteurs masculins, ce n'est pas bien folichon. Forest Whitaker nous
refait entièrement le même personnage que dans Phone Game (en fait c'est plutôt l'inverse, mais ça ne change rien), dans le rôle d'un
médiateur plutôt sympathique, ce qui, certes, évite le gros cliché du méchant sans coeur, mais casse également toute la tension que le film avait créé au début. Jared Leto est plutôt fade et attendu, j'aime pourtant beaucoup ce mec mais là, il ne m'a pas procuré grand chose et j'ai trouvé ce personnage très peu
intéressant. Bref, ce sont les femmes qui s'en tirent le mieux dans ce film, sans hésitation.