Powaqqatsi - de Godfrey Reggio - Critique

           J'ai déjà vu Koyaanisqatsi qui est pour moi une vraie merveille, superbe en tous points et que je conseille à tout le monde de voir depuis des mois. Le fait d'avoir découvert ce documentaire magique de Godfrey Reggio m'a mis en confiance pour les 2 suivants et je dois avouer que pour le deuxième film de cette trilogie, Powaqqatsi, j'ai été déçu malgré toujours ce côté OVNI. Alors certes, le talent de réalisation est indiscutable, la photographie est dingue (certains réalisateurs devraient prendre exemple là-dessus), de nombreux plans sont à tomber par terre et la musique de Philip Glass a toujours son effet. Mais pourtant, inutile de nier que je me suis ennuyé ferme, contrairement à Koyaanisqatsi qui m'avait tant hypnotisé pendant 1h30 et reste pour moi l'un des plus beaux films jamais créés.

 

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              Les 1h40 de Powaqqatsi passent quand même à une grande rapidité, et ce même si le film est toujours muet (c'est le comble pour un documentaire, vous me direz), mais je n'y ai absolument pas retrouvé l'intérêt de son prédécesseur. Koyaanisqatsi m'a bouleversé au travers de sa musique, de son côté très déprimant, il m'a également surpris à de nombreuses reprises en multipliant les plans ingénieux et complètement fous. Les changements de rythme m'ont déboussolé et m'ont tenu jusqu'au bout avec passion. Les images s'enchainaient avec sens et cohérence. Et là, force est de constater que je n'ai absolument pas ressenti la même chose. Avec Powaqqatsi, qui ne s'intéresse plus à l'hémisphère Nord mais à l'hémisphère Sud, je m'attendais sensiblement à frissonner au moins autant, à savourer chaque plan et à me laisser emporter par les musiques. Ce ne fut pas vraiment le cas. Tout au long de ce film, je n'ai cessé de me demander ce qu'il se passait, où on se trouvait, et surtout où était la cohérence entre les plans. En d'autres termes, je n'ai pas saisi où voulait en venir Godfrey Reggio, contrairement au message passé dans chaque plan de Koyaanisqatsi, fort et puissant. Ici, je n'ai pas réussi à capter ce que le réalisateur a voulu nous montrer et je suis clairement resté sur ma faim. Et pourtant, le film est louable dans le sens qu'il reste toujours totalement neutre vis-à-vis des images qu'il montre.



powaqqatsi-2.jpg           Alors bien sûr, la construction du film est intéressante, en nous exposant d'abord les coutumes ancestrales des peuples présentés, pour évoluer vers la technologie, le progrès et son impact sur ce monde. Malheureusement, pour un documentaire je n'ai pratiquement rien appris et pire, je n'ai pas souent compris. Reggio nous emmène dans des contrées bien éloignées de notre mode de ve occidental, ce qui est un plaisir pour les yeux. Philip Glass, lui, nous embarque également dans ces lieux à l'aide de musiques traditionnelles et folkloriques, ce qui est un plaisir pour les oreilles. Cependant, je ne suis pas expert en la matière et je n'ai pas saisi tout le sens des images, je n'ai pas compris tout ce que faisaient les personnages filmés ni dans quel but ils le faisaient. J'ai également trouvé que les plans manquaient d'originalité comparés à ceux de Koyaanisqatsi qui regorge de trouvailles incroyables. A titre d'exemple, j'ai trouvé que Reggio use et abuse des plans sur les visages. C'était une chose qui avait été dosée avec justesse dans le premier film et que j'ai trouvé ici en surabondance. Au bout d'un moment, ça m'a légèrement gavé car j'avais l'impression que le film n'évoluait pas.


          A côté de ça, j'ai été extrêmement déçu que la composition musicale la plus souvent utilisée ait été intégralement réutilisée par Philip Glass pour The Truman Show. Je connais cette musique par coeur grâce au magnifique film de Peter Weir, je l'ai même tellement écoutée qu'elle commence à me soûler. Et là, je découvre en lançant le film que cette musique a été à l'origine composée pour Powaqqatsi et qu'elle y est utilisée très souvent. Et malheureusement (c'est purement subjectif et c'est bien malheureux), à chaque fois que cette musique accompagnait les belles images du film, je n'avais en tête que The Truman Show et je n'ai jamais réussi à m'en dissocier. Résultat, les musiques (sauf quelques unes) ne m'ont que rarement touché, alors que c'était justement un boulot hallucinant de Philip Glass qui m'avait tant frappé dans Koyaanisqatsi. Conclusion de tout ceci : alors que j'ai été subjugué et passionné par Koyaanisqatsi (et vraiment dans chaque plan) qui demeure l'une des plus grandes claques que j'ai prises (notamment à la fin du film assez démoralisante), j'ai été relativement ennuyé par Powaqqatsi qui aura eu le mérite de me faire voyager visuellement, mais de ne jamais m'emporter émotionnellement. Pour résumer, à la fin de Koyaanisqatsi j'ai eu immédiatemment envie de le revoir encore et encore pour ressentir des multitudes de choses, tandis qu'à la fin de Powaqqatsi je n'ai eu aucune envie de le revoir un jour (j'avais même hâte qu'il se termine). C'est vraiment dommage mais j'ai quand même envie de voir Naqoyqatsi pour voir s'il va me convaincre ou me décevoir.
   









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