Comme il vient de passer sur France 2 et que pour l'instant, j'ai adoré tout ce qu'a fait Danny
Boyle, je me suis lancé dans Sunshine. Encore un magnifique film pour ce réalisateur, après Trainspotting, La Plage, 28 jours plus tard,
Slumdog Millionaire et 127 heures je ne me lasse pas de ses films et je le considère
maintenant comme l'un de mes réalisateurs préférés.
Tout d'abord, il est rare de voir un film sur une équipe d'astronautes qui ne sombre jamais dans l'ennui et les longueurs inutiles. Ici, tout le film se
passe à bord d'un vaisseau, l'Icarus II, et on n'en décolle jamais (ou presque). Leur mission : envoyer une bombe à la surface du Soleil pour le réactiver, car celui-ci se meurt dangereusement...
L'idée en elle-même est originale et m'a intéressé pendant tout le film, me tenant captivé alors que pratiquement tout se passe au même endroit. Dans l'ensemble,
Sunshine m'a beaucoup fait penser à
28 jours plus tard (pour le côté ambiance, pas zombie), avec un
zeste de
Solaris. Le compositeur
John Murphy qui s'est encore occupé de la BO nous a
pondu quelque chose de sublime, à de nombreuses reprises j'ai été subjugué par ces musiques.
John Murphy fait partie de ces compositeurs
intelligents qui ont compris que pour emballer et émouvoir un spectateur, il faut savoir gérer la puissance d'une musique, son intensité. Dans
Sunshine, c'est réalisé à merveille avec des compositions dignes de ce nom, qui montent en puissance et nous font frissonner comme pas possible.
On est emportés, émerveillés, surtout que les images qui les accompagnent sont d'une pure beauté visuelle. Au niveau des effets spéciaux, de
la lumière, de l'ambiance, y'a un beau boulot qui ne m'a pas laissé indifférent et qui permet d'ailleurs au film de se démarquer des autres. Deux scènes restent pour moi sublimes (et là attention
je révèle des choses importantes). Tout d'abord, le moment où le capitaine d'Icarus II meurt en réparant les panneaux solaires du bouclier du vaisseau. Kaneda sait qu'il va mourir et regarder le
Soleil en face une dernière fois. L'émotion est aussi forte que la beauté de la scène, on est vraiment plongés dans une sacrée ambiance. Deuxième scène magistrale : la fin bien évidemment,
lorsque Capa prépare le lancement de la bombe, qu'il tombe et peine à se relever, puis finit par toucher le nouveau Soleil, émerveillé par toute cette lumière.
Cillian Murphy, une fois n'est pas coutume, est encore très impliqué et génial dans son rôle. Je ne me lasse pas de découvrir ce jeune acteur vraiment
bourré de talent, notamment lors de ce dénouement sublime. Outre la beauté et l'intensité émotionnelle du film,
Sunshine se permet en plus
d'introduire beaucoup de suspense, de tension en nous servant un passage digne d'
Alien. Le film ne sombre cependant pas dans le film
d'horreur comme
28 jours plus tard et reste un film très poétique et somptueux, heureusement.
Qui plus est, le film est plutôt génial sur le plan psychologique, car on a des personnages très crédibles et humains. Très peu de clichés (par exemple :
aucune histoire d'amour bidon), si ce n'est aucun, et par dessus le marché une vraie réflexion sur le sens du sacrifice, de l'abandon d'un des siens, de la solitude/folie que peuvent ressentir
une dizaine de personnes au fin fond de l'immensité cosmique, sur la culpabilité, les responsabilités. Pas de patriotisme gênant comme dans Armageddon et pourtant il s'agit bien ici de sauver le
monde. Tout est fait en finesse, et le réalisateur insiste beaucoup plus sur la psychologie des personnages que sur leur mission proprement dite. Certains croiront déceler quelques incohérences
mais même si elles existent, on s'en fiche ça reste de la science-fiction (et d'ailleurs, il me semble qu'une étude a prouvé que sous certaines conditions, on peut survivre dans l'espace sans
combinaison pendant quelques secondes). Tout ça pour dire que ce film est très beau, très intense surtout à la fin qui est grandiose.
Je conclus par un morceau de la BO, vibrant.