32. Le livre d'Eli (2009)
Je regrette déjà de ne pas l'avoir placé plus haut, mais j'imagine déjà les commentaires d'internautes outrés de le voir apparaître dans le top 60. Et pourtant, Le Livre d'Eli fait partie de mes plus grosses claques de l'année. A mi-chemin entre La Route et Mad Max, le film parvient, lui aussi, à instaurer une ambiance sombre et apocalyptique où chacun survit pour soi. En plus d'un twist final totalement inédit et savoureux - même si surréaliste - le film est parfaitement réalisé et mis en scène. Je retiendrai notamment un (faux) plan-séquence habilement tourné et jouissif, qui n'est pas sans rappeler ceux des Fils de l'Homme. Qui plus est, le casting est formidablement choisi. Denzel Washington a exactement la tête et la carrure pour ce rôle, avec cette force tranquille qu'on lui connait. Le personnage avait besoin de cet état de tranquilité et d'aisance qui lui donne une aura assez forte. Mila Kunis est plutôt surprenante et taillée pour ce rôle également, avec un personnage qui donne foi en l'humanité post-apocalyptique ; une jeune femme un peu naïve mais curieuse et avec de vraies valeurs. Quant à Gary Oldman, le talent de l'acteur veut que ça ne soit pas son meilleur rôle mais il excelle encore une fois. Impossible de ne pas sourire lorsqu'il s'apprête à ouvrir le livre, clin d'oeil à une scène culte du Cinquième Elément où la mise en scène est exactement la même. Les clins d'oeil ne manquent pas d'ailleurs, il est amusant de voir les gens de ce monde apocalyptique siffloter la BO d'Il Etait une fois en Amérique... Il ne va pas sans dire que Le Livre d'Eli a parfois des allures de western. En plus de ça, la photographie est absolument sublime et certains plans sont d'une beauté surprenante. Bref, pour moi ce film n'a pas de défauts, mis à part éventuellement le côté surréaliste (mais voulu !) de la révélation finale.
33. The artist (2011)
Magnifique hommage au cinéma muet,
The Artist m'a énormément plu, notamment pour constater l'incroyable potentiel de
Jean Dujardin. Le parcours de cet acteur est assez dingue, quand on y pense. Partir de Brice de Nice pour arriver à ce stade n'était pas chose aisée. Bref,
The Artist joue subtilement et habilement avec le son et l'image pour amuser, émerveiller et émouvoir. Un final d'une belle finesse.
34. It's kind of a funny story (2010)
Un adolescent dépressif est interné dans un hôpital psychatrique mais se retrouve dans la section des adultes. Le film présente des personnages qui, petit à petit, peuplent l'imaginaire du spectateur et forment une jolie petite famille au sein d'un hôpital de plus en plus confortable.
Zach Galifianakis a un talent énorme pour jouer ce genre de rôles et son personnage est extrêmement attachant. En fait, toute la panoplie de personnages décalés est magnifique, rappelant un peu l'effet
Vol au-dessus d'un nid de coucou. C'est également la première fois que je voyais
Emma Roberts et j'ai trouvé son personnage vraiment intéressant, formant avec
Keir Gilchrist un duo atypique et amusant. Bref,
It's Kind of a Funny Story fait partie des films un peu fous, qui donnent le sourire et mettent de bonne humeur de façon prodigieuse.
35. Le monde de Charlie (2012)
Le monde de Charlie aurait peut-être mérité d'être placé au-dessus de
It's kind of a funny story, ne serait-ce que pour ses couleurs magnifiques et son ambiance chaleureuse Je pense que l'adjectif "charmant" convient parfaitement. Cependant, le scénario reste un poil classique et puis merde : des ados qui connaissent par coeur
The Rocky Horror Picture Show mais qui ne connaissent pas David Bowie, c'est quoi ce délire ? Blague à part,
Le Monde de Charlie effleure la perfection dans le monde de la comédie romantique. Que ce soit sur la forme comme sur le fond, le film est vraiment très original et très prenant, grâce à des personnages profonds et tenus par des acteurs extrêmement prometteurs.
Ezra Miller est notamment hallucinant dans son rôle secondaire.
Emma Watson m'a énormément surpris et je ne m'attendais pas à ce qu'elle puisse se défaire de l'image d'Hermione Granger aussi facilement. Quant à
Logan Lerman, il interprète le rôle principal à merveille et on ressent aisément toutes les émotions du personnage du début à la fin. Son personnage est plutôt original et certaines scènes sont très efficaces. Même si tout reste un peu prévisible, les séquences accompagnées de la voix off sont excellentes et le film fait plaisir à voir.
36. Once (2006)
Voilà un film qui méritait également le top 30. Malheureusement, on ne peut pas tous les y mettre. Cette espèce de "romance" (ce n'en est pas une, en tout cas on n'y retrouve aucun code de la romance) musicale fait partie des ces films qui mettent du baume au coeur et dont on ne ressort pas sans émotion. Le seul problème de
Once, c'est qu'il faut absolument accrocher au style musical pour l'apprécier. Tout repose sur ce simple détail, qui n'est donc pas des moindres puisqu'un spectateur hermétique à ce genre auditif ne peut que difficilement accrocher à l'histoire. Pour ma part, j'ai adoré de bout en bout les chansons, ce qui m'a permis d'entrer immédiatemment dans l'ambiance jusqu'au final éblouissant de simplicité, sans aucun cliché.
Once raconte la rencontre entre deux jeunes gens un peu paumés au coeur de Dublin, qui vont se lier grâce à la musique. Il est heureux que le film soit si court, quand même, car ça permet au rythme de ne pas s'essouffler. Peut-être qu'une demie-heure de plus aurait été de trop, la durée est à mon goût parfaite pour ce film. D'autant plus grandiose qu'il a été tourné en très peu de temps (deux semaines) et avec un budget absolument dérisoire. Le film ne souffre d'aucun stéréotype et il n'est pas difficile de s'attacher au personnage principal. L'ambiance irlandaise est succulente et la beauté de certaines séquences est vraiment marquante (tout le passage dans le studio d'enregistrement est magistral, la musique donne des frissons et le réalisme des images nous donne l'impression de faire partie de la bande). Bref,
Once est un pur bonheur qui se conclut avec perfection.
37. Incendies (2010)
Denis Villeneuve apparait deux fois dans ce classement alors que je ne lui voue aucune sorte de fascination. C'est peut-être un début. Je n'imaginais pas que ce film me passionnerait à ce point. L'intérêt principal réside dans le déroulement des explications pour le spectateur et les protagonistes. Le dénouement est une merveille d'écriture, le scénario est effectivement très bien pensé et très perturbant. Même si ce n'est pas un film précurseur concernant ce genre de retournements de situations,
Incendies va bien plus loin que la plupart de ses prédécesseurs avec un final impossible à anticiper. Les acteurs sont parfaits d'un bout à l'autre et le mystère est gardé intact jusqu'à la fin émouvante.
38. L'été meurtrier (1983)
A voir ne serait-ce que pour l'interprétation sensuelle et sensible d'
Isabelle Adjani qui incarne la naïveté à merveille.
L'été meurtrier est un classique que j'ai tardé à voir mais qui m'a beaucoup marqué. Je comprends de mieux en mieux la fascination que procure cette actrice chez les gens et mes
a priori à son sujet sont définitivement tombés depuis que j'ai vu
David et Madame Hansen. Elle porte ici le film à elle seule et éclipse
Alain Souchon, menant le film à un dénouement aussi juste que surprenant.
39. The American (2010)
Je ne comprends pas. Comment se fait-il que
The American remporte si peu l'adhésion des spectateurs français ? Il est rare de voir un thriller aussi original. Peut-être est-ce la lenteur qui en a déconcerté plus d'un, mais cette lenteur et la BO m'ont envoûté dès le générique et permettent au film d'imposer son ambiance et de sublimer son esthétisme. Le casting est brillant, la tension finale est magnifique. Je ne comprends pas.
40. Disneyland, mon vieux pays natal (2002)
Sublime court-métrage de 45 minutes signé
Arnaud des Pallières, sorti sur Arte en 2002, ce film est un petit bijou pour qui apprécie le cinéma un peu expérimental. A l'aide d'une musique adaptée et d'images obsédantes et répétitives, Disneyland est transformé en enfer. Bourré de nostalgie, de tristesse, de puissance émotionnelle, j'ai eu l'impression de voir
Koyaanisqatsi à l'échelle du célèbre parc.
Arnaud Des Pallières présente Disneyland comme Godfrey Reggio dépeint le monde, mettant en valeur de façon percutante et mélancolique les gens, les petits détails qu'on ne remarque pas mais qui sont bien présents. Pour voir le film, c'est par ici.
41. Le prénom (2011)
Encore une fois, j'ai du mal à comprendre ceux qui démontent ce film. Actuellement, dans le cinéma français un peu populaire, je n'ai pas trouvé mieux.
Le prénom a un pitch plutôt intrigant et parvient à tenir la longueur uniquement avec cette idée fabuleuse. Le film, presque sous forme de théâtre filmé, fait penser à un
Festen dans le principe, ou carrément à
Carnage qui m'avait beaucoup moins plu. Le panel d'acteurs est excellent et c'est bien la première fois que
Patrick Bruel m'étonne et me convainc à ce point. Le prénom, c'est du rire en barre qui bascule dans un drame familial inextricable. Délicieux.
42. Philadelphia (1994)
Philadelphia s'ouvre sur une musique inoubliable et se referme sur une musique inoubliable.
Neil Young et
Bruce Springsteen participent beaucoup au succès du film, même s'il n'avait pas besoin de ça pour être efficace. Ne retenir du film que Streets of Philadelphia, c'est oublier un peu vite le face à face génial entre
Denzel Washington et
Tom Hanks, immenses acteurs qui portent le film du début à la fin.
Philadelphia est un véritable plaidoyer en faveur de la tolérance, peut-être un brin académique mais mémorable.
43. Insidious / Insidious 2 (2010/2013)
J'ai déjà avoué tout mon amour pour
James Wan et ses ambiances de malade. Dans
Insidious, le cinéaste aborde un thème quasiment jamais vu au cinéma : la projection astrale. Il faut s'imaginer, je crois, que la dernière partie d'
Insidious n'était pas censée terroriser, mais fasciner. Et de ce point de vue, j'en suis sorti définitivement comblé. En plus de montrer la sortie astrale dans un film d'horreur, ce qui est plutôt original,
James Wan a réussi à signer une suite digne de ce nom. Et pourquoi donc ? Car
Insidious 2 n'est pas qu'une simple suite, c'est un complément. Il est dingue de voir comme les deux films s'enchaînent et se complètent, le 2e faisant constamment référence au premier en répondant à des choses dont on n'attendait même plus de réponse. J'ai été très surpris de voir à quel point le scénario est bien pensé. En plus de l'histoire bien ficelée, le film contient tout ce que j'avais adoré dans
Conjuring : une mise en scène impeccable, un art du suspense démesuré et des effets savoureux (l'apparition du titre
INSIDIOUS sur fond de violons bruyants me fait toujours mon petit effet).
44. The Rocky Horror Picture Show (1975)
Le générique d'ouverture est culte et absolument génial, tout comme la prestation de
Tim Curry inoubliable. Le film est un espèce de gros délire entre le nanardesque et le culte mais qui s'avère jouissif à regarder, notamment pour les musiques particulièrement réussies et entraînantes. Le film se conclut avec une pointe de tristesse un peu étrange mais qui contribue de manière magnifique au statut inclassable du chef d'oeuvre. La chanson d'ouverture/fermeture est un pur bonheur.
Voir l'article sur le générique.
45. Trance (2013)
J'aime
Danny Boyle et je l'attends toujours avec impatience.
Trance est un poil en-dessous de ce qu'il a l'habitude de proposer, mais il se retrouve quand même dans ce top.
Trance offre un labyrinthe scénaristique sympa et extrêmement cool qui prend tout son sens dans les dernières minutes du film. Quelques scènes sont d'une puissance folle, aidées par une BO dynamique et forte qui me fait franchement vibrer. En plus de proposer un scénario vraiment original et bien ficelé,
Danny Boyle s'arme d'acteurs tous aussi bons les uns que les autres, du taré
James McAvoy à l'imposant
Vincent Cassel, en passant par l'élégante
Rosario Dawson. Un plaisir.
46. Upside Down (2013)
Quel dommage !
Upside Down aurait pu culminer dans le top 20 s'il ne présentait pas ces quelques petites incohérences parfois gênantes. Car d'un point de vue purement esthétique, le film est une véritable merveille. En tout cas, tout à fait adapté à mes goûts. Rien à dire, j'en ai pris plein les yeux pendant presque 2h, savourant les superbes couleurs, les lumières mettant en valeur la pétillante
Kirsten Dunst et
Jim Sturgess.
Upside Down est une histoire d'amour impossible fort originale et dotée d'un concept assez fort et intéressant. Inutile de cracher sur les lois physiques qui règnent dans le film, il est clair et évident qu'il n'a pas de logique de notre point de vue et que le film présente un univers différent du nôtre. Bref, j'ai été conquis, même si certaines scènes ressemblent à de la pub pour du parfum, je m'en fous, ça m'a envoûté.
47. The Grandmaster (2013)
Wong Kar-Waï qui s'essaie à un film d'action, c'était inattendu et risqué,
a priori. Néanmoins,
The Grandmaster s'avère magnifique visuellement. L'ouverture du film est absolument sublime, l'intégralité des plans du film est maîtrisée et savoureuse à regarder. Pour certains plans, le cinéaste a pris 7 heures pour tourner 3 petites secondes et ça se sent. Qui plus est, les plans magistraux sont sublimés par une musique envoûtante et une photographie d'une qualité rarement atteinte. La beauté des combats surpasse même ceux d'
Ip Man de
Wilson Wip, c'est dire la qualité de cette oeuvre, qui fait passer au premier plan le kung-fu avant même les personnages. Un défaut pour certains, une idée de génie pour d'autres, d'autant que les personnages ne sont pas délaissés avec des scènes extrêmement poétiques et émouvantes.
Zhang Ziyi éblouit chaque plan par sa présence. Bref, l'une des nombreuses merveilles de cette année qui souffre peut-être d'une narration parfois un peu floue.
L'article complet.
48. Third Star (2010)
Sous le conseil de je ne sais plus quel(le) internaute dont le nom m'échappe (désolé !), j'ai tenté
Third Star et je l'ai adoré. Film totalement méconnu mais pourtant profondément humain,
Third Star raconte l'histoire de potes qui entreprennent un voyage sur les côtes du Pays-de-Galles. Je vous laisse le découvrir, le film mêle aventure, humour, amitié, héroïsme et émotion avec justesse. Impossible de ne pas être touché par les dernières minutes du film, insoutenables de beauté.
49. Lola (1961)
Cette année, j'ai décidé de tenter
Jacques Demy, en essayant de commencer par l'un des films que je redoutais le moins. Quelle belle surprise que ce
Lola ! Un film velouté et raffiné, bourré de nostalgie (sentiment que j'apprécie de retrouver au cinéma, le nombre de fois que ce mot apparaît dans cet article en est d'ailleurs la preuve), une
Anouk Aimée irrésistible et adorable, simple. Bref, un moment vraiment charmant sur le thème de l'amour, à ne louper sous aucun prétexte.
50. Sound of my voice (2011)
Un film très original où
Brit Marling excelle. Je l'avais déjà adorée dans
Another Earth, elle est ici encore plus ensorcelante. Cette actrice a un don pour captiver et pour pendre les spectateurs à ses lèvres, c'est assez incroyable. Le film est magnifique et le thème traité (celui de la secte, assez rare au cinéma) est tellement bien mis en scène que le spectateur est lui-même quasiment intégré dans la communauté, doutant constamment des dires de Maggie. Qui plus est, la fin un peu K-PAXesque permet de réfléchir bien après le film. Original et inattendu.
51. Docteur Folamour (1964)
Je vous entends crier d'ici. Comment ?
Docteur Folamour, ce chef d'oeuvre intemporel de
Kubrick, n'est même pas dans le top 50 ? Vient après cette bouse de
Upside Down ? Et oui. Inutile de dire que j'ai adoré
Docteur Folamour de bout en bout, que le film transpire le génie sous tous les côtés. Il n'empêche, et j'en ai honte, que je trouve le film un poil en-dessous dans la filmographie de
Stanley Kubrick, pour la bonne et simple raison qu'il ne m'est pas resté en tête. Ca ne veut pas dire grand chose, vu l'ensemble absolument brillant de l'oeuvre du cinéaste, mais certains petits détails (vraiment petits) m'empêchent de le placer tout en haut de cette liste. J'ai beau apprécier
Peter Sellers pour ce que j'ai vu de lui, j'admets avoir eu parfois un peu de mal avec son interprétation tout en excès, même si ça permet à
Kubrick d'appuyer sa satire. C'est vraiment un détail, car le film est quasiment parfait.
52. Ghost Dog - La voie du samouraï (1999)
Ambiance mémorable et interprétation géniale de
Forest Whitaker. Le style parfaitement reconnaissable de
Jim Jarmusch, lent et aérien, est toujours aussi efficace.
Ghost Dog explore diverses choses, des atmosphères assez surprenantes pour un film de ce genre, contant l'histoire d'un samouraï des temps modernes, ami avec une jeune fille, errant dans les rues du New Jersey sous la musique de RZA. Génial et cool.
53. L'Odyssée de Pi (2013)
Le seul petit défaut à mon goût reste le visuel un peu trop lisse et trop propre. La qualité des images est indiscutable, mais il y a un je-ne-sais-quoi qui me gêne, comme ça avait été le cas dans
The Fountain notamment. Ceci dit, c'est bien la seule chose que je puisse reprocher au film tant il est extraordinaire. On vit une véritable aventure pendant plus de 2h, émerveillés par les images et par le scénario brillant. Il faut oser, faire tenir tout un film sur la relation entre un homme et un tigre à la dérive au milieu de l'océan. Et pourtant, ça tient parfaitement la route et s'avère presque digne de films comme
Seul au Monde. Le dénouement constitue la cerise sur le gâteau ; la réflexion qui est posée sur cette histoire incroyable est purement géniale, offrant un savoureux parallèle entre les deux versions de l'histoire de Pi et les deux versions de l'Histoire du monde, celle de Pi étant à comparer intelligemment avec La Bible, par exemple. Les répliques finales achèvent le spectateur et un déclic étrange se produit.
54. La vie d'Adèle (2013)
Il s'en est fallu de peu pour que
La Vie d'Adèle se retrouve dans la partie supérieure du classement. J'ai trouvé le film quasiment parfait, mise à part cette étrange et interminable scène de sexe dont je n'ai pas vraiment compris l'intérêt. Ceci étant dit, les 3 heures passent à une vitesse incroyable tant l'histoire est passionnante et pimentée de petites scènes poétiques, à l'image d'Adèle dansant sur "I follow rivers" de Lykke Li. 3 heures assez intenses en émotion, qui s'avèrent palpitantes grâce au duo d'actrices,
Adèle Exarchopoulos et
Léa Seydoux, dont les personnages forment un couple fort et explosif menant indéniablement à un enfer amoureux fait de non-dits et de regards. Vraiment un quasi chef d'oeuvre que j'attends de découvrir une seconde fois.
55. Le Congrès (2013)
Ari Folman met encore en oeuvre tout son talent pour nous sortir un film haut en couleurs, au design parfaitement soigné. Ce film futuriste regorge d'idées tout aussi brillantes les unes de les autres, soutenues par un visuel original mêlant réalité et animation et une
Robin Wright surprenante. Plusieurs scènes frôlent la poésie pure.
56. Passion (2013)
Le film m'a totalement déboussolé ; j'ai été pris à contre-pied pendant tout le film. Je ne connais pas bien
Brian de Palma, j'ai dû voir 6 de ses films et c'est à chaque fois tout ou rien. Trois films que j'ai adorés et qui m'ont passionné, et trois autres pour lequels je n'ai pas pu passer la première demie-heure. C'est dire les risques que j'ai pris en allant au cinéma voir
Passion, d'autant que j'étais persuadé qu'il allait se ranger dans la deuxième catégorie. Eh ben que dalle, c'est même probablement mon
De Palma préféré. Autre surprise : j'y suis allé avec un mauvais pressentiment pour
Rachel McAdams et un meilleur pour
Noomi Rapace, et ce fut finalement le contraire ; je trouve que la première s'en tire bien mieux avec un personnage plus intéressant, plus mesquin. Depuis ce film d'ailleurs, j'ai appris à apprécier cette actrice que j'avais autrefois du mal à supporter, et il s'avère qu'elle me passionne de plus en plus. L'ambiance qui règne dans
Passion est extraordinaire et j'ai pris un énorme plaisir à découvrir cette intrigue, à suivre ces deux personnages qui se tirent dans les pattes avec hargne mais subtilité. Bref, je n'ai carrément pas vu le temps passer, tant j'ai été happé par l'atmosphère du film, très prenante. La réalisation magnifique permet habilement de plonger le spectateur dans le film, avec passion si j'ose dire. Les plans-séquences sublimes sont palpitants et la caméra prend le temps de se poser sur le regard des personnages avec quelques gros plans. La meilleure scène du film est incontestablement la scène en split-screen, assez longue, pour notre plus grand plaisir. C'est la scène clé du film, là où tout se joue et fait basculer le film dans quelque chose de totalement différent sans pour autant perdre son rythme. La scène est d'une grandiose poésie, absolument sublime et hypnotisante, il est difficile de lâcher le regard de l'écran (ou plutôt du double écran). En plus de la réalisation sublime, le scénario est moins basique qu'on pourrait le croire de prime abord, partant d'une espèce de comédie machiavélique pour finir en thriller haletant où le réalisateur prend plaisir à perdre son spectateur et à lui jouer de mauvais tours. Bref,
Passion est passionnant et passionné, j'y ai pris un plaisir énorme.
57. La couleur des sentiments (2011)
Pas grand chose à dire sur ce film, si ce n'est qu'il est succulent à regarder jusqu'au bout. Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'univers du film et j'ai surtout eu du mal à m'adapter aux personnages, très caricaturaux pour certains. Et puis au fur et à mesure que l'intrigue se déroule, les personnalités s'affirment et se confrontent, l'intérêt grandit jusqu'à nous passionner franchement. Sans trop de manichéisme, malgré l'aspect visuel du film tout en couleurs vives,
La Couleur des Sentiments porte un regard lourd et sombre sur un sujet assez rarement abordé au cinéma et donne absolument envie de lire le livre pour plus de détails. Certaines relations entre personnages sont - j'imagine - franchement résumées et raccourcies pour faire tenir le film en 2h30, mais j'aurais eu envie d'en savoir plus notamment sur la relation entre Minny et Celia. Le récit s'appuie presque exclusivement sur un casting 100% féminin et propose de développer le positionnement de diverses femmes à l'égard du racisme anti-noir du sud des USA dans les années 60. Chacune des femmes interprétées dans le film a son caractère propre, différent de celui des autres, et le film/livre offre tout un panel de situations étonnantes. Ca va de l'affreuse Hilly à l'adorable Celia, de la mère un peu lâche à celle ayant un peu plus de recul sur la situation, de la domestique discrète à celle qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, tout en passant par la journaliste qui tente d'avoir une vision globale et objective sur tout ça. Toutes les actrices sont géniales et à fond dans leur rôle, avec toujours un petit plus pour
Jessica Chastain, qui offre un personnage haut en couleurs et en émotions dans la peau de la femme la plus innocente du monde. Bref, le film est un véritable bijou, nécessaire et bourré d'humour.
58. Cloud Atlas (2013)
Le film mérite indiscutablement plusieurs visionnages afin de bien saisir toutes les subtilités et les niveaux de lecture. J'ai quitté la salle de cinéma avec un effet bizarre ; celui de ne pas avoir vu un film mémorable. Pourtant, le 2e visionnage en DVD a été bien meilleur. Le montage, les maquillages, le casting, tout ceci est exceptionnel et frôle la perfection. Voir
Tom Hanks, Halle Berry, Hugo Weaving, Jim Sturgess et compagnie jouer chacun 36 rôles est un pur bonheur. Le scénario d'une conséquente complexité est parfois difficile à suivre, tant les liens entre les 6 époques sont mystérieux, et la qualité visuelle est bien digne des créateurs de
Matrix. Le film ne manque pas de rebondissements et d'un humour savoureux (
Hugo Weaving en femme de chambre façon Mrs Doubtfire, c'est inoubliable), mais il demeure d'une ambition folle. Une ambition peut-être trop folle ; je suis resté avec l'impression que le film ne réussit pas toujours à atteindre la puissance du chef d'oeuvre qu'était sa bande-annonce. A mon goût,
Cloud Atlas manque légèrement de puissance, d'émotion, d'intensité sonore mais l'entreprise est tellement gigantesque que je ne peux qu'applaudir.
59. La balade sauvage (1974)
Terrence Malick apparaît pour la troisième fois dans ce classement, et ce n'est pas rien étant donné la rareté de son cinéma. L'amour du cinéaste pour la nature se ressent déjà dans ce premier film et
Martin Sheen est absolument brillant d'un bout à l'autre en jeune homme insolent et imprévisible.
Sissi Spacek, quant à elle, est excellente et offre une interprétation de grande qualité et très originale. Pourtant, j'ai par moments eu du mal à trouver son personnage crédible, tant elle ne semble jamais réagir à rien. Toujours est-il que ce film sous forme de Bonnie and Clyde désertique est savoureux et ne s'oublie pas facilement.
60. La corde (1948)
Dernier film de ce classement et pas des moindres : c'est l'un des rares Hitchcock que j'ai vu avant 2014 (je compte bien régler cette inculture cette année), et il m'a vraiment séduit. Un huis clos génial composé d'une dizaine de longs plans-séquences travaillés au millimètre, la mise en scène est exemplaire. Si La corde est un film mineur de la filmographie du maître (mais est-ce bien le cas ?), je salive d'avance en imaginant le niveau de ses chefs d'oeuvres les plus réputés.
Voilà donc la fin de ce classement, inutile de dire que le fait de découvrir toutes ces merveilles en 2013 confirme ma passion pour le cinéma, qui ne risque pas de s'éteindre tout de suite ! Au contraire, ma flamme est ravivée et je compte bien continuer de découvrir un maximum de chefs d'oeuvre pour les partager ici.