Underwater - Hommage à Alien et Gravity - Critique

Underwater - Hommage à Alien et Gravity - Critique

      Je ne sais jamais que penser de films comme Underwater. Si je l'avais vu il y a 10 ans, il est clair qu'il m'aurait mis une énorme claque car il est maîtrisé de bout en bout, esthétiquement superbe, parfaitement bien interprété grâce à des pointures comme Vincent Cassel ou Kristen Stewart. Mais d'un autre côté, Underwater tombe dans l'un des pièges classiques de ces dernières années : il propose des séquences si proches des aînés qu'il veut imiter, que ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

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      Underwater est palpitant ; sa tension fonctionne du début à la fin et je n'ai clairement pas ressenti une seule minute d'ennui. Ce qui est dommage, cependant, c'est qu'à force de faire constamment référence à Alien et Gravity, il oublie de se créer une identité propre, l'empêchant inexorablement de devenir un film mémorable. Parfois, quelques plans font office de simple clin d'oeil, à l'instar de la scène d'ouverture du film qui utilise exactement le même mouvement de caméra que la scène d'ouverture d'Alien. Cette référence directe au survival le plus culte du cinéma d'horreur en fait ainsi, dès la première minute, un objet ambitieux.

Alien / Underwater
Alien / Underwater

Alien / Underwater

      Outre cette introduction quasi-identique du vaisseau (spatial pour Alien, sous-marin pour Underwater), les deux films se ressemblent également lorsqu'il s'agit de présenter la créature et, là encore, la référence est évidente. A peu de choses près, la créature est la même : gluante, tentaculaire, effrayante.

Alien / Underwater
Alien / Underwater

Alien / Underwater

       De même, certains plans font immédiatement penser à Gravity, et l'idée s'avère plutôt audacieuse lorsqu'elle n'est pas d'une lourdeur profonde. Le scénario de base est le même : une équipe fait face à une catastrophe : la destruction de leur vaisseau. Suite à cet incident, les personnages choisissent - malgré le milieu hostile où ils évoluent - de se déplacer jusqu'à une autre station qui leur permettra de s'extraire de cet environnement dangereux. S'ensuivent alors deux constructions similaires pour Gravity et Underwater : une succession d'étapes basée sur un système de checkpoints qui permettront aux héros de garder espoir. Bien heureusement, les deux films ne suivent pas exactement la même route (Underwater rajoute au côté survival un côté horreur / créature qui n'existait pas dans le chef d'oeuvre de Cuaron), mais il ressort indiscutablement une impression de déjà-vu.

 

       Le point de vue depuis l'intérieur du scaphandre déjà exploité dans Gravity est utilisé avec brio dans Underwater, nous plaçant alors au plus près du personnage de Kristen Stewart, mais c'est encore un sentiment de réchauffé qui nous anime.

Gravity / Underwater
Gravity / Underwater

Gravity / Underwater

      En soi, l'idée de faire référence à des films se déroulant dans l'espace est plutôt maline car l'univers sous-marin se prête exactement à ce genre d'ambiances ; lieu confiné, environnement dangereux et instable, combinaisons (vestimentaires) similaires, lien entre déplacement en apesanteur et déplacement sous l'eau... J'ai donc beaucoup aimé ce lien étroit entre le milieu sous-marin et l'espace, justifiant sans problème l'utilisation permanente de ces références.

 

     Le problème, c'est qu'Underwater accumule tant les références assumées à ses prédécesseurs, qu'il va trop loin dans l'envie de leur ressembler. En effet, une scène vient franchir cette ligne avec une situation qui ne s'avère qu'être un copier-coller d'une autre scène de Gravity. La référence est si appuyée qu'elle en devient "trop" évidente, notamment par l'utilisation de la musique. Cette séquence (images ci-dessous) m'a d'abord fait sauter de joie, car j'ai adoré revivre cet élément de Gravity, mais je me suis ensuite ressaisi. Si j'avais aimé cette scène dans Gravity, j'aurais aimé la voir rester dans Gravity. Finalement, cette absence de subtilité m'a gêné et c'est justement là que j'ai des difficultés à me positionner. Jusqu'où un film peut-il aller dans l'hommage et la référence ? A quel moment doit-il s'arrêter ?

Gravity / Underwater
Gravity / Underwater

Gravity / Underwater

      A mon goût, Underwater est allé trop loin et, au lieu de tenter d'explorer ses propres idées, il a été aveuglé par l'envie de copier ses idoles.

 

      Ce qui est étrange, c'est que ce n'est pas le premier à prendre exemple sur ces deux mêmes films. En effet, le film Life : origine inconnue avait fait précisément la même chose, s'inspirant à la fois d'Alien et Gravity. Life avait accumulé les références, et avait aussi fait l'erreur de copier-coller Gravity (dans son final qui, rappelez-vous, en était presque un plagiat plan par plan). La surprise finale de Life était parvenue à sauver globalement les intentions du film (même si, avec le recul, Life n'aurait peut-être pas pu exister sans Gravity). Et c'est sur ce point qu'Underwater échoue, car il ne parvient pas à créer la surprise.

 

      Bref, à vouloir copier Gravity et Alien, Underwater suivra le même parcours que Life : il restera dans les esprits comme une... pâle copie de ces deux références. C'est réellement dommage car, à part ces erreurs d'écriture, le film est extrêmement plaisant à suivre.

 

 

 

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