Fathers and daughters - de Gabriele Muccino

Fathers and daughters - de Gabriele Muccino

       Ça fait plus de 5 ans que j'ai envie de voir un autre film de Gabriele Muccino, ma cinéphilie ayant été marquée à ses débuts par deux de ses films : A la recherche du bonheur et Sept Vies. J'ai toujours trouvé au réalisateur un certain talent pour accentuer des sentiments comme la tristesse ou le deuil, tout en mettant en valeur les instants amoureux (je ne me remets toujours pas de Rosario Dawson dans Sept Vies et de sa douceur extrême). Sept Vies m'avait bouleversé et médusé à l'époque et on retrouve dans Fathers and daughters plusieurs thèmes chers au cinéaste comme l'absence de la figure maternelle, la culpabilité ou - plus bêtement - la salle de bains comme symbole du désespoir.

Fathers and daughters

Fathers and daughters

A la recherche du bonheur

A la recherche du bonheur

Sept vies

Sept vies

        J'ai principalement décidé de voir ce film pour explorer un peu la filmographie d'Amanda Seyfried dont la performance dans A mouthful of air m'a sidéré, et je suis tombé sur ce film de Gabriele Muccino. Etant donné que ce réalisateur a provoqué en moi de fortes émotions par le passé, c'était l'occasion rêvée de faire d'une pierre deux coups. Verdict : Fathers and daughters va moins loin que ses prédécesseurs en terme d'émotion, la faute à une romance un peu clichée et sans intérêt. Malgré tout, j'ai adoré le film pour les très nombreuses raisons que je vais exposer ci-dessous.

Fathers and daughters - de Gabriele Muccino

       Fathers and daughters contient deux timelines, dont l'une est exceptionnelle. Toute l'histoire de l'enfance de Katie et de sa relation avec son père m'a profondément touché. Comme toujours, Gabriele Muccino frôle la limite du "too much" dans le drame, mais il ne la dépasse jamais. Ce lien père-fille est sublime à voir à l'écran, plein de sincérité, ceci étant possible grâce à deux acteurs époustouflants. La jeune Kylie Rogers est fabuleuse et touchante, bien sûr. Il est difficile de ne pas compatir pour cette malheureuse enfant à qui la vie ne fait aucun cadeau, d'autant que l'actrice est très crédible. Elle donne la réplique à un Russell Crowe plus poignant que jamais, totalement investi dans ce rôle de père aimant et combattif, rongé par la culpabilité.

 

      La deuxième intrigue, quant à elle, explore la vie de Katie en tant que jeune femme, détruite psychologiquement par son passé douloureux. Une femme qui ne parviendra jamais à se reconstruire tout à fait, brillamment interprétée par Amanda Seyfried. L'actrice est, une fois de plus, éblouissante de talent. Il se dégage de son personnage une complexité folle, emprisonnée dans les drames de son enfance. Le film est parvenu à me saisir et à me bouleverser lors de la scène du jukebox, absolument merveilleuse de tristesse.

Fathers and daughters - de Gabriele Muccino
Fathers and daughters - de Gabriele Muccino

      Au niveau de la réalisation, Muccino se permet quelques envolées de caméra qui semblent sortir de nulle part. J'ai notamment apprécié un joli plan-séquence autour d'un taxi, franchement astucieux et agréable à suivre. Quelques travellings arrières, lorsque Jake écrit son livre, viennent accentuer la distance qui le séparent peu à peu de la vie, et notamment de sa fille.

Fathers and daughters - de Gabriele Muccino
Fathers and daughters - de Gabriele Muccino

      Si la présence d'Aaron Paul m'a réjoui au début, je me suis rapidement rendu compte que son personnage n'allait rien apporter de très intéressant au récit, et c'est là que débutent les points négatifs. Fathers and daughters, en effet, est loin d'être parfait malgré quelques scènes franchement émouvantes et un casting génial (par ailleurs, j'ai oublié de citer Diane Kruger et Bruce Greenwood... Si ce dernier est un habitué des rôles de connards, c'est moins le cas de Kruger qui s'en sort pourtant à merveille).

 

     Je n'ai pas apprécié que le film tente de combler le vide abyssal de Katie par une histoire d'amour à deux balles. Globalement, j'en ai ras le cul (pardonnez l'expression) que le cinéma utilise uniquement et constamment ce ressort scénaristique pour tenter de sauver un personnage. Sept Vies l'avait déjà fait, mais de manière beaucoup plus subtile, tandis qu'ici, la conclusion de Fathers and daughters est assez ridicule. J'aurais réellement préféré que le dénouement se concentre sur la relation père-fille et non sur cette relation amoureuse dont on se fout royalement.

 

      Bref, le film est quand même globalement réussi malgré quelques bémols qui font que Fathers and daughters n'a ni l'originalité d'un A la recherche du bonheur (qui évitait cet écueil de la romance), ni l'émotion d'un Sept Vies. Malgré tout, au vu du casting magnifique et impliqué, le film gagnerait à être plus connu.

 

 

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