Una - de Benedict Andrews - Critique

Una - de Benedict Andrews - Critique

     Attention, cet article sera virulent. Par pitié, ne voyez pas ce film. C'est, je pense, l'un des plus odieux qu'il m'aient été donnés de voir depuis longtemps. Una, c'est l'histoire d'une jeune femme qui, 15 ans après avoir été agressée sexuellement à l'âge de 13 ans par un homme de 35-40 ans, retrouve sa trace et l'affronte sur son lieu de travail. Sauf que, je vous le donne en mille : la morale de cette histoire n'est pas celle que vous croyez !

Tags Critique analyse explication du film

     Le pitch était passionnant et je m'attendais à un huis clos puissant sur la vengeance d'une femme brisée. Et finalement non, ce ne sera pas le sujet du film. Una, en toute détente, nous raconte qu'en fait, c'est plus compliqué que ça et qu'il ne faut pas juger trop vite. Cet homme qui a abusé d'une gamine de 13 ans n'est pas si méchant parce que, vous comprenez, ce n'est pas un pédophile. Il n'est pas du tout comme tous ces pervers criminels, non, il était juste amoureux ! J'attendais un dénouement qui puisse expliquer le comportement d'Una, mais je ne l'ai pas eu. Le film est nauséabond et sa morale est pire que douteuse.

 

     Bordel de merde, je n'arrive pas à croire que ce film existe, et qu'il bénéficie de si belles notes sur des sites comme Allociné ! Attendez, c'est quoi ce délire ? Ouvrez les yeux, franchement, parce qu'il y a un problème quelque part. Una débarque donc dans la nouvelle vie de son agresseur... enfin, non, pas vraiment finalement, car ce n'était pas un agresseur, c'était un amant. Ben oui, voyons ! Ça se voit quand même, il n'a jamais touché à une autre gamine de sa vie, on nous le répète au moins 3 fois pendant le film ! Il faut apprendre à faire la différence, hein, entre un prédateur sexuel et un pauvre homme amoureux d'une enfant "très mûre pour son âge". Parce que, vous savez, c'est pas pareil.

 

      Je reprends, donc : la jeune femme retrouve la trace de son "amant" avec, au départ, un esprit belliqueux. Puis petit à petit elle se met à rire avec lui, à partager les bons souvenirs de l'époque où il la touchait et la baisait dans les parcs. Et puis, merde, allons-y, refaisons l'amour par terre, après 15 ans, c'est nostalgique ! Ah non, pardon, monsieur ne peut plus la baiser, elle est trop vieille maintenant. PARDON ? Mais c'est quoi cette merde ?

 

      Et vas-y que ça joue à cache-cache dans les couloirs de l'usine, et que les deux amants fuient en riant pour ne pas être retrouvés par des employés quand même extrêmement tenaces (ils coursent leur patron pendant plus d'une heure, allez savoir pourquoi !). Et vas-y qu'on justifie le comportement de l'agresseur à coups de "mais non, après t'avoir dépucelée à 13 ans, je ne voulais pas te laisser toute seule, je voulais te rejoindre et t'emmener avec moi en ferry pour débuter une nouvelle vie avec toi !". Ouf, on est rassurés, il ne voulait pas l'abandonner, c'est bien une preuve qu'il n'est pas un prédateur comme les autres. Non, non, il voulait la protéger, en fait. La soustraire à ses parents pour vivre une grande histoire d'amour romantique de l'autre côté de la mer.

 

      Mince alors, c'est quand même con qu'il se soit fait choper et qu'il ait été mis en prison, c'est vraiment de la faute de cette connasse de justice qui n'a absolument rien compris à leur magnifique histoire d'amour. Una elle-même accuse sa mère au téléphone "maman, tu étais tellement pressée d'étouffer l'affaire !". Au final, Una finira par comprendre (ou pas) que le mec n'est pas tout à fait honnête, et on s'en branle putain, parce que le film a passé 1h30 à nous montrer que non, le gars est un gentil gars, et qu'il n'y a pas de problème. Je suis outré par ce film et par le message qu'il délivre. Si jamais j'ai mal compris le but de ce film, alors celui-ci est vraiment très maladroit et complètement crétin, parce que j'ai réellement fini par me dire que j'étais en train de rêver et qu'un tel film ne pouvait pas exister.

 

      Ah, et contrairement à ce que j'ai pu lire ici et là : ni les acteurs, ni la réalisation ne sauvent cet étron. Rooney Mara est d'une platitude incroyable et n'apporte aucune âme à son personnage. Elle ne fait que réciter platement son texte (par ailleurs terriblement mal écrit) et le film n'est finalement qu'une succession de dialogues chiants et insipides, sans saveur et sans relief. Les plans n'ont aucun intérêt visuel et les flashbacks ne servent strictement à rien. Tout est profondément raté, de l'écriture à l'interprétation ; les personnages agissent sans émotion et sans logique. C'est profondément navrant.

 

     J'arrête ici de parler de cette horreur qu'est Una en espérant vous avoir convaincu de ne pas y toucher.

 

 

 

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M
J'ai la nausée rien qu'en lisant. Merci pour l'avertissement.
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S
Pas de souci ! Après, il y a une maigre chance que je n'aie pas compris le propos....