Quelques films en vrac #13

Quelques films en vrac #13

      Une petite sélection presque exclusivement française de films visionnés récemment. Parmi eux, deux satisfactions, deux déceptions, et un quasi coup de coeur.

 

      Un moment d'égarement (Jean-François Richet - 2015)

Quelques films en vrac #13

       Globalement, Un moment d'égarement ne casse pas trois pattes à un canard car il va exactement là où on l'attend lorsqu'on lit le synopsis. Le principe est simple : deux potes partent en vacances en Corse avec leurs filles respectives, elles-mêmes amies. Tout bascule lorsque la plus jeune des deux, encore mineure, tombe amoureuse du père de sa copine (ou du pote de son père, non mais vous suivez ou quoi ?). Celui-ci (Vincent Cassel), charmé par les atouts de la jeune femme, succombe à un "moment d'égarement". Le film est franchement plaisant à suivre notamment grâce à Vincent Cassel, excellent pour ce rôle. De nombreux moments de gêne ajoutent du piment au film et il y a un côté amusant à suivre l'évolution de la situation ; ce jeu du chat et de la souris qui dégénère jour après jour. Je ne vais rien spoiler mais, si le film ne mérite pas de deuxième visionnage et qu'il est classique dans ses quiproquos à la française, il demeure bien interprété, notamment par une Lola Le Lann parfaite en ado agaçante, immature, en perte de repères, un Vincent Cassel toujours juste et drôle et une Alice Isaaz nerveuse et agressive. Je suis moins fan du jeu de François Cluzet qui, comme souvent, surjoue toutes les émotions de son personnage. Bref, un petit film sexy et sympathique.

 

      Contrecoups (Charlie McDowell -2022)

Quelques films en vrac #13

      Sorti le mois dernier sur Netflix, Contrecoups avait tout pour être une comédie originale et décalée, mais échoue totalement. C'est réellement dommage car j'ai eu le sentiment que le film n'osait pas "choisir son camp" et, à vouloir naviguer constamment entre la comédie, le suspense et le crime, Contrecoups ne parvient à être ni vraiment drôle, ni haletant, ni marquant. Il y avait pourtant matière à faire un film complètement fou et déjanté, notamment grâce à Jesse Plemons. L'acteur a ici un charisme incroyable et une autorité naturelle qui auraient pu donner un personnage explosif, taré et imprévisible. Malheureusement, le film ne va jamais assez loin dans ses idées et reste toujours au "niveau 1" sur chaque situation. De même, le rôle de Jason Segel aurait pu être incroyable et l'idée d'en faire un cambrioleur loser qui rate tout ce qu'il entreprend était géniale. On sent, d'ailleurs, que le comédien aurait pu aller beaucoup plus loin en ce sens, mais il n'en est rien car les situations proposées par le scénario ne lui permettent pas de jouer davantage avec son personnage. En bref, ce Contrecoups est à mon goût un pétard mouillé qui s'essouffle très rapidement. Dommage !

 

      Barbaque (Fabrice Eboué - 2021)

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      Je n'attendais franchement pas grand-chose de ce film de Fabrice Eboué ; la bande-annonce m'avait fait sourire sans plus. Et pourtant, Barbaque est une bien belle surprise. Le film ne restera sans doute pas longtemps dans les mémoires et c'est regrettable, car l'humour est extrêmement corrosif ; on a affaire à une comédie jouissivement osée, du genre qu'on n'a pas l'habitude de voir dans nos salles. Les situations font mouche, notamment grâce aux deux comédiens parfaitement à l'aise dans leurs rôles. Fabrice Eboué m'a beaucoup surpris, il est particulièrement touchant ; son visage maussade et dépressif m'a marqué. Marina Foïs est parfaite pour ce rôle également, même si elle est presque trop évidente dans la peau de ce personnage. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu ce personnage interprété plusieurs fois par l'actrice par le passé ; celui d'une femme sournoise et insidieusement désagréable. Pour autant, le duo fonctionne à merveille et Barbaque est efficace. Ça n'hésite pas à rentrer dans le lard, et c'est inattendu.

 

      Réparer les vivants (Katell Quillévéré - 2016)

Quelques films en vrac #13

      Vu il y a quelques semaines, je ne vais pas m'étendre des heures étant donné que je l'ai quasiment déjà oublié. Réparer les vivants part d'une bonne intention : parler du don d'organes. Malheureusement, il ne va pas beaucoup plus loin et j'ai eu l'impression de suivre une grosse campagne de sensibilisation d'1h40. Pourtant, les éléments étaient là pour créer une vraie belle histoire avec un casting de haute volée. Tahar Rahim, notamment, est incroyable dans son personnage, tout en douceur, mais il écope d'un rôle finalement assez secondaire. La première partie me donnait espoir car, même si je n'apprécie pas du tout Emmanuelle Seigner, l'histoire de Simon est émouvante et déchirante. Malheureusement, les choix de scénario sont à mon goût très peu pertinents. Je ne comprends pas, par exemple, le fait de nous présenter le personnage de Galatéa Bellugi de manière aussi sublime, pour quasiment l'abandonner ensuite. L'actrice m'a bluffé, elle est absolument rayonnante. Ses scènes sont trop peu nombreuses et il est clair que son personnage aurait mérité une place bien plus importante.

 

      Puis, la deuxième partie du film s'avère interminable, la faute à une mauvaise écriture des personnages, encore une fois. Anne Dorval est une grande actrice et, pourtant, elle est totalement à contre-emploi, sous-exploitée. Pourquoi avoir choisi de rendre son personnage aussi éteint, aussi je-m'en-foutiste ? Ça annihile complètement tous les efforts qui sont faits pour elle pendant tout le film. Je trouve étrange, pour montrer l'importance du don d'organes, de nous présenter une receveuse qui semble complètement se foutre de disparaître, elle est même franchement antipathique. Qui plus est, ça rend toute cette partie extrêmement longue car, globalement, on se fiche de savoir si l'opération va avoir lieu ou non et je n'ai ressenti aucun suspense à ce sujet. Bref, je suis déçu, j'ai eu l'impression de perdre mon temps pour une conclusion qu'on devine déjà à l'annonce du titre.

 

      Respire (Mélanie Laurent - 2014)

Quelques films en vrac #13

      Magnifique. J'étais indécis avant de visionner Respire car, globalement, je suis un adepte de Mélanie Laurent en tant qu'actrice mais j'avais peur de la découvrir de l'autre côté de la caméra. Conclusion : j'ai été totalement saisi par Respire qui prend aux tripes et m'a réellement coupé le souffle. Le film montre avec justesse toute la toxicité que peut dégager une seule personne, et les effets que celle-ci peut avoir sur les autres. Lou de Laâge est incroyable. Elle interprète son personnage avec force, venin, rage mais aussi avec douceur, émotion. L'actrice est parfaite en tête à claques dont le comportement pervers et narcissique est plus complexe qu'on le croit. Je ne savais pas du tout que le film prendrait cette voie et j'ai été agréablement surpris de voir la tournure des événements. Je me suis senti tendu, sur mes gardes, en compassion totale pour la jeune victime jouée admirablement par Joséphine Japy. Elle dégage la candeur et la fragilité qu'il fallait insuffler à son personnage et l'alchimie entre les deux actrices est phénoménale.

 

      Seul bémol : la fin du film n'est pas au niveau du reste, trop peu subtile et bien trop facile et, surtout, complètement en désaccord avec la notion d'emprise que Sarah est censée exercer sur Charlie. Quel dommage, alors qu'une fin plus ouverte ou plus dépressive aurait été parfaite ! Néanmoins, je ne peux que conseiller Respire à tout le monde, il est marquant et m'a atterré par instants. Une meilleure fin, et il aurait rejoint mon top 300.

 

 

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