Welcome to the Rileys - de Jake Scott - Critique

Welcome to the Rileys - de Jake Scott - Critique

     Magistral. Welcome to the Rileys est sorti en 2010, avec notamment James Gandolfini et Kristen Stewart. Le film relate la rencontre entre Doug Riley, un homme ayant perdu espoir en son mariage suite à la mort de sa fille de 15 ans, survenue 8 ans plus tôt, et Mallory, une adolescente fugueuse de 16 ans qui travaille comme stripteaseuse et prostituée dans un bar de la Nouvelle-Orléans. Tous deux vont s'aider mutuellement pour faire face à leur situation, l'une trouvant un père qu'elle n'a jamais eu, et l'autre voyant dans la jeune femme sa fille disparue.

Tags Critique analyse explication du film

Welcome to the Rileys - de Jake Scott - Critique

      Le film est superbe et je dois dire que je n'en attendais pas tant. Il m'a saisi et ému à des moments que je n'ai pas vus venir, avec une grande délicatesse et une douceur inattendue. Les trois personnages principaux sont intelligents, ils ne réagissent pas comme on pourrait s'y attendre, et ça fait un bien incroyable. J'ai adoré le côté honnête de Doug, qui incarne l'archétype du bon gars à qui la vie n'a pas fait de cadeaux. J'ai apprécié sa bienveillance à toute épreuve, sa façon de s'écarter de tous les clichés du genre. Même s'il trame des choses dans le dos de sa femme, des choses qui pourraient apparaître répréhensibles ou, tout du moins, absurdes, il agit constamment pour le bien de la jeune femme et j'ai adoré le fait de n'avoir jamais aucun doute sur ses intentions. De même, Lois Riley est un personnage très intéressant et joliment écrit, j'ai aimé sa compréhensivité même si, je dois l'avouer, j'ai davantage accroché à la partie où Doug et Mallory sont seuls. Mallory est également un personnage complexe et sublime, en quête de repères ; d'une autorité paternelle et d'un amour maternel dont elle a manqué pour vivre convenablement.

 

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     Les acteurs sont tous très investis, à commencer par James Gandolfini. Je ne connaissais cet acteur que de "tête", car je ne l'avais jamais vu ailleurs que sur des affiches de la série Soprano, que je n'ai pas vue. Son interprétation est juste, touchante. Je viens d'apprendre qu'il était décédé en 2013, je l'ignorais. Quelle tristesse... De même, Melissa Leo est parfaite dans ce rôle de mère détruite par la mort de son seul enfant. Son évolution entre sa première et sa dernière scène est fascinante. Kristen Stewart montre des facettes de jeu que je ne lui connaissais pas, avec parfois une vraie subtilité. On ressent à la fois toute la tragédie de la vie de son personnage, qu'elle subit suite aux traumatismes de son enfance, mais aussi une intense fragilité qui apparaît par bribes, parfois l'espace d'une demi-seconde. Elle offre des scènes bourrées d'émotion avec de simples regards ou sourires, alors que le film est anti-larmoyant. C'est d'ailleurs un aspect qui m'a subjugué dans Welcome to the Rileys : cette volonté de ne jamais forcer l'émotion, notamment à travers la musique que j'ai trouvée exceptionnelle. Voici ci-dessous un extrait du thème principal du film qui reste en tête plusieurs heures après le visionnage et traduit cette relation si particulière qui lie Doug et Mallory.

 

     Je trouve ce thème magnifique, il met en valeur toute la magie de cette rencontre entre deux êtres qui se complètent l'un l'autre pour combler le manque de l'autre. Je me répète, mais j'ai adoré cette relation, elle semble si authentique et si belle. La première nuit de Doug chez Mallory, par exemple, m'a beaucoup marqué. Sa façon qu'il a de lui caresser la joue est poignante. On ressent très bien tout l'amour d'un père pour sa fille, que Doug a dû cesser de donner à un moment de sa vie, mais également un bref instant de soulagement dans le sourire de Mallory, comme si cette caresse lui avait permis de s'évader quelques secondes en enfance. C'est très beau. De même, il y a cet instant magique à l'extérieur de la laverie (image ci-dessous), où Mallory répète son inquiétude que Doug soit "fâché contre elle", comme une enfant qui serait triste et honteuse d'avoir déçu son père. Ceci est suivi d'un moment de grâce que j'ai trouvé sublime (à mon goût la meilleure scène du film), lorsque Doug lui sourit et lui explique qu'il n'est pas fâché, et qu'elle peut venir s'assoir à côté de lui. A ce moment, le jeu de Kristen Stewart est impeccable, teinté d'émotion. Elle donne un léger sourire en coin qui m'a beaucoup touché.

 

Welcome to the Rileys - de Jake Scott - Critique

     Et puis, pour conclure, j'ai trouvé la mise en scène plutôt intéressante, nous permettant presque d'entrer dans l'intimité, dans l'esprit de chaque personnage. Il y a parfois de très belles idées notamment lorsque Doug court dans la rue et que la musique est subitement amplifiée pour accentuer son émotion. Pour intensifier la musique, Doug passe à côté d'une fanfare qui joue dans la rue exactement la même musique au même moment. J'ai adoré cette idée. Certains plans sont aussi grandement aidés par une belle photographie et un dosage subtil des couleurs. L'image a toujours un côté doux et protecteur, ça m'a beaucoup plu.

 

Welcome to the Rileys - de Jake Scott - Critique
Welcome to the Rileys - de Jake Scott - Critique

     Ce film rejoint naturellement mon top 300, bien que j'aie l'impression d'être le seul à ne pas lui trouver de défauts. C'est pourtant un fait : tous les comédiens m'ont touché, j'ai adoré les thèmes abordés (le deuil, la perte de repères) sans jamais effleurer le mélodrame, et j'ai apprécié l'absence de clichés dans les relations entre les personnages. Tout ceci en fait un film très réussi.

 

 

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