Amanda - de Mikhaël Hers - Critique

Amanda - de Mikhaël Hers - Critique

      Amanda est sorti en 2018 et je n'en avais jamais entendu parler avant de m'intéresser à la filmographie de Stacy Martin (qui y joue un rôle secondaire). Je suis ravi d'avoir découvert ce film qui m'a profondément ému et, surtout, m'a bluffé par les qualités d'un casting qui ne payait pourtant pas de mine.

Tags Critique analyse explication du film

Amanda - de Mikhaël Hers - Critique
Amanda - de Mikhaël Hers - Critique

      En 15 minutes, tous mes préjugés sur Vincent Lacoste ont été définitivement effacés : l'acteur livre ici une interprétation d'une justesse étonnante par ses expressions, ses regards, ses sourires, ses larmes. A vrai dire, il est rare que je fasse ce compliment à un film français, mais tout sonne juste pendant 1h45 : les acteurs, les situations, les ambiances, les relations entre les personnages, les dialogues, les drames. Tout semble parfait alors que le film partait a priori sur des bases qui pouvaient mener à des clichés et des maladresses. 

 

     Contrairement à la grande majorité des synopsis sur les différents sites de cinéma, je ne révèlerai pas la moindre chose sur le scénario. Je l'ai vu, moi-même, sans savoir réellement de quoi il en retournait, et je crois qu'Amanda doit être vu de cette manière, afin d'intégrer progressivement les ressorts et enjeux dramatiques de cette histoire marquante. Côté scénario, je me contenterai donc de souligner que le travail sur les personnages est brillant et que les dialogues sont sublimes. Le contraste entre l'ouverture du film et sa fermeture, qui sont toutes deux centrées sur la même citation, et absolument bouleversant d'ingéniosité.

 

Amanda - de Mikhaël Hers - Critique
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      Du point de vue de la réalisation, c'est également une réussite et j'ai été saisi par de nombreux plans qui ont, en règle générale, un sens bien précis. J'ai par exemple noté une scène très courte lors de laquelle David (Vincent Lacoste) fait du vélo sur le bord de la Seine avec Amanda derrière lui et, en arrière-plan, un bateau qui avance plus vite que lui. Pendant quelques secondes se crée une illusion visuelle déstabilisante, donnant l'impression que le personnage recule malgré tous ses efforts pour avancer. Quelques secondes, donc, pour nous montrer sans un mot toute la complexité de la situation dans laquelle se trouve David, ainsi que son état d'esprit.

 

     Les relations entre les personnages sont travaillées et finement écrites, que ce soit la relation frère-soeur, mère-fille, oncle-nièce, mère-fils (sublime là aussi), ou tout simplement l'amour naissant entre deux jeunes âmes perdues. Amanda multiplie les intrigues et, pourtant, aucune ne semble inutile car toutes ces relations se recoupent, se répondent et se complètent avec une cohérence magistrale. C'est fait avec douceur, intelligence et réalisme, et tout ceci est (je me répète) positivement appuyé par le talent incroyable des acteurs de ce film.

 

     Outre Vincent Lacoste qui m'a scotché, Stacy Martin qui apporte la dose de douceur et de soutien nécessaire pour David, ou Ophélia Kolb qui joue avec un naturel fou, c'est bien Isaure Multrier, dans le rôle de la petite Amanda, qui tire son épingle du jeu avec une performance hors du commun à cet âge. Elle et Vincent Lacoste, à tour de rôle, m'ont soutiré des larmes à intervalles réguliers. Et puis merde, même Jonathan Cohen joue à la perfection un mec sérieux, en pleine reconstruction psychologique, alors qu'on ne le voit que 10 minutes. 

 

Amanda - de Mikhaël Hers - Critique

      Bref, je ne sais pas à qui est vraiment due la réussite d'Amanda, peut-être tout simplement à Mikhaël Hers qui a su diriger ses comédiens exactement comme il le fallait. Je vous recommande chaudement ce film doux-amer, ça fait beaucoup de bien dans le cinéma français.

 

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