Prey - de Dan Trachtenberg - Critique

Prey - de Dan Trachtenberg - Critique

     Six ans après 10 Cloverfield Lane qui était une suite plutôt réussie de Cloverfield, Dan Trachtenberg s'attaque à la franchise Predator et, étonnamment, c'est encore une belle surprise. Prey est un film haletant qui tient la route de A à Z et que je regrette de ne pas avoir pu découvrir en salle.

Tags Critique analyse explication du film

Prey - de Dan Trachtenberg - Critique

       L'idée de base est déjà très intrigante puisque Prey montre les événements qui suivent la première venue de la créature Predator sur Terre en 1719. Le premier long-métrage du cinéaste (10 Cloverfield Lane) proposait déjà la même démarche : le retour aux origines d'une créature sur notre planète. Je ne sais pas s'il continuera sur cette thématique à l'avenir, mais elle lui réussit totalement car c'est bien la première fois que je me suis autant impliqué dans un film Predator. Il est nécessaire que je revoie le premier volet avec Schwarzenegger puisque je l'ai vu assez jeune et qu'il ne m'avait pas beaucoup emballé, je ne me prononcerai donc pas sur le film de 1987 et je ne me lancerai pas dans une comparaison entre les deux.

 

     Je pense avoir remarqué la plupart des références de Prey au film de John McTiernan, mais Trachtenberg semble s'être davantage inspiré de survivals comme Apocalypto ou The Revenant, et c'est ceci qui m'a particulièrement passionné. Grand admirateur de ces films de Mel Gibson et Alejandro González Iñárritu, j'ai été ravi de retrouver une atmosphère qui mêle les deux oeuvres. L'ambiance de Prey est magnifique, j'ai notamment aimé les tons bleu-vert de la nuit qui mettent en valeur à la fois les paysages, la créature et le personnage principal.

 

Prey - de Dan Trachtenberg - Critique
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      Les paysages sont en effet un point fort du film, on retrouve la jungle du film de 1987, cette fois-ci entourée de montagnes et de plaines qui donnent un aspect encore plus isolé et sauvage. Chez McTiernan, cette sauvagerie était amplifiée par le contexte de la guerre et Trachtenberg a eu l'intelligence de ne pas réutiliser le même moule. Ici, nous suivons Naru, une guerrière de la tribu des Comanches qui doit faire ses preuves auprès des siens. 

 

     Ce personnage m'a fasciné et j'ai adoré suivre cette héroïne charismatique pendant plus de 90 minutes. Certes, l'idée de mettre en avant un personnage féminin pour en faire une combattante badass n'a rien de nouveau. D'Ellen Ripley dans Alien à Sarah Connor dans Terminator, en passant par Trinity dans Matrix ou encore Béatrix Kiddo dans Kill Bill, le cinéma regorge de personnages du genre et il n'y a pas à chercher bien loin pour en trouver d'autres (sans réfléchir : Charlize Theron dans Mad Max Fury Road ou encore Jennifer Lawrence dans Hunger Games en sont deux exemples très récents). Amber Midthunder, dans le rôle de Naru, n'a presque pas à rougir car son personnage est crédible d'un bout à l'autre. L'actrice m'a happé, et bluffé. Regard intense, tempérament calme, Naru est un personnage cool et je n'ai à aucun moment vu l'actrice derrière le personnage. La réussite de Prey repose donc en grande partie sur cette jeune guerrière, mais le film a d'autres atouts.

 

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      J'ai déjà parlé des couleurs magnifiques et c'est clairement une qualité du film : la photographie de Prey est impeccable, tout comme la lumière qui met parfois en valeur les silhouettes et apporte un aspect très sauvage et végétal au film. Cependant, d'un point de vue technique, Prey ne s'arrête pas là. On est loin du film d'action sur-cuté et basique, il y a une vraie recherche de réalisation derrière les plans qui composent le film. Les scènes de face à face, notamment (face au puma, face au Predator), rappellent les affrontements d'Apocalypto. De nombreuses scènes, d'ailleurs, font clairement référence au film de Mel Gibson (le puma / la panthère dans l'arbre, la crevasse de boue qui est également à mettre en relation avec Schwarzy dans Predator, etc.) :

Prey - de Dan Trachtenberg - Critique

      Globalement, Prey bénéficie d'une réalisation très propre avec des plans travaillés et des mouvements de caméra astucieux qui permettent de dynamiser l'ensemble. Le film, d'ailleurs, est parfait au niveau du rythme : il va à l'essentiel sans chercher à s'éterniser ou approfondir les relations entre les personnages. Le Predator, quant à lui, n'est peut-être pas assez menaçant et peut paraître stupide à certains moments, mais il est suffisamment inventif et fidèle à l'original pour ne pas décevoir. Le seul point faible du film à mes yeux serait le traitement des effets spéciaux sur certains plans, notamment l'ours qui est absolument dégueulasse et empêche quelques scènes de s'élever au niveau d'un The Revenant. Bizarrement, les CGI sont plutôt efficaces et nets sur le Predator, donc je ne comprends pas cette différence de qualité.

 

     Bref, j'ai adoré Prey et il intègre mon top 400 (car oui, désormais, c'est un top 400 !). Le film est graphiquement superbe et la saga Predator possède peut-être enfin une suite digne de ce nom.

 

 

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G
Très bonne analyse, comme toujours, merci SebMagic. Je partage ce point de vue, j'ai adoré en vrac l'ambiance, l'ingéniosité, le jeu d'acteur, et comme mentionné très justement : le film ne cherche pas à s'éterniser et va à l'essentiel: rythme parfait. C'est vrai, y'en a marre des fausses relations entre personnages qui n'apportent rien au film, à l'intrigue ou à notre attachement / projection. Prey m'a tenu en haleine sans être inutilement terrifiant, il n'en fait pas des caisses. Top 400 bien mérité.
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S
Merci beaucoup Gérard ! C'est vrai qu'il est agréable ce film, il passe tout seul.