Ayant peu eu l'occasion de visionner des oeuvres intéressantes dernièrement, le blog est resté silencieux quelques temps. J'ignore pourquoi, mais les films et séries que je tente de temps à autres, lorsque j'ai un moment, finissent par me décevoir et, donc, je n'ai pas spécialement de matière pour en parler ici. J'ai arrêté la saison 5 de Cobra Kaï au bout de deux épisodes et, même si j'étais parti sur un a priori positif, j'ai également cessé Rings of Power (la série inspirée du Seigneur des Anneaux) au 5e épisode.
Que de déceptions, malheureusement. J'ai cru que le cours normal des choses reprendrait avec ce nouveau film d'Olivia Wilde que je trouvais extrêmement prometteur, mais force est de constater que ce n'est pas non plus le coup de cœur escompté. Si Don't Worry Darling a le mérite d'être efficace sur la forme, l'idée générale qui se cache derrière n'est quand même pas aussi palpitante que je l'espérais.
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Attention, cet article révèle quelques éléments clés du film.
Cette critique sera rapide car je n'ai pas, là encore, de grosses analyses à formuler. Don't Worry Darling use et abuse de grosses ficelles pour nous marteler sans relâche que ce monde n'est pas un monde de femmes, et le film n'est au final qu'une gigantesque représentation des carcans imposés au sexe féminin depuis des décennies. Le sous-texte est prévisible à tout moment et c'est bien dommage, car si Olivia Wilde avait sorti ce film 5 ans plus tôt, il y a fort à parier qu'il aurait fait l'effet d'une bombe. Malheureusement, ces idées (parfaitement légitimes bien sûr) semblent aujourd'hui rébarbatives et j'ai eu l'impression de revoir Last Night in Soho ; un projet intéressant sur le papier mais bâclé par des artifices peu crédibles et une fin expéditive.
Qu'on ne s'y trompe pas : le film d'Olivia Wilde m'a plu à de nombreux égards, notamment visuels, mais il m'a manqué une chose essentielle : une bonne écriture de personnages. Les personnages dans leur ensemble (pas franchement aidés par les acteurs) sont toujours exactement là où on les attend et il n'y a aucune surprise du début à la fin. Si vous avez vu Midsommar, vous ne serez donc pas étonnés de revoir Florence Pugh dans le même rôle : celui d'une femme perspicace que tout le monde prend pour une folle. De même, l'insupportable Chris Pine ne démordra pas de son rôle de mec connard et mégalo. Aucun intérêt. Par ailleurs, on retrouve à chaque instant la dichotomie femme/homme poussée à l'extrême qu'on nous sert régulièrement depuis quelques années et il est temps que les réalisateurs et réalisatrices comprennent que c'est une fausse bonne idée. Dans ce film, en effet, il n'y a pas de place à la subtilité : si vous voyez une femme, c'est automatiquement une victime privée de toute liberté et, si vous croisez un homme, c'est forcément un être faible, lâche et control freak. A aucun moment dans le récit, une quelconque nuance sera apportée pour renforcer le propos. Le message est plat et ça ne fonctionne pas.
Qui plus est, j'ai été déçu par le scénario de Don't Worry Darling, que j'attendais avec impatience comme un film parfaitement ancré dans la réalité, qui serait venu nous frapper au visage. Malheureusement, ce n'est pas le cas puisque le film nous impose constamment une distance avec les personnages, auxquels il est pratiquement impossible de s'attacher. S'il fallait faire une comparaison, on est très loin d'un Truman Show, par exemple, où la proximité entre le spectateur et le personnage de Jim Carrey était intense, émouvante et palpable malgré le côté artificiel des autres personnages. Ici, j'étais presque désintéressé du sort du personnage, d'autant que les scènes de suspense et de tension ne sont pas très bien dosées et que l'ensemble est franchement téléphoné.
Pour résumer, je ne retiendrai sans doute pas grand-chose de ce Don't Worry Darling qui, à force de vouloir nous montrer comme il veut être subversif, se trouve être d'une totale banalité. J'attendais de l'émotion, des coups d'éclats, des personnages subtils ou creusés, mais je n'ai rien eu de tout ça. Au suivant.