En ce dimanche, j'avais envie de parler de l'un des plus beaux films de tous les temps : Good Will Hunting de Gus Van Sant (dont je n'ai toujours pas réussi à écrire une critique sur le blog), à travers une réplique qui me bouleverse toujours autant à chaque nouveau visionnage. Attention, cet article raconte une partie du dénouement de Will Hunting.
Il y a tant de répliques dont je pourrais parler dans Will Hunting, comme par exemple la longue tirade de Robin Williams sur le banc public. Cependant, j'ai décidé de m'attarder sur la réplique qui canalise à mon goût toute l'émotion du film, puisqu'il s'agit en quelques sortes de la résolution finale du personnage de Will.
A fur et à mesure des séances, Sean (Robin Williams) creuse l'enfance de son patient et découvre les éléments clés qui expliquent son comportement et ses peurs ; une enfance maltraitée, un père alcoolique, une peur du rejet masquée par une carapace d'arrogance et d'agressivité. Sean parvient à gagner la confiance de Will en lui montrant qu'ils viennent du même quartier, qu'ils ont eu la même enfance (un père violent). Sean étant désormais un homme apaisé, qui est parvenu à trouver un équilibre dans sa vie, Will voit en lui une chance de s'en sortir et il ne lui manque plus que le déclic lui permettant d'y arriver.
A la fin du film, Sean livre à Will la réponse à toutes ses questions et toutes ses peurs en déclamant cette réplique aussi simple que poignante : "Eh Will, tu vois ça ? Toute cette merde, c'est pas ta faute". Dans cette scène, Sean parvient alors, à force de répéter en boucle ce fameux "It's not your fault" pour l'imprimer dans l'esprit de Will, à faire craquer cette dure carapace en lui faisant réaliser une chose qu'il ne sait pas encore. La scène est poignante, non seulement parce que Matt Damon et Robin Williams la rendent authentique et forte, mais aussi parce que, pour la première fois depuis le début, Will se lâche complètement. C'est dans les larmes que toute sa culpabilité, accumulée au fil des années, disparaît pour lui offrir une forme de liberté. En se libérant de cette culpabilité, le jeune homme en pleurs prend Sean dans ses bras, annonçant alors une transformation radicale chez le personnage, essentielle pour la suite de sa vie.
Cette scène est sublime et c'est probablement l'une de mes scènes préférées tous films confondus. Etant prof de maths, il m'arrive assez souvent de diffuser ce film aux élèves en fin d'année (puisque Will Hunting prend place dans un univers de mathématiciens), et l'effet est toujours saisissant. Je termine donc cet article avec la scène en question. Pour une fois, je me laisse aller à la VF car les doubleurs de Matt Damon et Robin Williams sont d'incroyables génies.