Sense8 - Le retour des émotions - 1x04 & 1x05

     Non, ce blog n'est pas à l'abandon. Mais, oui, je suis dans un passage à vide au niveau des visionnages. Et peut-être que Sense8 sera le déclencheur d'un retour de mes émotions cinématographiques, car pour la première fois depuis plusieurs mois, mes attentes à propos d'une œuvre sont comblées.

     Depuis la sortie de Sense8 en 2015, j'ai envie de découvrir cette série. Premièrement, parce que j'adore l'univers des soeurs Wachowski (et Tom Twyker), notamment leur thématique des esprits connectés qu'on retrouve dans la plupart de leurs créations, de Matrix à Cloud Atlas. Deuxièmement, parce que le titre de la série (et ce qu'il semble évoquer) est devenu une sorte de fantasme pour mon imagination. Depuis 8 ans, je m'imagine des séquences d'émotion pure, basées sur des relations entre des personnages, un peu à la manière de la saison 6 de Lost qui m'avait offert des vibrations parmi les plus fortes que j'ai pu expérimenter devant un écran. J'imaginais - je fantasmais - des moments de frissons, des sensations qui marquent une expérience cinématographique. 

     Malheureusement, lorsque les attentes sont trop fortes, le résultat est généralement décevant, à de rares exceptions près. Sense8 fait partie de ces exceptions. Cette appréhension m'a forcé à repousser ma découverte de Sense8 pendant toutes ces années, d'autant que j'avais la certitude que cette série (qui traite de connexions entre individus) devrait impliquer, certes, une émotion toute particulière, mais aussi un partage de celle-ci.

     Alors, lorsqu'une bonne âme m'a suggéré récemment de me plonger dans cet univers, j'y ai trouvé une occasion parfaite de régler ce dilemme une bonne fois pour toutes. Et je l'en remercie, car Sense8 répond pour le moment à toutes mes attentes, et les surpasse même.

     Je n'en suis pas rendu très loin, pour le moment, mais il a suffi de 4 épisodes pour me pousser à m'exprimer sur le blog, tant l'émotion m'a saisi et emporté. Je reviendrai sur les qualités de cette première saison dans un autre article (lorsque j'aurai effectivement terminé les 12 épisodes), mais il y a tant à dire. L'apparition de Naveen Andrews (le Sayid de Lost) dès les premières minutes m'a mis en confiance puis, étrangement, j'ai décelé de grandes similitudes entre la trame de Sense8 et la saison 6 de Lost, notamment dans cette approche très émotionnelle et visuelle (par "flashs") des connexions entre deux êtres. De même, les points communs avec l'univers de Matrix sont omniprésents, que ce soit par les images ou les références, comme par les caractéristiques de certains personnages qui semblent en guider d'autres vers une certaine vérité.

     Les premiers épisodes m'ont beaucoup plu, car je les ai trouvés intrigants, mais la série prend clairement un tournant à partir de l'épisode 4 "What's going on ?", dont la séquence finale m'a bouleversé. La fin de l'épisode, grâce à sa musique, ses images et tout ce qu'elles impliquent, son émotion palpable, m'a tant marqué que j'ai du la revoir 3 fois avant de me dire qu'il fallait que j'enchaîne sur l'épisode suivant. 

     Les regards sont percutants, le jeu des acteurs permet de constater que ce "Sense8" (dont j'ignore encore la nature mais qui m'intrigue profondément) est une chose qui va révolutionner leur vie, et lui donner un sens. Les connexions entre les personnages sont fortes. Il faut bien l'admettre, je ne m'attendais pas à ce que cet épisode me prenne par les sentiments à ce point. Sense8 est agréable car elle n'hésite pas à s'attarder sur de grands moments de contemplation, sur des émotions qui, aidées par des musiques particulièrement judicieuses, nous prennent aux tripes par leur poésie. C'est ce qui fait la force d'une série : ce choix de ne pas forcément tout miser sur un scénario, mais de se pencher en profondeur sur des personnages. Ici, les Wachowski sont redoutables dans cette proposition radicale qui nous change des séries récentes, mais il est évident que ce sont ces postures originales qui font (et ont fait) le sel de leur art. Lorsqu'on découvre une oeuvre des Wachowski (et d'autant plus lorsqu'elles sont aidées par Tom Twyker), on assiste à quelque chose de nouveau, de créatif, de troublant. Une fois de plus, c'est le cas ici. 

     J'ai donc entamé l'épisode 5.

      Et j'ai pleuré pendant 10 minutes à la fin de l'épisode, après une longue séquence musicale très chargée en émotion. J'ignore si c'est parce que la musique m'a emporté, si c'est parce que les personnages me touchent, ou si c'est à cause du contexte global de ma vie psychologique actuelle dans laquelle le thème de la connexion à l'autre me parle tout particulièrement, mais cet épisode 5 m'a mené sur le blog pour vous partager ces émotions.

     Je ne sais pas où cette série va me mener. Peut-être va-t-elle aller crescendo, provoquant alors des dizaines d'articles de ce type. Peut-être va-t-elle me décevoir en voulant justifier à tout prix ces moments d'émotion par un scénario bancal. Tout ce que je sais, c'est qu'elle m'aura ému au point d'en pleurer. Et ça, ça ne s'oublie pas.