Tout est pardonné est un film franco-allemand datant de 2007 et, pourtant, il ressemble à un drame français des années 70-80. Dès le départ, j'ai adoré le ton du film et sa saveur assez vieillotte, qu'on ne retrouve plus très souvent dans le cinéma d'aujourd'hui, à part dans un rare cinéma d'auteur.
J'ai donc dégusté ce film comme s'il s'agissait d'un drame vieux de 50 ans, comme un Rohmer qui se savoure avec les discussions et les états d'âme de ses personnages. Ici, nous suivons l'évolution d'une petite fille et de ses deux parents au sein d'une relation familiale dramatique. Si le début du film nous laisse penser certaines choses, notamment concernant le comportement de la mère, on se rend vite compte que le problème est tout autre et ça donne lieu à des scènes puissantes et parfois percutantes.
Tags Critique analyse explication du film
J'ai beaucoup aimé les ellipses du film, discrètes mais efficaces, qui nous permettent de nous concentrer uniquement sur les points centraux de l'histoire et tout ce qu'ils impliquent pour la suite. Même si certains jeux d'acteurs manquent de vérité, quelques regards bien captés par la caméra suffisent à faire passer toutes les émotions nécessaires, avec des silences lourds de sens.
Je vous conseille ce film qui n'est pas très long (1h35) mais qui va à l'essentiel, avec sensibilité, délicatesse, mais aussi nervosité. Je ne sais pas pourquoi, peut-être est-ce à cause de cette atmosphère si particulière de film d'auteur français (que je n'apprécie pourtant pas en général), peut-être est-ce aussi le charisme de Constance Rousseau, de Marie-Christine Friedrich mais surtout de Paul Blain, mais le film m'a fortement touché par sa thématique et ses instants de silence.