Fumer fait tousser - de Quentin Dupieux

      Comme toujours avec Dupieux, Fumer fait tousser est délicieusement absurde et inattendu, rempli d'idées complètement loufoques qui m'ont fait passer un excellent moment.

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     A mi-chemin entre les Power Rangers et les Contes de la Crypte, Fumer fait tousser est plutôt astucieux parce qu'il permet de mélanger plusieurs sketches dans un même film. Alors, certes, il y a un arrière-goût de "J'avais plusieurs idées mais aucune ne suffisait à faire un film, donc j'ai tout mis en même temps dans ces 1h15", mais il n'empêche que le film est une succession d'histoires délirantes et dégueulasses qui s'enchaînent à merveille, contrairement à un film comme Le daim qui avait la faiblesse de n'étirer qu'une seule idée sur plus d'une heure.

     L'avantage, c'est qu'avec Dupieux on ne s'attend plus à aucune cohérence dans la structure du récit, donc il peut tout se permettre tant qu'on ne se sent pas totalement perdus. Ici, le spectateur reçoit à boire et à manger avec des histoires toutes différentes. La trame principale est assez délirante dès le départ avec cette parodie de Bioman qui m'a procuré un grand éclat de rire dès l'explosion du premier ennemi. Les personnages, portés (encore une fois) par un casting haut en couleurs, sont tous très drôles à leur manière malgré leur nombre assez conséquent pour une durée de film si courte. J'ai notamment beaucoup ri à l'absurde de certaines situations, comme lorsque le personnage d'Anaïs Demoustier réalise subitement qu'elle n'est pas du tout amoureuse de son chef.

     Puis, on assiste tout au long du film à des petits sketches de quelques minutes qui témoignent de la grande inventivité de Dupieux, que ce soit dans le personnage de Doria Tillier et de son casque presque apaisant et poétique, comme de celui de Blanche Gardin et de l'idée du seau totalement débile (que je ne révèlerai pas ici). 

     Alors, bien sûr, il est toujours difficile avec Dupieux de crier au génie et au chef d'oeuvre, car si le film m'a fait passer un excellent moment rempli d'éclats de rire, je ne parviens toujours pas à nier le côté anecdotique de ses films. Je ne suis pas certain de revoir Fumer fait tousser un jour (encore que), car une fois l'effet de surprise passé, il n'en reste finalement pas grand-chose, que ce soit en terme de propos comme de mise en scène. C'est à la fois dommage et nécessaire, car sans ce côté complètement inutile, ses films n'auraient pas la même saveur. Mais je reste une fois de plus avec un arrière-goût d'inachevé, avec une conclusion qui débarque encore une fois comme un cheveu sur la soupe, comme si Dupieux n'avait toujours aucune idée de la façon avec laquelle il voulait achever ses histoires.

     En bref, je vous conseille Fumer fait tousser car c'est drôle, absurde, et que ça ne dure pas très longtemps. Par contre, si le cinéma de Quentin Dupieux vous rebute déjà à la base et que vous avez moyennement apprécié ses précédents films, vous pouvez passer votre chemin car on est strictement dans la même veine que d'habitude : sans aucun sérieux, sans vraiment de cohérence et sans scénario structuré. D'aucuns diront que c'est du foutage de gueule, pour moi ça reste tout de même une forme de génie.

     Vous pouvez accéder à l'article complet sur la filmographie de Quentin Dupieux en suivant ce lien vers le top 12 des films de Dupieux.