Yannick - de Quentin Dupieux

      En pleine représentation d'une pièce de théâtre plutôt médiocre, un spectateur se lève et l'interrompt : il s'appelle Yannick, le spectacle ne lui plait pas du tout et il compte bien le faire savoir. Ce n'est qu'en regardant Fumer fait tousser il y a deux jours que j'ai appris la sortie d'un nouveau film de Quentin Dupieux en salles et, ni une ni deux, j'ai tenté le coup cet après-midi. Malgré sa courte durée (1h07), il vaut probablement plus le coup que ce qu'on nous propose en ce moment sur grand écran.

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      Pour une fois, Quentin Dupieux nous sort un film très facile à suivre, peut-être même l'une de ses oeuvres les plus accessibles puisqu'il s'agit d'un huis clos, pour rester dans le thème de la pièce de théâtre. On pourrait presque le rapprocher de Au Poste !, même si les univers sont tout de même très différents, tout comme l'humour. Dans Yannick, le réalisateur use moins de l'absurde que d'habitude, et c'est assez étonnant de sa part. Pour les habitués de Dupieux, le film est presque déroutant par son réalisme et son ton bien plus grave que d'habitude. Déjà qu'habituellement, on peut difficilement lui reprocher de nous ressortir toujours la même soupe, mais alors là, il s'écarte clairement des sentiers battus.

      Plutôt que d'utiliser l'absurde (bien qu'il soit toujours présent, on ne se refait pas), le scénario nous embarque plutôt dans une atmosphère qui frise parfois le malaise, sans jamais s'y engouffrer pour autant. Il est difficile, comme toujours chez le cinéaste, de deviner à l'avance ce qu'il va se passer dans ce huis clos à la fois drôle et surprenant. Certaines séquences sont réellement tordantes même si le film n'aura pas réussi à me décrocher un éclat de rire, mais je ne pense pas que l'objectif de Yannick soit là. Le spectateur lâchera surtout quelques rires ou sourires de gêne ou de surprise face aux diverses situations présentées tout au long de l'histoire.

      Yannick dispose, en outre, de comédiens parfaits pour leurs rôles, notamment Pio Marmaï qui livre une performance très crédible, mais surtout Raphaël Quenard qui m'a happé grâce à son jeu du début à la fin. Je ne vais pas m'étaler sur le film ni ses interprétations car je ne suis même pas certain d'avoir tellement compris le message final, mais la mise en abyme est plutôt amusante et ces 67 minutes ne sont pas perdues. Je vous conseille donc d'aller voir Yannick en salles, à moins que vous soyiez des puristes du réalisme ou du cinéma très classique. Il ne se classera pas parmi mes préférés de Dupieux, mais ce fut encore un incroyable moment complètement loufoque.

     Si ça vous intéresse, voici le lien vers mon top 12 des films de Dupieux, où Yannick intègre la 8e place.