Dernièrement, j'ai découvert ces quatre films qui m'ont surpris parce que j'en attendais moins. Même si aucun d'entre eux ne rejoindra mon top 400, certains ont bien failli y figurer, et y figureront peut-être un jour après réflexion.
J'irai mourir dans les Carpates (Antoine de Maximy - 2020)
Fan depuis de nombreuses années de l'émission J'irai dormir chez vous du charismatique Antoine de Maximy, j'avais déjà adoré son long-métrage J'irai dormir à Hollywood, mais le cinéaste va cette fois plus loin en adaptant son format en fiction. Dans J'irai mourir dans les Carpates, Antoine de Maximy détourne habilement les codes de la série pour en faire une aventure entièrement fictive. L'idée est géniale : Antoine est porté disparu suite à l'une de ses aventures dans les Carpates. Alors que tout le monde le pense mort, sa monteuse décide de regarder toutes les images, qu'elle a récupérées sur des cassettes, afin de sortir le tout dernier épisode de la série et, accessoirement, de faire la lumière sur ce qu'il lui est arrivé.
Le film est à la fois ludique, drôle, palpitant. Pour qui aime déjà la série J'irai dormir chez vous, suivre cette disparition fictive d'Antoine de Maximy est un vrai régal. Non seulement on y retrouve tous les codes de la série, avec des séquences qui semblent parfaitement authentiques, mais en plus le réalisateur joue de ces codes pour créer des scènes très drôles avec, parfois, un peu d'autodérision. Certains passages sont savoureux (la scène du café m'a bien fait rire) et j'ai regardé le film comme s'il s'agissait réellement d'un épisode de la série, avec le charme et la malice d'Antoine de Maximy dont je ne me lasse pas. On ne voit quasiment aucune différence et j'ai été bluffé par son jeu ; il parvient à recréer la sincérité qui lui colle à la peau. On y croit à chaque instant et je me suis même parfois inquiété pour lui. J'irai mourir dans les Carpates a tout de même quelques défauts, il faut dire que l'histoire qui tourne autour d'Alice Pol (la monteuse de l'épisode dans le film) et de Max Boublil (l'enquêteur) est clairement en-dessous du reste. J'aurais sans doute préféré que le film s'attarde davantage sur les images d'Antoine de Maximy (même si, du coup, il est assez humble pour ne pas trop se mettre en avant dans son film) que sur les protagonistes qui les regardent, car l'ensemble s'avère assez bancal en terme d'écriture de personnages. Malgré tout, je ne peux que vous conseiller le film qui m'a fait passer un excellent moment, et qui vaut le coup d'œil rien que pour son concept génial.
Deadpool (Tim Miller - 2016)
Si vous suivez le blog depuis quelques années, vous savez sans doute que je ne suis pas passionné par l'univers de Marvel. Je n'ai jamais été attiré par les films, séries ou comics autour des superhéros et ce n'est pas le MCU qui aura déclenché une passion chez moi. Je ne cache pas avoir pris du plaisir devant les premiers films de la franchise, qui s'intéressaient davantage à l'origin story des principaux personnages. J'avais beaucoup aimé, notamment, Iron Man, mais aussi Captain America ou Thor dans une moindre mesure. Puis l'avalanche de nouveaux films m'a désespéré et j'ai fini par abandonner cet univers car je trouvais qu'il n'apportait rien de très intéressant dans le monde du cinéma, et que je n'en tirai pas vraiment de plaisir. Au bout d'un moment, les blagues de plus en plus "faciles" ne me faisaient plus rire et je trouvais que l'action manquait de surprises, j'ai donc préféré lâcher l'affaire et regarder tout ça de très loin.
Ce week-end, j'ai quand même décidé de tenter Deadpool parce que je sentais que le film pouvait être cool, et pas "faussement cool" comme peuvent l'être les Marvel plus récents. Résultat, j'ai été ravi de découvrir ce superhéros et son côté décalé. La patte Ryan Reynolds apporte un humour plutôt efficace et je me suis surpris à rire à de nombreuses reprises. Certaines répliques débiles ont eu leur petit effet sur moi, comme ce "I'd go with you, but I don't want to" qui est assez savoureux en terme de foutage de gueule. J'ai aimé la manière avec laquelle Deadpool se moquait de ses congénères avec un côté méta plutôt bien géré. Malgré tout, outre le bon moment passé, le film reste l'hôpital qui se fout de la charité, puisqu'il prétend détourner les précédents films pour créer un coté décalé, mais il reprend toutes les recettes de ceux dont il se moque. On a donc l'éternelle origin story sous forme de flashbacks, qui ne surprend jamais vraiment, mais aussi le principe de la belle dont le héros est amoureux et doit sauver des griffes d'un grand méchant sadique. Bon, niveau originalité, on repassera... Même l'action est calquée sur les autres films du genre, avec des poursuites ou bagarres au milieu des voitures. On a un peu l'impression d'avoir déjà vu ça 20 fois. Bref, Deadpool est tout de même très sympa, le fait de briser le quatrième mur passe très bien, avec quelques blagues bien senties. Un très bon moment plutôt cool, mais pas très subversif.
A star is born (Bradley Cooper - 2018)
J'avais un peu peur que A star is born soit un film très classique sur l'ascension d'une artiste. Malheureusement, c'est un peu le cas, mais les personnages principaux sont si passionnants et si bien interprétés que les 2h15 passent plutôt bien. Je ne suis pas un grand fan des films musicaux de ce type, qui se ressemblent tous un peu, mais A star is born propose quelques belles idées qui sortent du lot et m'ont permis de tenir jusqu'au bout sans ennui. J'ai aimé comme l'ascension d'Ally est brutale et soudaine, laissant Jackson au second plan, égal à lui-même, tandis que celle-ci change de personnalité, embarquée dans un star-system étouffant. Bradley Cooper est excellent, tant devant que derrière la caméra (même si la réalisation reste sans surprise et que je n'ai pas noté d'idée visuelle particulièrement marquante). Lady Gaga est également étonnante en tant qu'actrice et son personnage est aussi touchant dans la première partie que tragique dans la deuxième. Malheureusement, je réalise au moment où j'écris ces mots que je n'ai rien de particulier à dire sur A star is born. Je l'ai regardé avec plaisir mais il ne me restera pas en tête pour l'évolution de ses personnages, très attendue. Restent les chansons qui ont participé à faire de ce film une référence chez certains cinéphiles.
Money Monster (Jodie Foster - 2016)
Ca faisait bien longtemps que George Clooney ne m'avait pas intéressé. J'ai lancé Money Monster sans trop savoir à quoi m'attendre, principalement parce que Jodie Foster était à la réalisation. Finalement, le film ne m'a pas du tout emmené dans la direction que je pensais et j'ai plutôt aimé cette histoire de prise d'otage en direct à la télévision. Julia Roberts est toujours aussi plate, comme à son habitude depuis plusieurs années malheureusement, mais l'ensemble est assez prenant avec quelques bonnes idées. Money Monster souffre aussi de scènes assez invraisemblables, comme le dernier acte qui fait passer Kyle au second plan. Il est assez étrange que celui-ci se laisse faire à ce point, sans contrôler la situation. Le dénouement de l'intrigue semble un peu bâclé. Je vous conseille donc Money Monster si vous n'avez rien de spécial pour passer la soirée, car il reste divertissant, mais c'est peut-être le seul film de cette liste que j'aurai complètement oublié dans quelques mois.