Brimstone - de Martin Koolhoven (8/16) - Critique

Brimstone - de Martin Koolhoven (8/16) - Critique

     Nous arrivons à la moitié des visionnages avec Brimstone, film de 2016 proposé par Laurent, que je remercie pour cette découverte. Cet article va être étrange car il sera en deux parties ; quelque chose de bizarre est en train de se passer avec ce film...

 

1. Mon visionnage

Brimstone - de Martin Koolhoven (8/16) - Critique

     Je vais être tout à fait franc (désolé Laurent), visionner Brimstone a été pour moi extrêmement compliqué car j'ai peiné à y trouver des points positifs sur le moment. A vrai dire, la seule qualité que je lui trouvais résidait dans sa construction en quatre chapitres, chacun d'entre eux révélant progressivement des éléments importants de l'intrigue pour comprendre le personnage principal. Cependant, j'ai trouvé le film globalement très mal foutu sur la forme, à tel point que j'ai pris des notes pendant ma séance. Je livre ces notes telles que je les ai rédigées en regardant le film :

 

     1. Aucune nuance : les femmes sont fragiles et douces, les hommes sont généralement des êtres violents et dégueulasses. Peu d'originalité dans le traitement des personnages, peu de surprise, peu de relief.

     2. Jeu des acteurs globalement mou, sans âme ni émotion. Kit Harrington souvent ridicule malgré son personnage qui le différencie des autres, son jeu est très attendu. Dakota Fanning n'a aucune rage, aucune émotion, elle ne donne rien d'intéressant à partir ciller des yeux toutes les 3 minutes pour montrer qu'elle est bel et bien émue ou troublée...

    3. Dialogues catastrophiques, tout est surécrit, sans surprise, monotone. Même les excès de rage des personnages masculins font soupirer car on s'y attend, ils peinent à faire peur car tout ce qu'on s'attend à voir est déballé et défile devant nos yeux.

    4. Musique omniprésente et souvent lourde qui annihile le suspense.

    5. Rien n'est crédible ni cohérent, que ce soit dans les réactions des personnages comme dans l'évolution de l'intrigue. Tout est surjoué, surécrit, trop propre, je suis totalement passif et je ne m'implique pas.

    6. Tout tombe comme un cheveu sur la soupe, que ce soient les interactions des personnages comme leur position dans l'espace. Des personnages arrivent toujours au bon moment pour que la scène se déroule exactement comme le scénario le prévoit, il n'y a aucune fantaisie, tout semble orchestré et chorégraphié de manière molle et automatique.

 

    Voici donc tout ce que j'ai eu à reprocher à Brimstone, qui m'a beaucoup ennuyé car j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu toutes ces scènes 100 fois, tous ces personnages 100 fois, même au niveau des ambiances et des atmosphères, des décors. Qui plus est, 2h30 m'ont semblé bien longues pour une telle histoire, surtout lorsque les rebondissements sont à peine vendus. Cependant...

 

Après mon visionnage

Brimstone - de Martin Koolhoven (8/16) - Critique

      Cependant, il se passe quelque chose d'étrange : le film prend une place de plus en plus positive dans mon esprit à mesure que les heures passent, et je ne parviens pas à comprendre pourquoi. Quelques heures plus tard, je me surprends à penser que Brimstone montrait aussi beaucoup de beauté dans son féminisme, notamment lors de certaines séquences malgré tout surprenantes (cf image ci-dessus). Même si j'ai détesté Guy Pearce dans ce rôle, il m'a marqué d'une certaine manière et j'ai des images qui me reviennent en tête. De même, si Dakota Fanning ne m'a que peu convaincu (son personnage aurait dû transporter une haine, une hargne qui ne se voit jamais à l'écran tant elle se cantonne à jouer une jeune femme fragile et silencieuse), Emilia Jones m'a bouleversé avec ses regards, rendant justice au personnage de Joanna. 

 

Brimstone - de Martin Koolhoven (8/16) - Critique

     Je ne sais donc pas du tout quoi penser de ce film qui m'a profondément ennuyé et lassé, fait souffler à de nombreuses reprises, mais qui reste malgré tout imprégné dans ma mémoire comme quelque chose de fort. Désolé donc à Laurent d'avoir démonté ton choix de film comme je l'ai fait plus haut, mais j'ai livré mes impressions comme elles me sont venues sur le moment. Je suis relativement déstabilisé et je pense que quelques jours de réflexion m'aideront à trancher sur Brimstone... Merci pour ta proposition, dans tous les cas, car je ne connaissais pas du tout l'existence de ce film qui s'avère très radical sur le thème du féminisme (thème très bien traité au demeurant).

 

 

 

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L
Oh quel dommage, j'avais pris une belle claque personnellement. Merci de ta transparence en tout cas, c'est comme ça que c'est intéressant d'échanger :)<br /> <br /> Pour moi c'est un film très symbolique. On a deux incarnations fantastiques (au sens fantasy) tellement elles représentent un absolu : le Mal/toxique/possessif d'un côté, la pureté/innocence/fragilité de l'autre. De ce fait, l'aspect carricatural ne m'a absolument pas dérangé. C'est précisément la présence de ces deux extrêmes irréelles dans un cadre néo-western que j'ai adoré! A ce titre, j'ai trouvé le jeu des deux acteurs fabuleux ("John Snow" est un mauvais acteur, je te rejoins là-dessus). <br /> <br /> La prévisibilité des événements n'est pas un problème non plus, le but du film n'étant pas là, mais uniquement dans son ambiance et la confrontation des deux figures absolues précitées. L'omnipotence, omniscience et omniprésence du personnage de Guy Pearce soulignent encore une fois sa nature diabolique et surnaturelle. Et j'ai trouvé ça génial : cette sensation d'inéluctabilité, d'oppression totale exercée par ce personnage ultimement cruel, sadique, fou.<br /> <br /> Pour finir, la réalisation et la photographie sont excellentes. Quant à la musique, je ne sais plus, il faudrait que je le revois. Mais l'atmosphère globale du film m'est restée et me restera.
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S
Merci pour ton éclairage, je pense que tu soulèves de très bons points, avec lesquels je suis d'ailleurs globalement d'accord. Malgré tout je trouve que l'ensemble manque de coups d'éclat surtout sur 2h30, il m'en reste une impression de monotonie et de mollesse.