Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique

Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique

     Poursuivons la liste des films que vous m'avez conseillés avec Submarino, proposé par Cocodeal que je remercie pour cette découverte. En effet, j'ignorais l'existence de ce film de Thomas Vinterberg, sorti entre Festen (1998) et Jagten (La Chasse, 2012) qui sont deux pierres angulaires de ma cinéphilie. Même si je ne le placerai pas au niveau des deux autres, Submarino est marquant, notamment grâce à son atmosphère froide et dure qui m'a rappelé des oeuvres comme Naked de Mike Leigh, découvert lors du précédent concours.

Critique analyse explication du film

Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique
Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique

     Submarino débute dans la froideur la plus totale avec une situation familiale terrible, celle de deux jeunes garçons forcés de s'occuper de leur petit frère âgé de quelques mois à cause de leur mère absente et alcoolique. En attaquant directement avec des couleurs glaciales (les séquences d'ouverture et de fermeture sont d'un blanc immaculé, le reste du film se contente de bleu, gris ou verdâtre), l'ambiance est posée : le traitement infligé aux personnages sera triste et implacable, comme s'ils évoluaient au sein d'une prison mentale.

 

Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique

     Submarino laisse bien peu de place à l'optimisme, c'est en ceci que j'ai envie de le rapprocher de Naked ; les personnages évoluent dans des cadres déprimants et dangereux, l'atmosphère est poisseuse et misérable. Sauf que Thomas Vinterberg s'aventure plus loin en abordant plus particulièrement des situations liées aux enfants, montrant comment un cadre familial défaillant peut mener à la destruction de vies entières, sans possibilité de retour en arrière. Dès les premières minutes du film, l'avenir de ces deux garçons semble scellé d'avance. Lorsqu'on les suit pendant leur vie d'adultes, on peine à croire à un miracle et Vinterberg ne se gêne pas pour en faire des caisses car tout y passe : la mort, la violence, l'addiction, la pauvreté, la misère. Aucune lueur d'espoir ne nous permet de souffler, ce qui donne à Submarino un ton radical qui n'est pas surprenant de la part du cinéaste.

 

Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique
Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique

     Le casting (plutôt réduit) est également très efficace, notamment Jakob Cedergren, très sobre, dans le rôle de Nick, spectateur du désastre, impuissant face à ses traumatismes, accablé par la vie de son petit frère qui part totalement en vrille. Le jeune acteur Sebastian Bull Sarning est également génial dans le rôle de Nick enfant, avec notamment un regard qui dégage toute la tristesse de son personnage. Contrairement à Festen ou Jagten, Submarino ne possède aucun coup d'éclat : pas de cris ni de disputes, comme si le sort des personnages n'était qu'une déprimante fatalité qui défile sous nos yeux. C'est à tel point qu'on ne nous révèlera jamais le prénom du petit frère de Nick, il reste un anonyme comme si sa vie n'existait même pas.

 

Submarino - de Thomas Vinterberg (9/16) - Critique

      Bref, merci encore à Cocodeal pour sa proposition qui m'a permis d'en découvrir davantage sur un réalisateur fascinant, que j'adule depuis très longtemps. Même si ça reste en-dessous de ses deux chefs d'oeuvre, Submarino est bien plus puissant et passionnant que La communauté que j'avais détesté. C'est plutôt un parfait symétrique de Drunk, qui m'avait également beaucoup convaincu.

 

 

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