Je remercie mathilde66 de m'avoir encouragé à découvrir Les Sept Samouraïs cette semaine car je repoussais ce visionnage depuis trop d'années. Je vais probablement me faire quelques ennemis avec cet article puisque ma critique ne sera pas spécialement élogieuse... Il semble quasiment interdit d'émettre des réserves à l'encontre de ce monument du cinéma, mais tant pis. Je suis désolé par avance, mais je me dois d'être honnête avec l'expérience que je viens de vivre.
Evidemment, ce film culte a de bonnes raisons de l'être : en plus d'une belle mise en scène et de plans magnifiques, Akira Kurosawa a clairement réalisé ici un modèle du genre, précurseur et inattaquable dans sa maîtrise. Le film est un exemple pour de nombreuses œuvres et continue aujourd'hui d'être cité et imité (on peut citer Le dernier Samouraï par exemple, sorti 50 ans après le chef d'œuvre de Kurosawa). Le statut des Sept Samouraïs est donc indiscutable et je ne le remets pas en question.
Cependant, j'ai trouvé le film interminable (vraiment interminable) et il m'a été difficile de le suivre d'un bout à l'autre sans m'ennuyer profondément. J'admets ne pas comprendre en quoi cette intrigue devait durer 3h27 et je considère que le film aurait gagné à être resserré drastiquement afin de ne durer qu'1h30 ou 2 heures pour plus de concision et d'efficacité. L'entièreté du film est basée sur un événement unique : la mise en place, par 7 samouraïs, d'un plan de sauvetage face à l'attaque planifiée d'un petit village de paysans par 40 brigands. Le film ne sort jamais vraiment de cette idée et peine à développer autre chose (si on écarte une vague histoire d'amour sans grand intérêt). En trois actes d'une longueur incompréhensible, on suit donc le recrutement des samouraïs, la planification de leur plan dans le village, puis l'attaque en elle-même.
J'ai pourtant adoré les 90 premières minutes du film, lors desquelles on assiste au recrutement des 7 samouraïs, chacun d'entre eux étant plutôt travaillé dans sa personnalité. Je me suis attaché à la plupart des personnages et j'avais hâte de voir quel sort leur serait réservé. Toshirô Mifune, que j'avais déjà adoré dans Rashōmon, est exceptionnel d'un bout à l'autre et apporte une touche d'humour bienvenue dans ce récit.
Malheureusement, le temps est bien long et le film réserve peu de surprises, je l'ai donc suivi avec une passivité totale, qui a fini par se transformer en lassitude. Je suis assez perturbé par l'expérience que je viens de vivre, car j'entends depuis toujours que Les Sept Samouraïs est une œuvre monumentale qui peut être analysée en long, en large et en travers de manière fascinante, sauf que je me retrouve à écrire cet article sans n'avoir rien à exprimer sur le film.
Ceci n'est qu'une réaction à chaud qui traduit ma déception, je me doute qu'il va falloir que je revoie le film plusieurs fois pour tenter une autre approche d'analyse, mais actuellement j'ai beaucoup de mal à m'expliquer l'ennui profond qui s'est immiscé en moi au fur et à mesure des heures qui passaient. Je n'ai pas trouvé l'intrigue factuellement passionnante (il se passe ce qu'il devait se passer, sans trop de surprises) : cette histoire de village à défendre m'a parue anecdotique.
Ça n'empêche pas Les Sept Samouraïs de mériter son statut de film culte et incontournable, car le film a été un pilier de l'Histoire du cinéma et contient des idées incroyables, mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir cette pensée : "tout ça pour ça ?". Je suis donc désolé mathilde66, j'espère ne pas te décevoir en émettant autant de réserves sur ce film. J'étais vraiment parti pour l'admirer mais ce ne fut pas particulièrement le cas. Un excellent film, certes, mais qui ne m'a procuré aucun effet. Je viens de voir avec grand étonnement que le film ne récolte qu'une note de 2,8 sur Allociné et ça me décomplexe un peu...