L'Effet Papillon - d'Eric Bress et J. Mackye Gruber - 17 ans plus tard

L'Effet Papillon - d'Eric Bress et J. Mackye Gruber - 17 ans plus tard

     Pour la première fois de l'histoire du blog, un film a bien failli sortir du top 500. Décidant de tenter L'effet papillon après 17 ans sans le voir, je m'exposais à une grande déception. Si le film m'avait subjugué à une période post-ado pendant laquelle je découvrais à peine le cinéma, il est plus difficile d'expliquer aujourd'hui pourquoi il a longtemps figuré dans mon top 50. Revenons tout de même sur les raisons qui font qu'il conserve sa place parmi mes 500 films préférés.

 

L'Effet Papillon - d'Eric Bress et J. Mackye Gruber - 17 ans plus tard

     L'effet papillon est entièrement sauvé par son concept amusant, tout simplement. Le montage est plutôt malin, puisque les éléments qui serviront de base à l'intrigue nous sont présentés très rapidement, en 20 minutes, tout en laissant d'habiles zones d'ombre qui seront les pièces manquantes d'un puzzle à compléter. Passée cette introduction très efficace, la suite joue avec le spectateur en proposant une histoire de voyage dans le temps plutôt originale et bien construite, engageant alors toute notre attention.

 

     Le film s'appuie sur deux principes. Premièrement (bien sûr), le célèbre effet papillon qui stipule qu'un simple petit changement peut avoir de lourdes conséquences sur le futur. Deuxièmement, et c'est plus implicite, le film utilise la loi de Murphy, puisque tout ce qui peut tourner mal finira forcément par tourner mal. En effet, ces gosses ont quand même un manque de chance extraordinaire, une véritable poisse qui les mène dans toutes les pires situations possibles : meurtre de femme, de bébé, d'ami, pédophilie, amputations, étranglement, prison, drogue, prostitution, internement psychiatrique... L'effet papillon ne fait pas dans la demi-mesure et, même si c'était nécessaire pour donner un sens à la quête d'Evan, ça finit par devenir un poil excessif.

 

L'Effet Papillon - d'Eric Bress et J. Mackye Gruber - 17 ans plus tard
L'Effet Papillon - d'Eric Bress et J. Mackye Gruber - 17 ans plus tard

      De plus, de nombreuses séquences sont absolument grotesques, comme l'éventualité d'une Kayleigh balafrée et prostituée (par ailleurs : pourquoi n'a-t-elle une cicatrice que dans cet univers là ?), ou encore le passage en prison qui est extrêmement caricatural. Certains personnages sonnent faux et on peine parfois à comprendre comment un simple changement dans le passé a pu provoquer de telles extrémités. Malgré tout, ça reste un film et il n'a pas nécessairement à être d'une parfaite cohérence. Le contrat passé avec le spectateur est assez clair et, si on parvient à regarder L'effet papillon sans tenir compte de toutes ces incohérences, l'intrigue est assez amusante à suivre. D'ailleurs, certains passages sont absolument excellents, comme la scène de la dynamite qui va loin dans le drame, très osée et brutale, avec des acteurs enfants bien plus puissants que leurs homologues adultes.

 

L'Effet Papillon - d'Eric Bress et J. Mackye Gruber - 17 ans plus tard

      Effectivement, le casting adulte m'a beaucoup déçu après 17 ans sans voir le film. L'effet papillon est assez catastrophique sur ce point, car le film rate son principal effet : on ne s'attache pas aux personnages car ils semblent surfaits et qu'on ne croit pas une seconde à leur misère. Le jeu des acteurs y est pour beaucoup, Ashton Kutcher étant particulièrement mauvais d'un bout à l'autre, tout comme la majorité du casting qui peine à convaincre. Cela fait beaucoup de points négatifs, certes, mais c'est à la hauteur de la désillusion que je viens de vivre : de nombreux choix sont assez grossiers.

 

L'Effet Papillon - d'Eric Bress et J. Mackye Gruber - 17 ans plus tard

      Et pourtant, il est hors de question de détrôner L'effet papillon de mon top 500, pour la simple raison qu'il fait partie de mes premières découvertes et qu'il reste dans mon cœur comme un film intrigant, malin, et plaisant à regarder. Sa durée (presque 2 heures) n'est, en effet, pas un problème : je ne me suis pas ennuyé une seule seconde alors que je connaissais quasiment le film par cœur. Encore une fois, il faut saluer le montage qui permet de ne pas s'éterniser sur telle ou telle situation. Il y a très peu de temps morts et l'intrigue avance avec une grande fluidité. L'effet papillon est donc un film mémorable malgré ses défauts, et je suis ravi d'avoir renoué avec. J'ai passé un excellent moment même si je suis conscient qu'il ne s'agit pas d'un chef d'œuvre, notamment en matière de mise en scène.

 

     Bref, ce film que je considérais comme une pépite ultime du cinéma il y a 20 ans vient d'être relégué au rang de plaisir coupable. Pour être honnête, je m'y attendais un peu et c'est pour cette raison que j'ai attendu tant d'années avant d'oser le réévaluer.

 

 

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S
J'avais découvert ce film à l'époque grace à votre blog ahah, content de voir que vous êtes de nouveau actif sur ce blog, depuis que vous avez quitté twitter. <br /> Toujours un plaisir de vous lire.
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S
On fait comme tu préfères, peu importe.<br /> <br /> Oui c'est ça : un très bon souvenir ! Tu me diras si tu le revois, si tu trouves aussi finalement plus de défauts que prévu.
S
Salut, je crois bien qu'on se tutoyait oui, c'est l'habitude de vouvoyer ahah. <br /> Non, mais ça m'a donné envie de le revoir justement. <br /> J'en ai gardé un très bon souvenir
S
Tiens salut Sawyer ! On se vouvoyait sur Twitter ?<br /> T'as revu cet Effet Papillon récemment ?