J'ai beau ne payer que 5,80€ la place de cinéma en temps normal, j'ai voulu marquer le coup pour cette Fête du cinéma 2024 en passant ma journée en salles, d'autant que de nombreux films m'intéressaient dans mes deux Cinéville. Voici donc un petit bilan des quatre séances auxquelles j'ai assisté ce mardi.
Pour le premier film, j'ai fait l'erreur que je fais tout le temps : ne prévoir aucune minute d'avance. C'est un vilain défaut mais c'est ainsi : s'il est rare que je sois en retard, je ne suis pourtant jamais en avance. Il faut dire que je me surnomme Sebmagic, donc c'est normal...
Bref, je mets 15 minutes à trouver une place, me garer, courir jusqu'au cinéma parce que du coup c'est loin, et bafouiller à l'ouvreuse un triomphant mais essoufflé "Bonjour ! Est-ce qu'il est trop tard pour Les poulets en plastique ?". Je remercie celui qui se reconnaîtra pour cette erreur embarrassante. Après m'avoir confirmé que le film n'était pas encore commencé, je me dirige dans la salle et Les pistolets en plastique commence pile à l'heure où je m'installe. Je vous le dis : on tire une certaine satisfaction à voir la scène d'introduction s'ouvrir au moment où on pose ses fesses sur le siège.
Le premier film de cette longue après-midi / soirée m'a ravi. Les pistolets en plastique est drôle, original, bourré d'idées saugrenues, empreint d'une ironie toute particulière quand on connait un peu l'histoire de Xavier Dupont de Ligonnès, notamment cette stupide méprise en 2019 à l'aéroport de Glasgow, lorsque le meurtrier fut confondu avec Guy Joao. J'ai adoré l'ironie avec laquelle le film s'ouvre sur ce célèbre avertissement pour le spectateur : "Toute ressemblance avec des faits et des personnages blablabla", alors que l'intrigue s'inspire ouvertement du crime survenu en 2011. Vient ensuite une séquence avec Jonathan Cohen qui m'a beaucoup fait rire, également, pour son côté sarcastique.
Je ne vais pas trop révéler les tenants et aboutissants des Pistolets en plastique car ce serait gâcher le plaisir, mais je vous incite fortement à aller découvrir ce film en salles. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ri au cinéma. Le casting est aux petits oignons, chaque personnage déclenche le rire d'une manière ou d'une autre par son côté décalé ou extravagant. Gaëtan Peau est particulièrement exceptionnel, tout comme Delphine Baril dans quelques pétages de plomb hilarants à l'encontre de son mari au téléphone (qui sera affublé plus tard d'une robe de chambre, dans un arrière-plan flou que j'ai beaucoup aimé), ou bien sûr Charlotte Laemmel en femme à fleur de peau.
Malgré tout, les rires viennent davantage des seconds rôles, qui font clairement la force de cette comédie absurde. Quel plaisir de revoir François Rollin ! Mais c'est Nora Hamzawi qui m'a apporté mon premier fou rire au bout de quelques minutes à peine, et ce n'est pas étonnant venant de cette brillante comédienne. Malgré tout, la palme revient clairement à Aymeric Lompret et Vincent Dedienne dans une séquence mémorable face aux autorités néerlandaises, qui me restera très longtemps en tête pour son humour de situation et de dialogues (la plupart des dialogues du film sont probablement improvisés, il semblerait). Les deux comédiens ont failli me faire pleurer de rire.
Les pistolets en plastique est donc une excellente surprise, bien qu'il reste assez anecdotique car il n'a aucun propos bien précis. Je tiens aussi à saluer le montage car le film réussit à mêler trois ou quatre intrigues simultanément et qu'aucune n'est plus faible que les autres. On prend du plaisir, on rit, on est surpris (certaines scènes sont étonnamment très noires !), et c'est déjà bien plus que ce qu'on en demande. Tentez-le, il vaut le détour.
Partie 2/4 : Le moine et le fusil