Partie 1/4 : Les pistolets en plastique
Partie 2/4 : Le moine et le fusil
A 20h29, le générique final de Survivre apparait. The Bikeriders débute à 20h30, on peut dire que j'ai réglé cette journée à la minute près. Sentant venir la fatigue, c'est plein d'espoir que je prends mon ticket pour le nouveau film de Jeff Nichols, dont j'ai presque toujours adoré le travail. Si The Bikeriders est très efficace sur beaucoup d'aspects, il est aussi malheureusement très attendu sur la forme et le fond.
Si vous hésitez à aller voir The Bikeriders parce que vous craignez un film académique, vous avez tout compris. Il ne m'a pas fallu plus de 30 minutes pour réaliser que ce motorbike-movie serait exactement tout ce qu'on attend de lui, et rien de plus. Au niveau des choix d'ambiances et de mise en scène, n'en attendez rien : ni séquences atmosphériques au ralenti, ni montage survitaminé et enragé. Non, vous n'aurez rien de tout ça, car The Bikeriders s'avère finalement très sage et très prévisible...
On nous raconte les déboires d'un club de motards inspiré d'une histoire vraie, avec les trucs habituels de ce genre de films (texte avant le film, texte après le film, etc). Essayez de fermer les yeux et de vous imaginer à quoi pourrait ressembler un film de motards du fin fond des US s'il suivait une recette toute calibrée... Bingo, vous avez The Bikeriders en tête. Tout y passe : le côté macho drogué à la testostérone, la fascination d'une jeune femme pour ces jeunes voyous qui n'obéissent qu'à leurs propres lois, les combats de coqs interminables, les codes d'honneur absurdes, les moteurs ronflants, etc. Au final, vous passerez 2 heures à suivre une bande de blaireaux ne jamais évoluer (oui, car aucun ne vient rattraper les autres et c'est bien malheureux), sans aucune originalité sur la forme. Et moi, voir des cons rouler des mécaniques, ça ne m'intéresse pas. Si vous trouvez ça cool et classe, tant mieux, pour ma part je trouve ça pathétique.
Alors oui, bien sûr, le casting est exceptionnel. Evidemment, j'ai souri lorsque Jeff Nichols nous présente le personnage de Michael Shannon (qui apparait dans tous ses films depuis le premier en 2007) en disant : "Et lui ? Bah lui il a toujours été là, depuis le début". Oui, j'ai adoré Tom Hardy, Austin Butler (magnétique), Jodie Comer, Norman Reedus. Le problème, c'est qu'ils ne surprennent jamais (sauf Comer), car on a l'impression d'avoir déjà vu ces rôles des dizaines de fois et qu'on sait pertinemment que certains de ces motards vont avoir des problèmes, entrer en conflit avec d'autres, qu'on va se taper des guerres de gangs, de territoires, et d'egos surdimensionnés.
L'autre souci, c'est que Jeff Nichols ne tente pas d'approche particulièrement novatrice et que le scénario est rasoir. En effet, cette histoire d'amour censée enrober tout le reste est totalement dénuée d'intérêt. Kathy aurait pu être passionnante si son personnage avait été creusé plus en profondeur - et c'est paradoxal puisqu'elle est la narratrice de l'histoire - mais l'ensemble est terriblement convenu. Elle est finalement reléguée en personnage de second plan, assez passive.
Bref, même si The Bikeriders est plutôt agréable à suivre et qu'il est doté d'un casting 5 étoiles, il lui manque pas mal d'originalité. Je n'irais pas jusqu'à dire que les spectateurs finissent pas ronfler aussi fort que les moteurs, mais on termine le film avec une grosse sensation de déjà-vu. A voir une fois, peut-être. Sans doute.
Voilà tout pour cette journée qui fut tout de même très appréciable (c'est toujours génial de passer 9 heures de suite au cinéma), même si je regrette qu'aucun de ces quatre films ne rejoigne mon top 500. Quelques belles découvertes donc (surtout Les pistolets en plastique), mais rien de transcendant.