Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique

Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique

      Blue & Compagnie (en anglais IF, pour Imaginary Friend) est un très joli film de qualité, dont les images me sont restées en tête quelques jours. Ce mélange d'animation et d'images réelles est à la fois un savoureux film pour les enfants qui débordent d'imagination, mais aussi pour les adultes en quête de vibe nostalgique. Une petite réussite dont j'attendais beaucoup moins.

 

Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique
Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique

      Je l'ai raté au cinéma en début d'année à cause des critiques qui m'ont rendu frileux. La plupart dénonçaient un film naïf et presque niais, trop lisse. Je regrette car, en fait, Blue & Compagnie est bourré de reliefs et de thématiques passionnantes. IF est clairement destiné aux enfants, il est parcouru de magie et de simplicité, et bon sang que ça fait du bien ! J'ai ressenti pendant 1h45 toute la douceur dont peut faire preuve John Krasinski, qui ne cesse de me passionner depuis des années. Il a commencé à me séduire en tant qu'acteur dans The Office (US), puis comme réalisateur avec Sans un bruit, où il s'attardait déjà sur l'émotion liée à la famille. J'ai le sentiment que ce type est capable de nous prendre aux tripes, on sent chez lui une sensibilité délicate très belle à voir dans ses œuvres, notamment dans Blue & Compagnie.

 

Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique

      Sans être foncièrement drôle, IF est un conte qui parle du passage à l'âge adulte mais, également, de l'âme d'enfant qui existe en chacun de nous. Voir cette jeune fille refuser de rester une enfant à cause d'un traumatisme de deuil est terriblement émouvant, d'autant que Cailey Fleming est parfaite du début à la fin dans le rôle de Bea. On s'attache à son personnage, on la comprend, on la soutient. A l'inverse, on s'émeut de voir ce père tenter d'oublier qu'il est un adulte, gardant à tout prix l'âme d'enfant qu'il ne veut jamais voir disparaître, tout comme il ne veut pas voir disparaître celle de sa fille. Le lien entre ces deux personnages est tendre et donne le sourire aux lèvres : l'histoire est véritablement feel good. C'est doux, c'est charmant, c'est mignon. Qui plus est, John Krasinski s'attribue le rôle du père mais fait preuve d'une incroyable discrétion. Il est, en effet, très peu visible à l'écran, mais ses apparitions sont des bonbons de douceur.

 

Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique

      Je suis un peu moins convaincu par le rôle de Ryan Reynolds qui, même s'il fait le job, le fait trop à sa façon. On a, en effet, l'impression qu'il joue tous ses rôles de la même manière. Malgré tout, son personnage réserve de belles surprises avec un dénouement logique et attendu, mais tout de même malin et réconfortant. Et puis, le film regorge de séquences d'une incroyable poésie, comme la grand-mère qui se remet à danser dans une ambiance feutrée et nostalgique, suivie par cette magnifique séquence de 8 minutes centrée sur le personnage de Jeremy, brillamment interprété par Bobby Moynihan. Toutes les émotions nous traversent sans forcer, rien n'est surexpliqué, tout passe par l'attitude de cet homme angoissé dont on ne sait rien, mais qu'on a très envie d'aider. C'est juste magique.

 

Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique
Blue & Compagnie (IF) - de John Krasinski - Critique

     Côté animation, ce n'est pas toujours parfait car certains personnages manquent de profondeur et qu'on passe très rapidement dessus, mais c'est assez sensé puisque Krasinski souhaite s'attarder davantage sur les êtres humains et leur lien avec l'enfant qu'ils ont été. Les Amis Imaginaires ne servent que d'intermédiaires pour procurer d'intenses vagues de nostalgie via les enfants ou les adultes auxquels ils sont attachés, mais ne seront jamais véritablement au centre de l'émotion ni de l'intrigue. C'est d'ailleurs ce choix qui permet à Blue & Compagnie de s'adresser aussi aux adultes et de ne jamais vraiment sombrer dans le film "gamin". Un vrai film de qualité.

 

     Côté humour, ce sont tout de même les IF qui procurent le plus de rires, par petites pincées qui ne prennent jamais le dessus sur le reste. L'équilibre entre humour et émotion est particulièrement bien dosé. J'ai également adoré découvrir le générique final, pour apprendre que des méga-stars avaient interprété les voix des IF, telles que Matt Damon, Steve Carell, George Clooney, Richard Jenkins, Bradley Cooper, Emily Blunt, ou encore... Brad Pitt ! Oui, c'est probablement la meilleure blague du film : Brad Pitt est crédité comme interprète de Keith, un personnage... entièrement muet et invisible. L'acteur n'a donc jamais travaillé sur le film, mais ce clin d'œil absurde m'a fait éclater de rire.

 

     Bref, j'ai adoré Blue & Compagnie, à tel point que j'ai hâte de le revoir et de le montrer à mes filles. Je ne comptais pas le placer dans mon top 500 à la base, mais je constate que le film tourne dans ma tête et qu'il m'a fait un sacré effet dans les jours qui ont suivi mon visionnage. Je le range donc parmi mes coups de cœur et je vous invite à le découvrir.

 

 

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